Préface
Élomire, c’est-à-dire Molière, hypocondre, ou les Médecins vengés (seconde édition)
Le Boulanger de Chalussay
Éditeur scientifique : Bottarelli, Alice
Description
Auteur du paratexteLe Boulanger de Chalussay
Auteur de la pièceLe Boulanger de Chalussay
Titre de la pièceÉlomire, c’est-à-dire Molière, hypocondre, ou les Médecins vengés (seconde édition)
Titre du paratexteAu lecteur
Genre du textePréface
Genre de la pièceComédie
Date1671
LangueFrançais
ÉditionParis, Suivant la copie imprimée, 1671, in-12° (Numérisation en cours)
Éditeur scientifiqueBottarelli, Alice
Nombre de pages2
Adresse source
Fichier TEIhttp://www.idt.paris-sorbonne.fr/tei/BoulangerChalussay-Elomirehypocondre-Preface1671.xml
Fichier HTMLhttp://www.idt.paris-sorbonne.fr/html/BoulangerChalussay-Elomirehypocondre-Preface1671.html
Fichier ODThttp://www.idt.paris-sorbonne.fr/odt/BoulangerChalussay-Elomirehypocondre-Preface1671.odt
Mise à jour2015-05-02
Mots-clés
Mots-clés français
GenreComédie ; satire
SujetImité du réel ; nouveauté (du sujet)
Personnage(s)Molière ; Élomire ; modèle réel
FinalitéSatire ; revanche
Relations professionnellesProcès ; tentative par Molière de faire interdire le texte
Mots-clés italiens
GenereCommedia ; satira
ArgomentoImitato dal reale ; novità dell’argomento
Personaggio(i)Molière ; Élomire ; modello reale
FinalitàSatira ; rivincita
Rapporti professionaliProcesso ; tentativo di Molière di far vietare il testo
Mots-clés espagnols
GéneroComedia ; sátira
TemaSegún la realidad ; novedad del tema
Personaje(s)Molière ; Elomire ; modelo real
FinalidadSátira ; revancha
Relaciones profesionalesJuicio ; intento de Molière de mandar prohibir el texto
Présentation
Présentation en français
Dans la préface de la première édition1, Le Boulanger se dépeint avant tout en spectateur admiratif du talent de Molière, déclarant vouloir dresser son portrait comique pour en pallier l’absence dans le répertoire du grand dramaturge. Dans le péritexte de la seconde édition, il assume une posture plus affirmée, celle du rival victime d’un auteur plus puissant et célèbre que lui. Il désigne cette fois directement Molière, insiste même sur la répétition de son nom à travers l’avis au lecteur, au lieu de recourir à l’anagramme bien connue d’« Élomire » dont il se servait dans la première préface, et qu’il explicite cette fois dans le nouveau titre (Élomire, c’est-à-dire Molière, hypocondre). Il trouve ainsi un nouvel argument qui légitime sa pièce et les caricatures susceptibles d’être perçues comme acerbes qu’elle décline à l’encontre de Molière, en faisant de ce dernier un concurrent plutôt prêt à tirer les ficelles de la justice qu’à se laisser moquer. Cela dit, nous ne savons rien de ce procès, et la pièce que Le Boulanger promet d’en tirer, qui s’intitulerait Le Procès comique, nous est inconnue.
Texte
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Au lecteur
{NP1} Ce serait peu que vous vissiez le portrait du sieur Molière dans cette pièce2, si vous n’appreniez en même temps ce qu’il a fait pour la supprimer, puisque cela a donné lieu à l’auteur d’en faire une seconde3 qui est capable de le faire devenir fou dès qu’elle aura vu le jour, tant pour la manière dont elle y doit être mise, que pour le sujet de la pièce. Mais pour vous en informer plus particulièrement, vous saurez que l’auteur de cette comédie ayant su que son libraire avait été suborné et gagné par le sieur Molière4, et qu’il avait supprimé la pièce au lieu d’en faire part au public et de la débiter5, il6 le tira en cause7 pour en retirer tous les exemplaires ou la valeur, suivant le traité8 fait entre eux. Mais l’artifice9 et le crédit du sieur Molière eurent tant de force que, par une sentence du juge de la police, cet auteur perdit son procès, et ses exemplaires furent confisqués ; le sieur Molière en triompha. Mais il fut bien surpris d’apprendre {NP2} ensuite que l’auteur avait appelé de cette sentence au Parlement, et plus encore quand il vit qu’il en poursuivait l’audience à la Grande Chambre, et que l’avocat qui devait plaider sa cause était un des plus habiles et des plus éloquents du barreau10. Cette surprise-là l’interdit pourtant moins que celle qu’il eut lorsqu’on l’assura que son antagoniste avait fait une comédie de ce procès, intitulée Procès comique11, et qu’il la devait bientôt donner à ses juges pour factum12. C’est cette comédie qu’on attend à Paris au premier jour13, et celle qu’on dit qui doit achever de [peindre] ledit Molière ; dès qu’elle aura vu le jour, je ne manquerai pas de vous en faire part, comme d’une chose très curieuse et très rare pour la nouveauté du sujet. Adieu.