Dédicace
La vengadora de las mujeres. Comedia famosa de Lope de Vega Carpio
Vega Carpio, Lope de
Éditeur scientifique : Di Pastena, Enrico
Description
Auteur du paratexteVega Carpio, Lope de
Auteur de la pièceVega Carpio, Lope de
Titre de la pièce La vengadora de las mujeres. Comedia famosa de Lope de Vega Carpio
Titre du paratexte La vengadora de las mujeres. Comedia famosa de Lope de Vega Carpio dedicada a la señora Fenisa Camila
Genre du texteDédicace
Genre de la pièceComedia
Date1621
Langueespagnol
ÉditionMadrid: Fernando Correa de Montenegro, a costa de Alonso Pérez, 1621, in-4°
Éditeur scientifiqueDi Pastena, Enrico
Nombre de pages2
Adresse sourcehttp://www.cervantesvirtual.com/obra/la-vengadora-de-las-mujeres--1/
Fichier TEIhttp://www.idt.paris-sorbonne.fr/tei/Vega-vengadora-dedicace.xml
Fichier HTMLhttp://www.idt.paris-sorbonne.fr/html/Vega-vengadora-dedicace.html
Fichier ODThttp://www.idt.paris-sorbonne.fr/odt/Vega-vengadora-dedicace.odt
Mise à jour2016-03-08
Mots-clés
Mots-clés français
SourcesFemme source d’inspiration
SujetMépris des femmes envers les hommes
DédicataireCorrespondance entre la dédicataire et le sujet de la pièce
MetadiscoursDédicace=lettre, dédicace = flatterie
ActualitéLope prêtre
AutreGarcilaso, Aristote
Mots-clés italiens
FontiDonna fonte di ispirazione
ArgomentoBiasimo delle donne verso gli uomini
Dedicatario e PersonaggioCorrispondenza tra la dedicataria e il tema dell’opera
MetadiscorsoDedica=lettera ; dedica=adulazione
AttualitàLope sacerdote
AltriGarcilaso, Aristotele
Mots-clés espagnols
FuentesMujer fuente de inspiración
TemaDesprecio de las mujeres por los hombres
Dedicatario y personajeCorrespondencia entre la dedicataria y el tema de la obra
MetadiscursoDedicatoria=carta ; dedicatoria=lisonja
ActualidadLope sacerdote
OtrasGarcilaso, Aristote
Présentation
Présentation en français
Malgré l’irréalité propre au genre palatin dont relève La vengeresse des femmes, la pièce intègre des aspects du débat de l’époque autour du rôle de la femme —particulièrement des femmes de haute naissance— dans la société3. En effet, Lope relie dans cette dédicace les vicissitudes dramatisées dans la comedia avec le cas d’une femme revendicatrice : le dramaturge dédie la pièce à « Madame Fenisa Camila », dont l’identité reste inconnue à ce jour, « afin de convaincre votre imagination que vous fûtes le maître de cette fable ». Il invite ensuite la dame, manifestement péremptoire dans ses affirmations, à ne pas mépriser les hommes et à ne pas tenter de s’opposer à la nature. Une phrase est particulièrement révélatrice de sa pensée (« Ne tentez pas, par vanité, des choses qui, n’ayant pas la vertu pour fondement, s’opposent à la nature »), car on y trouve des termes-clés comme “vanité”, la motivation à laquelle on attribue la critique de la conduite masculine, et “nature”, la force qui devrait s’imposer face à toute spéculation4. Le texte de la dédicace s’achève sur l’invitation horacienne et garcilasienne au carpe diem et sur une invitation à ne pas se moquer de ceux (les hommes ou les admirateurs éconduits) qui pourraient à leur tour se moquer d’elle. La phrase de Lope semble confirmer l’opinion plus générale de McKendrick selon laquelle les dramaturges du Siècle d’Or ne parviennent à justifier les plaintes des femmes autrement que par la vanité ou la prétention intellectuelle5, démontrant ainsi les limites de leur vision de la revendication féminine. Il faut cependant signaler que le dramaturge tente de présenter le conflit dramatique de façon convaincante (dans la vie réelle il sut apprécier les femmes érudites) ; qu’il critique dans la dédicace des attitudes jugées excessives, comme la haine et l’animosité envers eux ; et enfin que le paratexte fait partie d’un système de masques de la communication littéraire et que grâce à lui Lope poursuit son entreprise de flatterie et de “séduction” platonique de la destinataire6, dont il s’engage à célébrer l’esprit si « madame Fenisa Camila » cesse d’agir comme elle le fait. On relève également dans ce texte une utilisation des auctoritates (facilitée, on le sait, par les polyanthées) : si le dramaturge aime à émailler ses textes liminaires de lieux communs utiles pour son argumentation, la première des célèbres citations d’Aristote employée dans la dédicace (voir note 15) contribue à renforcer son image d’érudit et inscrit son discours dans le sillage d’une longue tradition misogyne. Cette citation apparaît également dans un passage de La vengadora de las mujeres, prononcée par Julio, personnage comique de la comedia, parfois bien malgré lui (v. 704-706).
Le Lope de La vengadora tente à bien des égards d’atténuer la “chute” et les excès de sa très savante et farouche héroïne (dont on retrouve des traits dans Dédain pour dédain / El desdén con el desdén de Moreto) qui manifeste tout au long de l’intrigue des capacités remarquables, et une fois libérée de ses obsessions, devient l’emblème de la perfection féminine. Dans la dédicace, en revanche, l’auteur se montre particulièrement critique envers Laura —qui, lorsqu’elle s’intéresse à Lisardo, le prend pour un simple secrétaire— et utilise l’exemple, en guise d’avertissement à ; « Madame Fenisa Camila », de la princesse de la comedia, victime de l’amour et des risques d’une relation entre personnes de condition inégale.
En définitive, on peut affirmer que Lope se montre dans La vengadora de las mujeres plus indulgent envers la gent féminine que dans la dédicace. Le temps écoulé entre la rédaction de la pièce et de la dédicace et la singularité de leur “grammaire” intrinsèque peut peut-être expliquer ce léger décalage.
Traduction : Anne Cayuela
Présentation en espagnol
Texte
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La vengadora de las mujeres
comedia famosa de Lope de Vega Carpio
dedicada
a la señora Fenisa Camila13
Desde que supe que querían imprimir La vengadora de las mujeres, que por ventura por este intento andaba perdida por la corte, previne dirigirla a Vuestra Merced, como a persona a quien más justamente tocaba el título, pues ha vencido más mujeres con su hermosura que hombres han engañado con palabras de casamiento, lazo en que tan fácilmente caen. Y aunque yo estaba en sagrado, así por el oficio como porque en las ventanas de los años no alcanza el toro14, quise hacer este gusto a Vuestra Merced por si pudiese persuadir su imaginación que fue el dueño de esta fábula. Vanidad es en una mujer despreciar los hombres, pues cuando Aristóteles dijo que la mujer le apetecía como la materia a la forma no pensó que era pequeño el encarecimiento15. Mas responderá Vuestra Merced que Dios, habiéndole criado, le halló solo, y que le dio la mujer por compañía16, de donde querrá inferir que él debe apetecerla y que ella puede huirle. El argumento es falso, porque saliendo del mismo, ha de volver a su primera causa como a la mar los ríos. Él solo, dijo el Filósofo que era Dios o bestia17. Vuestra Merced no puede ser lo primero ; mire al peligro en que se pone con lo segundo, y si le ha de suceder lo que a Laura, que con todas sus letras, sus estudios, cuidados y melindres vino a querer sujeto donde si la mentira del disfraz fuera verdad de la persona, más que de las mujeres, había sido la vengadora de los hombres. No intente por vanidad cosas que, no teniendo por fundamento la virtud, se oponen a la naturaleza. No ame Vuestra Merced pero no aborrezca, no diga bien de los hombres pero no los infame; siquiera porque sus padres desearon que lo fuese, y les pesó de que naciese mujer, y aun a la misma naturaleza, que por su falta la hizo hombre imperfecto18, título que dieron a la mujer tantos filósofos. Mas porque no parezca que habiendo de ser esta carta dirección19 de esta comedia y, como en los libros se usa, primera en las licencias de las lisonjas, aseguro a Vuestra Merced que la tengo por hermosa y que la tendré por discreta, si la veo de la opinión de Laura, con algún dichoso Lisardo que la merezca, porque la más pintada mariposa, sin que la busque la llama, se abrasa en ella20, y nos han enseñado los ejemplos de las historias, así antiguas como modernas, notables castigos de semejantes libertades; por lo menos entran aquí los avisos de los poetas y el de Horacio con Garcilaso, cuando dijo :
En tanto que de rosa y azucena21
porque Vuestra Merced podría aguardar a tiempo que los mismos de quien ahora se burla, se burlasen de ella. Dios guarde a Vuestra Merced.
Capellán de Vuestra Merced
Lope de Vega Carpio