Dédicace
Gabinie. Tragédie chrétienne
Brueys, David-Augustin de
Éditeur scientifique : Selmeci Castioni, Barbara
Description
Auteur du paratexteBrueys, David-Augustin de
Auteur de la pièceBrueys, David-Augustin de
Titre de la pièceGabinie. Tragédie chrétienne
Titre du paratexteA Monsieur le Comte Dayen, Gouverneur des Provinces de Roussillon et de Berry, etc.
Genre du texteDédicace
Genre de la pièceTragédie chrétienne
Date1699
LangueFrançais
ÉditionParis, Pierre Ribou, 1699, in-12°. (Numérisation en cours)
Éditeur scientifiqueSelmeci Castioni, Barbara
Nombre de pages3
Adresse source
Fichier TEIhttp://www.idt.paris-sorbonne.fr/tei/Brueys-Gabinie-Dedicace.xml
Fichier HTMLhttp://www.idt.paris-sorbonne.fr/html/Brueys-Gabinie-Dedicace.html
Fichier ODThttp://www.idt.paris-sorbonne.fr/odt/Brueys-Gabinie-Dedicace.odt
Mise à jour2013-02-06
Mots-clés
Mots-clés français
SourcesAdrien Jourdan
SujetChrétien ; hagiographique ; édifiant ; apologétique
DramaturgieInvention (plus importante que la disposition et l’élocution)
DédicataireRessemblance ; piété ; vertus héroïques
ReprésentationLecture privée ; ville ; cour
RéceptionSuccès (dédicataire / cour / ville) ; roi (absence)
FinalitéEdifiante
Relations professionnellesAdrien Jourdan
ActualitéLouis XIV (héroïsme ; piété, cour pieuse)
Mots-clés italiens
FontiAdrien Jourdan
ArgomentoCristiano ; agiografico ; edificante ; apologetico
DrammaturgiaInvenzione (più importante della disposizione e dell’elocuzione)
Dedicatario e PersonaggioSomiglianza ; pietà ; virtù eroiche
RappresentazioneLettura privata ; città ; corte
RicezioneSuccesso (dedicatario / corte / città) ; rè (assenza)
FinalitàEdificante
Rapporti professionaliAdrien Jourdan
AttualitàLuigi XIV (eroismo ; pietà, corte pia)
Mots-clés espagnols
FuentesAdrien Jourdan
TemaCristiano ; hagiográfico ; edificante ; apologético
DramaturgiaInvención (más importante que la disposición y la elocución)
Dedicatario y personajeSemejanza ; piedad ; virtudes heroicas
RepresentaciónLectura privada ; ciudad ; corte
RecepciónÉxito (dedicatario / corte / ciudad) ; rey (ausencia)
FinalidadEdificante
Relaciones profesionalesAdrien Jourdan
ActualidadLuis XIV (heroismo ; piedad, corte pía)
Présentation
Présentation en français
Pour autant, la dédicace n’est pas dénuée d’ambiguïté: le sujet martyrologique, sur lequel l’auteur, ancien protestant converti au catholicisme, s’exprimera plus longuement dans la Préface, est envisagé ici plus largement comme le support d’une apologie de la religion chrétienne triomphant des persécutions. Mais si la finalité édifiante de la tragédie chrétienne est susceptible de répondre, dans le sillage d’Esther et d’Athalie, de manière cohérente aux attentes spirituelles d’une cour devenue dévote, l’importance accordée, dans la pièce elle-même, au thème des persécutions religieuses pourrait en revanche troubler le public de l’époque : au lendemain de la Révocation de l’Edit de Nantes, il paraît en effet délicat de célébrer, même au théâtre, le triomphe d’une minorité religieuse persécutée par un souverain cruel. De Dioclétien à Louis XIV, n’y aurait-il qu’un pas ? En ce sens, l’absence du roi aux représentations, vivement regrettée par l’auteur, pourrait s’entendre comme une sanction indirecte que le monarque aurait apportée à la pièce5.
Texte
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A MONSIEUR LE COMTE DAYEN, Gouverneur des Provinces de Roussillon et Berry, etc.
MONSIEUR,
{NP 1}L’approbation que vous daignâtes donner à ma tragédie le jour que j’eus l’honneur de vous en faire la lecture me fit espérer qu’elle serait bien reçue du public. Je n’ai pas été trompé dans mon espérance : sa représentation a eu tout le succès que la justesse de votre goût m’en avait fait attendre. Les applaudissements qu’elle a eus à {NP 2} la cour et à la ville ont justifié votre jugement, et c’est ce qui m’a persuadé que vous ne désapprouveriez pas la liberté que j’ose prendre de vous la dédier. Je sais bien, Monsieur, que c’est plutôt au fond du sujet que j’ai traité, qu’à la forme que je lui ai donnée, que je dois l’accueil favorable dont vous avez honoré cette pièce : le spectacle de la religion chrétienne triomphant dans la persécution, et d’un empereur abandonnant l’empire6, et mis en fuite par la foule et par la constance des martyrs, ne pouvait que plaire aux yeux de celui en qui une piété solide et héréditaire fait la base de toutes les autres vertus héroïques dont il est orné, et de tout l’éclat que lui donne une illustre naissance, et une brillante fortune. C’est encore sans doute, Monsieur, à ce même triomphe du christianisme que je suis redevable du succès heureux que ma tragédie a eu dans une cour, où un roi selon le cœur de Dieu, après avoir effacé par des actions immortelles les héros qui l’ont précédé, inspire à tout le monde un zèle religieux, qui le rend aussi cher aux yeux de Dieu, que ses exploits l’ont rendu grand aux yeux des hommes7. J’apprends, Monsieur, par la dédicace de l’auteur qui m’a fourni le sujet de cette tragédie, que la sienne fut autrefois dédiée à ce grand roi, et honorée de sa présence8. Quelle gloire pour Gabinie, si elle avait pu aujourd’hui s’attirer encore un tel spectateur ! Mais elle est trop modeste pour oser s’en flatter : quels spectacles seraient dignes {NP 3} d’attirer les yeux d’un roi, qui attache sur lui ceux de toutes les nations?
Pardonnez, Monsieur, ces vers à l’enthousiasme d’une muse à qui ils ont échappé, et faites-moi, s’il vous plaît, la grâce de recevoir favorablement l’ouvrage que je vous offre, comme une marque publique de la passion respectueuse avec laquelle je suis,
Monsieur,
Votre très-humble et très-obéissant serviteur B**