Préface
La Folle Gageure, ou les Divertissements de la comtesse de Pembroc
Boisrobert, François Le Métel de
Éditeur scientifique : Ding, Ruoting
Description
Auteur du paratexteBoisrobert, François Le Métel de
Auteur de la pièceBoisrobert, François Le Métel de
Titre de la pièceLa Folle Gageure, ou les Divertissements de la comtesse de Pembroc
Titre du paratexteAvis au lecteur
Genre du textePréface
Genre de la pièceComédie
Date1653
LangueFrançais
ÉditionParis, Augustin Courbé, 1653, in-4°
Éditeur scientifiqueDing, Ruoting
Nombre de pages3
Adresse sourcehttp://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k858690
Fichier TEIhttp://www.idt.paris-sorbonne.fr/tei/Boisrobert-FolleGageure-Preface.xml
Fichier HTMLhttp://www.idt.paris-sorbonne.fr/html/Boisrobert-FolleGageure-Preface.html
Fichier ODThttp://www.idt.paris-sorbonne.fr/odt/Boisrobert-FolleGageure-Preface.odt
Mise à jour2015-06-11
Mots-clés
Mots-clés français
SourcesLope de Vega
DramaturgieRégularité ; bienséance ; adaptation
Personnage(s)Mœurs mondaines
RéceptionSuccès
Relations professionnellesMention du libraire ; allusion à la rivalité avec les frères Corneille
AutreAnnonces des Trois Oronte et de Cassandre
Mots-clés italiens
FontiLope de Vega
DrammaturgiaRegolarità ; decoro ; adattamento
Personaggio(i)Costumi mondani
RicezioneSuccesso
Rapporti professionaliMenzione du libraio ; allusione alla rivalità con i fratelli Corneille
AltriAnnuncio di « Les Trois Oronte » e di « Cassandre »
Mots-clés espagnols
FuentesLope de Vega
DramaturgiaRegularidad ; decoro ; adaptación
Personaje(s)Costumbres mundadas
RecepciónÉxito
Relaciones profesionalesMención del librero ; alusión a la rivalidad con los hermanos Corneille
OtrasAnuncio de Trois Oronte y de Cassandre
Présentation
Présentation en français
Boisrobert met l’accent sur le mérite lié au travail de récriture et d’adaptation dramatiques. Il affirme tout d’abord l’importance de l’inventio : s’il reconnaît pleinement la créativité des dramaturges espagnols, il n’oublie pas de souligner sa propre capacité inventive, à l’œuvre dans Les Trois Oronte. En parallèle, il réclame les louanges dues à tout travail d’adaptation, entreprise qui requiert également talent et maîtrise. Enfin, il développe ce qui fait le prix de ses pièces : leur mérite, voire leur supériorité par rapport à l’original, réside dans leur conformité à l’esthétique classique : la régularité, la vraisemblance, la bienséance et la galanterie.
Cette préface témoigne également d’un souci publicitaire chez Boisrobert. Outre l’accent mis sur la valeur respective des trois pièces, sa stratégie consiste aussi à s’exposer volontairement aux comparaisons en invitant les lecteurs à lire la source de La Folle Gageure, et en suggérant que des sujets brillants comme celui de Cassandre ont échappé à ses confrères...
Texte
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Avis au lecteur
[NP1] Quoique la gloire de l’invention soit due au fameux auteur espagnol1 d’où j’ai tiré le sujet de cette comédie, je prétends toutefois, si elle mérite quelque louange2, que j’y dois prendre quelque part, puisque non seulement j’en ai retranché toutes les choses importunes et superflues3 qui faisaient peine à l’esprit, mais que je pense encore en avoir rectifié plusieurs autres4 qui faisaient autant de peine au jugement. S’il te plaît, lecteur, te donner la peine de lire cette comédie dans l’espagnol sous le titre qui lui est donné, du Plus grand impossible, tu m’avoueras que je n’ai pas fait un petit effort de l’avoir en quinze jours si proprement habillée à la française, et le fripier ne te paraîtra peut-[NP2]être pas moins adroit que le tailleur. J’ai mis la scène à Londres, qui était à Naples, et j’ai cru qu’il serait mieux séant de gager5 et de railler6 en liberté devant une comtesse de Pembroc qui entendait raille[NP2]rie, et qui avait la réputation d’aimer la galanterie et les belles choses, que devant une grande reine à qui on devait plus de respect, et qui ne devait pas permettre tant de familiarité7. Tu en trouveras une autre chez le même libraire, nouvellement imprimée, sous le titre de[s] Trois Oronte8, qui est toute de mon esprit et de ma façon9, et par elle tu jugeras que si nous nous donnions quelquefois la peine d’inventer, les Espagnols ne seraient pas les seuls maîtres des belles inventions. Je t’en promets une dans fort peu de temps que j’ai tirée du même auteur espagnol, sous le titre de La Vérité menteuse10 ; je me suis plusieurs fois étonné en la lisant, comment les illustres Corneille11, qui nous ont déjà donné de si beaux et de si merveilleux ouvrages, et leurs inférieurs, encore que nous voyons quelquefois traiter des sujets si pitoyables, n’ont [NP3] point découvert celui-ci, si plein de richesse et d’invention. Je puis dire avec vérité que le grand Lope de Vega s’y est surmonté lui-même, je ne vis jamais rien de si beau ni de si brillant, mais j’ose croire sans beaucoup de présomption que je l’ai rendu juste et poli, de brut et de déréglé qu’il était, et que si nos muses ne sont aussi inventives que les italiennes et les espagnoles, elles sont au moins plus pures et plus réglées12.