IdT – Les idées du théâtre


 

Dédicace

Comédie des amours de Theseus et Dianira

Vivre, Gérard de

Éditeur scientifique : Cullière, Alain

Description

Auteur du paratexteVivre, Gérard de

Auteur de la pièceVivre, Gérard de

Titre de la pièceComédie des amours de Theseus et Dianira

Titre du paratexteÀ Maître Pierre Heins, M[aître] d’école française, demeurant au Laurier en la ville d’Anvers, mon singulier ami.

Genre du texteDédicace

Genre de la pièceComédie

Date1577

LangueFrançais

ÉditionParis, Nicolas Bonfons, 1577, in-8°.

Éditeur scientifiqueCullière, Alain

Nombre de pages2

Adresse sourcehttp://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k71012n.r

Fichier TEIhttp://www.idt.paris-sorbonne.fr/tei/Vivre-ComedieAmoursTheseusDianira-Dedicace.xml

Fichier HTMLhttp://www.idt.paris-sorbonne.fr/html/Vivre-ComedieAmoursTheseusDianira-Dedicace.html

Fichier ODThttp://www.idt.paris-sorbonne.fr/odt/Vivre-ComedieAmoursTheseusDianira-Dedicace.odt

Mise à jour2015-06-25

Mots-clés

Mots-clés français

GenreComédie

SourcesAnciens auteurs (romanciers grecs)

SujetImité des anciens

ActionAccidents et mutations de fortune

FinalitéDélectation ; plaisir de voir comment on peut échapper aux infortunes

Mots-clés italiens

GenereCommedia

FontiAutori dell’antichità (romanzieri greci)

ArgomentoImitato degli Antichi

AzioneAccidenti e cambiamenti di fortuna

FinalitàDiletto ; piacere di vedere come si possono evitare le disgrazie

Mots-clés espagnols

GéneroComedia

FuentesAutores antiguos (novelistas griegos)

AcciónAccidentes y mudanzas de la fortuna

FinalidadDeleite ; placer de ver cómo se puede huir de los infortunios

Présentation

Présentation en français

Tout comme son dédicataire, Pierre Heyns1, Gérard de Vivre connaît les vertus didactiques et roboratives du théâtre : il peut aider à comprendre la vie et à se préserver des dangers de fortune, mais à l’inverse il permet aussi à celui qui est déjà expérimenté de trouver dans des tableaux qui lui rappellent sa propre existence une sorte de « suave délectation ». C’est précisément ce « plaisir » que cherchaient à communiquer les romanciers grecs des tout premiers siècles de notre ère en montrant des héros liés par l’amour mais longuement séparés par le destin. Gérard de Vivre va donc emprunter sa matière aux anciens auteurs » (« Ce que je fais d’autant plus volontiers, que je connais que vous, comme grand amateur de poésie, aimez et admirez aussi les inventions des anciens auteurs, desquels nous avons extrait la matière de la présente comédie »). À la façon de ces romanciers, il fait vivre au « jeune gentilhomme » Theseus et à la « jeune damoiselle » Dianira2 toutes sortes d’aventures qui nous transportent de Rome en Égypte: « joint aussi qu’en icelle se traite de plusieurs divers accidents et mutations de fortune, de laquelle vous avez non une seule fois éprouvé les tours et inconstance, encore que ce soit en chose diverse à ce sujet ». Durant la pièce, on assistera ainsi à des enlèvements et à diverses méprises, des peurs et des larmes, qui ne font que retarder un heureux dénouement. L’auteur introduit dans sa pièce toute la vivacité et tout le pittoresque du roman antique, tout comme le roman antique exploitait les ressources de la nouvelle comédie grecque, à la façon de Ménandre, riche en quiproquos et en rebondissements. C’est ici un théâtre sans règle, qui semble déjà inaugurer le drame.

Texte

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À Maître Pierre Heyns, Maître d’école française,

demeurant au Laurier en la ville d’Anvers, mon singulier ami.

{2 http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k71012n/f3} Il y a longtemps, mon grand ami, que j’ai un grand et continuel désir de vous faire par quelque signe apparaître l’amour et singulière affection que je vous ai portée et porte, d’autant que je vous ai trouvé vrai et sincère ami. Or, après avoir pensé des moyens pour mettre en effet ce mien désir, je me suis enfin résolu de vous dédier une comédie des premières de ma composition, qui est celle-ci, portant en son front le titre des amours de Theseus et Dianira3. Ce que je fais d’autant plus volontiers que je connais que vous, comme grand amateur de poésie, aimez et admirez aussi les inventions des anciens auteurs, desquels nous avons extrait la matière de la présente comédie4. Joint aussi qu’en icelle se traite de plusieurs divers accidents et mutations de fortune, de laquelle vous avez non une seule fois éprouvé les tours et inconstance, encore que ce soit en chose diverse à ce sujet5. Et si la souvenance des maux et des afflictions passés apporte quand on est en tranquillité une suave délectation, à mon avis que le plaisir qu’on prend6 à ouïr réciter ou à lire comme7 {2v http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k71012n/f4} les autres, après plusieurs périls, traverses et encombriers8, sont inespérément et en dépit de la fortune parvenus au port de salut9 n’est pas maigre ni petit, principalement à celui qui a expérimenté ses tours et s’est trouvé défavorisé de cette aveugle et insensée que la folie ancienne a constituée déesse. Vous recevrez donc s’il vous plaît de bon cœur et prendrez en bonne part ce petit don, pour le gage et témoignage de l’amitié que je vous porte ou, pour dire mieux, de notre amour mutuel, ce que, si j’entends, je me tiendrai grandement satisfait, en vous priant le défendre des calomnies et morsures de ceux qui sans raison s’ingèrent de reprendre les labeurs d’autrui, et avec ce je vous offre et présente encore un cœur volontaire et appareillé à vous faire tout plaisir et service, duquel vous pouvez piéça10 disposer comme de chose vôtre et entièrement à votre commandement, où l’occasion se présentera. Priant Dieu le créateur qu’il vous conserve avec toute votre famille en santé et longue vie. De notre école française à Cologne, ce 24 de mai 1577.

Votre ami Gérard de Vivre, Gantois.