Dédicace
Virtud, pobreza y mujer. Comedia famosa de Lope de Vega Carpio, in Parte veinte de las comedias de Lope de Vega Carpio, [...]
Vega Carpio, Lope Félix de
Éditeur scientifique : Antonucci, Fausta
Description
Auteur du paratexteVega Carpio, Lope Félix de
Auteur de la pièceVega Carpio, Lope Félix de
Titre de la pièceVirtud, pobreza y mujer. Comedia famosa de Lope de Vega Carpio, in Parte veinte de las comedias de Lope de Vega Carpio, [...]
Titre du paratexteAl caballero Juan Bautista Marino celebérrimo poeta napolitano
Genre du texteDédicace
Genre de la pièceComedia
Date1625
LangueEspagnol
ÉditionParte veinte de las comedias de Lope de Vega Carpio ... dividida en dos partes, Segunda Parte, Madrid, viuda de Alonso Martín, a costa de Alonso Pérez, 1625), in-4°. (Lien vers l’édition numérisée bientôt disponible)
Éditeur scientifiqueAntonucci, Fausta
Nombre de pages5
Adresse sourcehttp://www.cervantesvirtual.com/obra-visor/virtud-pobreza-y-mujer-comedia-famosa--0/html/
Fichier TEIhttp://www.idt.paris-sorbonne.fr/tei/Vega-Virtud-Dedicace.xml
Fichier HTMLhttp://www.idt.paris-sorbonne.fr/html/Vega-Virtud-Dedicace.html
Fichier ODThttp://www.idt.paris-sorbonne.fr/odt/Vega-Virtud-Dedicace.odt
Mise à jour2013-03-11
Mots-clés
Mots-clés français
GenreComedia ; Lope de Rueda et Navarro premiers créateurs du genre (milieu XVIe)
DramaturgieNon respect des règles de l’Art en Espagne (règles aristotéliciennes)
ExpressionVers octosyllabiques utilisés dans la comedia ; vers octosyllabiques jamais utilisés en Italie à l’exception de Serafino de Ciminelli ; vers octosyllabiques dans la poésie latine ; rejet de la poésie cultéraniste ; défense du castillan
ActualitéRapports de l’auteur avec des personnages de la culture et la politique contemporaines (Juan Jacobo Pancirolo, Julio Saccetti, Ettore III Pignatelli Colonna, Francesco Giannetti)
AutreCicéron ; Paolo Cortesio ; Angelo Poliziano ; portrait iconographique / portrait poétique ; églogue piscatoire en latin à la gloire de Marino
Mots-clés italiens
GenereComedia ; Lope de Rueda e Navarro primi creatori del genere (metà XVI sec.)
DrammaturgiaNon rispetto delle regole dell’Arte in Spagna (regole aristoteliche)
EspressioneVersi ottosillabi utilizzati nella comedia ; versi ottosillabi non utilizzati in Italia tranne che da Serafino de Ciminelli ; versi ottosillabi nella poesia latina ; critica della poesia culterana ; difesa del castigliano
AttualitàRapporti dell’autore con personaggi della vita politica e culturale contemporanea (Juan Jacobo Pancirolo, Julio Saccetti, Ettore III Pignatelli Colonna, Francesco Giannetti)
AltriCicerone ; Paolo Cortesio ; Angelo Poliziano ; ritratto iconografico / rittrato poetico ; egloga piscatoria in latino alla gloria di Marino
Mots-clés espagnols
GéneroComedia ; Lope de Rueda y Navarro primeros creadores del género (a mediados del siglo XVI)
DramaturgiaNo respeto del Arte en España (reglas aristotélicas)
ExpresiónVerso octosílabo utilizado en la comedia ; verso octosílabo nunca utilizado en Italia excepto por Serafino de Ciminelli ; verso octosílabo en la poesía latina ; rechazo de la poesía culta ; defensa de la lengua castellana
ActualidadRelaciones del autor con personajes del mundo cultural y político de su tiempo (Juan Jacobo Pancirolo, Julio Saccetti, Ettore III Pignatelli Colonna, Francesco Giannetti)
OtrasCicerón ; Paolo Cortesio ; Angelo Poliziano ; retrato pictórico / retrato poético ; égloga piscatoria en latín en alabanza a Marino
Présentation
Présentation en français
Avec ces hexamètres, Lope prétend poursuivre la louange qu’il avait déjà consacrée à Marino dans La Filomena, dans un tercet également cité, où Lope parlait du poète napolitain comme d’un continuateur du Tasse, supérieur à ce dernier par son génie et ses succès. Selon Lope, Marino mériterait en Espagne plus de louanges que celles qu’il a reçues jusqu’alors, et la dédicace que nous examinons se présente comme une contribution pour réparer la dette que les lettres espagnoles ont contractée envers l’Italien. Cette attitude louangeuse n’a pas manqué d’étonner la critique : pour quelle raison Lope dresse-t-il un éloge si appuyé d’un poète qui, à de nombreuses reprises, l’avait imité et même « pillé », sans mentionner jamais une seule de ses dettes envers lui ? Deux travaux fondamentaux répondent de façon très complète à cette question, celui de Dámaso Alonso déjà cité et celui plus récent de Juan Manuel Rozas3. C’est Dámaso Alonso4 qui explique le mieux les raisons possibles du silence de Lope sur la question. Parmi celles-ci, nous en retiendrons surtout une : dans le cadre d’une conception de la poésie où l’imitation octroyait implicitement le rang de poète classique au poète imité, il ne faut pas s’étonner que Lope n’ait eu aucun ressentiment à l’égard de ces réécritures (voire de ces « plagiats », comme de nombreux critiques les désignent) de Marino.
La partie finale de la dédicace ajoute à la louange de Marino deux allusions à d’importantes polémiques littéraires dans lesquelles Lope s’était vu impliqué. La première renvoie à la définition de la Comedia Nueva. En dédiant à Marino sa comedia, Lope prévient de possibles objections sur le manque de respect des règles dites aristotéliciennes, objections prévisibles chez un homme d’un environnement culturel – l’Italie – qui avait été le berceau du néo-aristotélisme. Comme il l’avait déjà fait dans son Arte Nuevo (Art Nouveau de faire des comédies), Lope affirme que l’anti-aristotélisme du théâtre espagnol ne vient pas du fait que les dramaturges de son temps méconnaîtraient les préceptes (« l’art »), mais plutôt du fait qu’ils ont été obligés, pour plaire au public, de s’adapter à la pratique théâtrale de ceux qui les ont précédés ; de ce fait, ils ont oublié les préceptes que Rueda et Navarro respectaient encore. La chronologie qu’établit Lope dans ce passage est extrêmement intéressante : il dit qu’il ne s’est écoulé que quatre-vingts ans depuis le moment où ces dramaturges ont écrit, ce qui nous ramène environ au milieu du XVIe siècle. Si l’on considère que Lope commence à écrire pour le théâtre vers la fin des années 1570, il faut en conclure qu’il fait référence aux dramaturges qui ont écrit en Espagne pendant environ les trente années antérieures au début de sa propre activité dramatique. Si nous excluons ceux qui respectaient les préceptes aristotéliciens – des auteurs aussi célèbres que Cervantès et Argensola sont de ce nombre – il reste des noms tels que Juan de la Cueva, Tárrega, ou Miguel Sánchez, ainsi que d’autres dramaturges mineurs, voire anonymes, comme ceux que rassemble la collection manuscrite réalisée par le comte de Gondomar5.
La seconde polémique littéraire à laquelle les dernières lignes de la dédicace font allusion est celle qui vit s’affronter Lope et les tenants du cultisme. Pour donner une noble généalogie à cette polémique, Lope souligne les ressemblances existant avec la fameuse polémique sur le cicéronianisme qui opposa au XVe siècle Ange Politien et Paolo Cortesio. Et de fait, les mots de Paolo Cortesio cités par Lope dans les dernières lignes semblent écrits sur mesure pour décrire les difficultés du style cultiste. C’est avec le même genre d’arguments que Lope aborde la défense des octosyllabes, placée juste avant la citation de Cortesio. En présentant au dédicataire ces vers de la tradition poétique castillane, Lope cherche d’une part à établir leur généalogie latine pour les anoblir (en les ancrant dans la latinité médiévale et non classique), et d’autre part il défend l’idée que si les compositions en octosyllabes donnent une impression d’évidence, elles n’en sont pas moins difficiles à écrire pour des auteurs qui, comme les cultistes, ne sont point dotés de ce « naturel » qui doit être selon Lope la principale qualité des poètes. Dépourvus de ce « naturel », les auteurs cultistes recherchent l’originalité dans un style « bizarre et irrégulier » qui ne s’adapte pas à la langue ; Lope évoque aussi les « insultes» qu’il a dû subir pour avoir voulu « défendre une langue dont la grammaire ne souffre pas de telles nouveautés ». Ces « insultes » font certainement allusion aux attaques polémiques du licencié Diego de Colmenares, dont les lettres, datées pour la première de novembre 1621 et pour la deuxième d’avril 1624, constituent respectivement une réponse au « Discours sur la nouvelle poésie » inclus dans La Filomena et à « L’épitre à Francisco de Herrera Maldonado », incluse dans La Circe. Dans la Parte XX, ouvrage où fut publiée Virtud, pobreza y mujer (Vertu, Pauvreté et Femme) avec la dédicace que nous sommes en train de commenter, se trouve également la comedia Lo cierto por lo dudoso (Une Certitude pour un doute), laquelle est précédée d’une dédicace à don Fernando Afán de Ribera Enríquez. Selon les observations de Xavier Tubau6 cette dernière dédicace ferait allusion à la polémique avec Colmenares. De fait, les arguments que Lope utilise dans la dédicace de Lo cierto por lo dudoso ont une grande proximité avec ceux qu’il utilise dans la dédicace de Virtud, pobreza y mujer, en particulier quand il critique le fait que « le remède contre le manque de naturel [doive] être trouvé dans l’obscurité et la bizarrerie du style »7.
Présentation en espagnol
Texte
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Al caballero Juan Bautista Marino celebérrimo poeta napolitano
{202v} Antes que el señor Juan Jacobo Pancirolo13, Auditor de Monseñor ilustrísimo Julio Saccetto14, Nuncio de Su Santidad en estos reinos de España, me dijese la merced y favor que V. S. me hacía, el secretario del Duque de Monteleón en la jornada de Francia me había dado estas nuevas15, y de haber conferido con V. Señoría en París algunas cosas acerca de mi persona y estudios16 ; de que me confieso tan obligado, que a no constar mi sentimiento por escrito en algunos míos, {203} hiciera particulares demostraciones de la esclavitud y rendimiento en que me ha puesto ; porque laudari a viro laudato, y ser estimado de quien todos estiman17, es la mayor felicidad que puede adquirir la peregrinación de los estudios en la opinión estraña de la patria18. Y siendo V. Señoría en su profesión tan único que los bien nacidos ingenios le conceden el primero lugar en toda Italia, y nuestros Españoles leen con venerable admiración la inmensa copia de sus escritos, en tantas Rimas sacras y humanas19, ¿quién duda que puede calificar su alabanza, graduar su estimación y defender su juicio?
Debe a mi amor y inclinación V. S. justamente tanto favor, que haya tenido deseo de mi retrato ; que puesto que la pluma lo es del alma, después de haberla leído en el entendimiento, tengo por honra grande hacer estimación de los exteriores instrumentos20 ; [y] obediente al señor Auditor dejé copiar a los pinceles de Francisco Yaneti, Florentín21, en estos años las ruinas de los días al declinar la tarde, cuyas primeras flores, Aut morbo, aut aetate deflorescunt22. Si ha llegado el lienzo podrá V. Señoría con juicio fisionómico reconocer fácilmente si corresponde a su voluntad quien esas señas tiene. Pregunté al señor Juan Jacobo si me parecía, y respondióme con aquella natural gracia y afabilidad de que el Cielo dotó su claro entendimiento : «En {203v} Roma os parecerá mucho»23; y pues en ella se hacía tanta honra a los libertos, como consta de Cicerón, que puso a Tirón su esclavo el de Marco Tulio, haga V. S. que le honren de su nombre para confirmación de la esclavitud que reconozco, y en satisfación de haber puesto el de V. S. en mi Jardín imaginario, impreso en la Filomena24, que no por eso es de menos estimación25, como las figuras astronómicas en el cielo. Los versos dicen así:
Corta alabanza, pero no dio más lugar la que allí tuvieron tantos ; más dilatada, aunque siempre corta, está en mi Amarílida, Egloga piscatoria27 :
A lo menos quisiera que llegaran a ellas29, y que para conseguir este deseo, los ingenios que ahora florecen en España con justa opinión ocuparan las plumas en alabanza de V. S., como lo han hecho en Italia cuantos se leen impresos en la tercera parte de su Lira, entre los cuales dice muy bien el señor de Estrasoldo :
No he querido escribir a V. S. sin ofrecerle alguna parte de las que este libro contiene, y así le suplico por todo el amor que me ha mostrado, y la veneración y respeto que me debe, se digne de acetar en su gracia esta comedia – humilde ofrenda en el templo de su celebrado ingenio y insigne nombre – para que llevándole en la frente31 la alaben de bien empleada los que la culparen de atrevida.
En España no se guarda el arte, ya no por ignorancia, pues sus primeros inventores Rueda y Navarro32 le guardaban, que apenas ha ochenta años que pasaron, sino por seguir el estilo mal introducido de los que {204v} les sucedieron33. Los versos cortos son castellanos antiguos, no usados en Italia, aunque he visto algunos en el Serafino34 ; no despreciados de la lengua latina, como se ve en sus Himnos35, hasta guardar el rigor de los consonantes ; dulce y dificultosa composición, que la falta del natural, que ha de ser el primero fundamento deste edificio, destierra con arrogancia, introduciendo en España la bárbara aspereza que llaman culta, por quien la defensa de la lengua, cuya gramática no sufre estas novedades, me debe tantas injurias. Quid enim – escribió Cortesio a Policiano36 – voluptatis afferre possunt ambiguae vocabulorum significationes, verba transversa, abruptae sententiae, structura salebrosa, audax translatio, nec felix, ac intercisi de industria numeri?37 ¡Qué excelentes palabras! Vale antistes Musarum, et Italiae decus38.
Lope Félix de Vega Carpio.