IdT – Les idées du théâtre


 

Préface

Agarite

Durval, Jean-Gilbert

Éditeur scientifique : Baby, Hélène

Description

Auteur du paratexteDurval, Jean-Gilbert

Auteur de la pièceDurval, Jean-Gilbert

Titre de la pièceAgarite

Titre du paratexteAu lecteur

Genre du textePréface

Genre de la pièceTragi-comédie

Date1636

LangueFrançais

ÉditionParis, François Targa, 1636, in-8°

Éditeur scientifiqueBaby, Hélène

Nombre de pages2

Adresse sourcehttp://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k62346t

Fichier TEIhttp://www.idt.paris-sorbonne.fr/tei/Durval-Agarite-Preface.xml

Fichier HTMLhttp://www.idt.paris-sorbonne.fr/html/Durval-Agarite-Preface.html

Fichier ODThttp://www.idt.paris-sorbonne.fr/odt/Durval-Agarite-Preface.odt

Mise à jour2015-06-23

Mots-clés

Mots-clés français

GenreTragi-comédie ; tragédie ; comédie ; pastorale

DramaturgiePoème simple / poème composé

TempsRègle des vingt-quatre heures

AutreThéâtre et architecture

Mots-clés italiens

GenereTragicommedia ; tragedia ; commedia ; pastorale

DrammaturgiaPoema semplice / poema composto

TempoRegole delle ventiquattro ore

AltriTeatro e architettura

Mots-clés espagnols

GéneroTragicomedia, tragedia, comedia, poesía postoral

DramaturgiaPoema sencillo / poema compuesto.

TiempoRegla de las veinticuatro horas.

OtrasTeatro y arquitectura

Présentation

Présentation en français

Deuxième tragi-comédie créée par Jean-Gilbert Durval après Les Travaux d’Ulysse en 1631, Agarite, publiée en 1636, se trouve cependant présentée ici par son auteur comme la première du genre. Ce qui indique que le dramaturge, en quelques années seulement, a modifié sa pratique de la tragi-comédie en la distinguant du drame euripidéen par lequel il avait commencé sa carrière. Pour lui, Agarite, pièce dont l’intrigue romanesque emploie des personnages directement issus de la société française du XVIIe siècle, et dont la disposition irrégulière transgresse les unités, correspond enfin à ce genre moderne qu’il définit comme « poème composé ». Notion qui constitue d’ailleurs le principal apport théorique de cette préface, et qui conforte l’attribution à Durval de l’anonyme Discours à Cliton publié pendant la Querelle du Cid. Car les deux textes renouvellent de façon identique la typologie traditionnelle des genres dramatiques : ils proposent la même distinction entre poèmes simples et poèmes composés, et déclinent l’ensemble de la création théâtrale en quatre espèces, « quatre sœurs » dans le Discours à Cliton, et « quatre faces » ici. Véritable exception dans la critique théâtrale des années Richelieu, cette bipartition appliquée aux quatre principaux genres (tragédie, tragi-comédie, comédie et pastorale) suit la ligne de partage que constitue le respect ou non de l’unité de temps.

Texte

Afficher les occurrences dans les notes

Au Lecteur

[NP1] Ne pense pas, Lecteur, que je veuille mettre un long préambule au devant de cette pièce pour suspendre les opinions des maîtres sur le jugement qu’ils en pourront faire. Je ne suis point si amoureux de mes poèmes que je ne les supprime très volontiers, quand ils seront condamnés par des juges compétents. Cependant et jusqu’à tant que nos poètes et nos orateurs soient érigés en titre d’office1, je n’estime pas qu’ils se puissent attribuer une souveraine juridiction sur les matières de prose ou de vers2. Et je crois qu’il me doit être permis comme à plusieurs autres d’en dire mon petit mot pour le temps que j’ai mis à lire les œuvres de quelques-uns qui me semblent plus curieux de trouver de nouveaux accents en notre langue par la nouvelle orthographe que d’animer et polir leurs écrits par la force de leur génie et par les grâces de l’éloquence acquise. Je ne les veux point choquer plus rudement de peur que le contrecoup ne me fasse mal, car je ne sens point en moi plus de vigueur qu’ils en peuvent avoir, et les dé{NP http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k62346t/f7}fauts [que] je remarque en eux, je les ai peut-être sans que je les voie. C’est pourquoi je ne laisse point aller sans passeport cette première tragi-comédie, que je ne te prie de ne pas prendre pour un modèle ajusté de tout point aux règles qui serviront un jour de préface à d’autres, si tu la reçois ainsi, je te puis assurer d’un volume de quatre pièces3 plus justes et plus nombreuses, chacune desquelles tenant sa partie te fera voir comme alors que je me suis diverti à cette belle science, j’ai séparément traité, la tragédie, la tragi-comédie, la pastorale, et la comédie, les unes dans la prétendue règle de vingt-quatre heures4, comme poèmes simples et les autres hors de la même règle, comme poèmes composés. C’est tout ce que mon loisir m’a permis de contribuer à la scène française qui ne peut avoir que les quatre faces que je te montre. Je laisse aux autres à remplir les niches du théâtre de ses figures et décorations extérieures, et je me contente d’en avoir mis le plan à fleur de terre et dressé la base quadrangulaire sur laquelle tous les bons ouvriers peuvent jeter les fondements de l’œuvre dramatique et le conduire à sa perfection5.