Dédicace
L’Homme à bonne fortune
Boiron, Michel, dit Baron
Éditeur scientifique : Lovis, Béatrice
Description
Auteur du paratexteBoiron, Michel, dit Baron
Auteur de la pièceBoiron, Michel, dit Baron
Titre de la pièceL’Homme à bonne fortune
Titre du paratexteÀ très haut et très puissant prince Monseigneur Charles de Lenos, duc de Richemont, de Lenos, et d’Aubigny, comte de March et Darnly, baron de Settrington et Methuen, et chevalier du très noble Ordre de la Jarretière
Genre du texteDédicace
Genre de la pièceComédie
Date1686
LangueFrançais
ÉditionParis, Thomas Guillain, 1686, in-12
Éditeur scientifiqueLovis, Béatrice
Nombre de pages4
Adresse sourcehttp://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k739389
Fichier TEIhttp://www.idt.paris-sorbonne.fr/tei/Baron-HommeBonneFortune-Dedicace.xml
Fichier HTMLhttp://www.idt.paris-sorbonne.fr/html/Baron-HommeBonneFortune-Dedicace.html
Fichier ODThttp://www.idt.paris-sorbonne.fr/odt/Baron-HommeBonneFortune-Dedicace.odt
Mise à jour2014-01-20
Mots-clés
Mots-clés français
MetadiscoursPrincipe de l’épître dédicatoire
Mots-clés italiens
MetadiscorsoIdea della epistola dedicatoria
Mots-clés espagnols
MetadiscursoPrincipio de la epístola dedicatoria
Présentation
Présentation en français
Texte
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À très haut et très puissant prince Monseigneur Charles de Lenos, duc de Richemont, de Lenos, et d’Aubigny2, comte de March et Darnly, baron de Settrington et Methuen, et chevalier du très noble Ordre de la Jarretière3
Monseigneur,
[NP1] Ne serait-ce point ici la première comédie4 que l’on eût dédiée à Votre [NP2] Altesse ? Plût au Ciel que vous fussiez aussi neuf à recevoir une dédicace que je le suis à la faire5, je ne serais pas au moins le seul embarrassé. Mais que dis-je, les princes, et les princes de votre rang, même avant que de naître, reçoivent des vœux et des offrandes, on les y accoutume dès le berceau, et lorsqu’ils se montrent faits comme vous l’êtes, chacun s’empresse à leur marquer son zèle, et le don d’une comédie ne saurait embarrasser celui qui reçoit les cœurs de tous ceux qui le voient. Le mien, Monseigneur, se sera perdu dans la foule, et je vous proteste que cette comédie ne suit que de bien loin l’offrande que je vous en ai faite. Je ne vous parle ici, Monseigneur, que de la pure inclination qui m’a engagé à vous présenter L’Homme à bonne fortune, je ne cherche pas même à vous marquer avec quels respects, quelles soumissions je l’entreprends ; ce sont, je pense, des paroles assez inutiles, on sait [NP3] assez qu’on n’en manqua jamais à vos pareils ; mais on est libre de donner ou de refuser son cœur à qui que ce soit. Grâce au zèle qui m’emporte, voilà tantôt mon épître finie. Mais je me trompe, je n’ai point parlé, ce me semble, de tout ce qui vous environne, de cette bonté, de cette douceur qui vous accompagne, de cette facilité que vous laissez à vous approcher, vertu rare chez les princes, et qu’ils devraient préférer à toute autre. Je n’ai point parlé non plus de l’auguste sang dont vous sortez. Ah, Monseigneur, de quoi vous fais-je souvenir ! Il vaut bien mieux me taire, que de vous arracher des larmes6, aussi bien ne vois-je pas qu’il soit question de tout cela dans une épître dédicatoire: la plus courte est la meilleure, et la plus longue ne le serait pas assez pour étendre la moindre des choses dont je viens d’entretenir Votre Altesse. J’ai vu même de certaines épîtres qui se mêlaient de prophétiser7, je ne suis point [NP4] si téméraire, Monseigneur, et je crois que Votre Altesse un jour fera de ces miracles que l’on ne conçoit qu’après les avoir vus. Je suis,
Monseigneur,
De Votre Altesse,
Le très humble et très obéissant serviteur Baron.