Prologue
Trecena parte de las comedias de Lope de Vega Carpio
Vega Carpio, Lope Félix de
Éditeur scientifique : Tropé, Hélène
Description
Auteur du paratexteVega Carpio, Lope Félix de
Auteur de la pièceVega Carpio, Lope Félix de
Titre de la pièceTrecena parte de las comedias de Lope de Vega Carpio
Titre du paratextePrólogo
Genre du textePrologue
Genre de la pièceRecueil de comedias
Date1620
LangueEspagnol
ÉditionMadrid, Viuda de Alonso Martín, a costa de Alonso Pérez, mercader de libros, 1620, in-4°
Éditeur scientifiqueTropé, Hélène
Nombre de pages3
Adresse sourcehttp://bibliotecadigitalhispanica.bne.es:80/webclient/DeliveryManager?pid=1674941&custom_att_2=simple_viewer
Fichier TEIhttp://www.idt.paris-sorbonne.fr/tei/Vega-TrecenaParte-Prologue.xml
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Fichier ODThttp://www.idt.paris-sorbonne.fr/odt/Vega-TrecenaParte-Prologue.odt
Mise à jour2014-10-04
Mots-clés
Mots-clés français
GenreComedias
DramaturgieDramaturges ignorants / dramaturges érudits
ReprésentationPublic (le vulgaire)
MetadiscoursLa dédicace des pièces de théâtre comme moyen de trouver un mécène
Relations professionnellesCirculation de l’imprimé (plaintes contre les faussaires, les plagiaires et les imprimeurs indélicats) ; spectateurs apprenant par cœur les pièces pour les revendre (les memoriones, Memorilla et Gran Memoria)
AutreLope de Rueda ; Caton ; Martial ; Catulle ; Scaliger ; Aristote
Mots-clés italiens
GenereComedias
DrammaturgiaDrammaturghi ignoranti / drammaturghi dotti
RappresentazionePubblico (volgo)
MetadiscorsoLa dedica delle opere teatrali come mezzo della ricerca del mecenate
Rapporti professionaliCircolazione dell’opera stampata (lamenti contro i falsari, i plagiari e gli stamptatori indiscreti) ; spettatori che imparano le opere a memoria per rivenderle (i memoriones, Memorilla e Gran Memoria)
AltriLope de Rueda ; Catone ; Marziale ; Catullo ; Scaligero ; Aristotele
Mots-clés espagnols
GéneroComedias
DramaturgiaDramaturgos ignorantes / dramaturgos eruditos
RepresentaciónPúblico (el vulgo)
MetadiscursoLa dedicatoria de la comedia como medio para conseguir mecenazgo
Relaciones profesionalesCirculación del libro impreso (quejas contra las falsificaciones, el plagio y los imprimesores sin escrúpulos) ; espectadores que aprenden las comedias de memoria para venderlas : « memoriones », Memorilla y Gran Memoria
OtrasLope de Rueda ; Catón ; Marcial ; Catulo ; Escalígero ; Cicerón ; Aristóteles
Présentation
Présentation en français
Dans la dédicace au Duc de Sessa de la Neuvième partie, publiée en octobre 1617 sous la direction du poète, ce dernier exprime le mécontentement que suscitent chez lui les éditions antérieures de ses pièces, réalisées sans son accord, et il affirme qu’il entend garantir l’authenticité de ses œuvres en les éditant désormais lui-même d’après les manuscrits d’origine. Cette date constitue donc un moment très important dans le processus éditorial des comedias de Lope.
1620, année de la publication de la Treizième partie (Madrid, Viuda de Alonso Martín), est sans nul doute un moment fondamental dans le processus éditorial des comedias de Lope. Dans le Prologue, le Phénix affirme qu’il veut prendre personnellement en charge l’édition de ses comedias. Il est probable qu’à cette époque, Lope désirait publier ses textes non seulement pour veiller à leur authenticité mais aussi pour des motifs financiers. Les thèmes principaux du Prologue sont la nouveauté que constituent les dédicaces de ses comedias, la réponse à ses détracteurs et la condamnation sans appel de ceux qui plagient et falsifient ses œuvres.
En premier lieu, il évoque les textes des dédicaces écrits pour tel ou tel ami ou Grand de la cour. En effet, c’est à partir de la Treizième partie que le poète introduit une nouveauté importante : il ne dédie plus le volume correspondant, comme auparavant, à une seule personne mais chaque comedia est dédiée à une personne différente. Dans un premier temps, les dédicataires furent souvent ses défenseurs, c’est-à-dire ceux qui, dans la Expostulatio spongiae de 1618, avaient pris sa défense en réponse aux affirmations infamantes de la Spongia (1617), cet opuscule qui visait à discréditer le Phénix et à effacer ses œuvres. En outre, Lope de Vega aspirait à bénéficier de la protection des puissants et il dédia aussi un certain nombre de ses pièces à des personnages en vue à la cour. Le poète rédigea au total quatre-vingt-seize dédicaces pour autant de comedias incluses dans les Parties XIII à XX. À partir de 1621, année de la chute du duc de Lerma, favori de Philippe III, Lope chercha plus spécialement à s’attirer les faveurs de personnages appartenant à l’entourage du comte d’Olivares, qui jouissait déjà d’une certaine influence à la cour avant même la montée sur le trône du futur monarque. Il s’agissait bien sûr pour lui d’assurer sa position à la cour. Cependant, ses aspirations ne furent pas toujours satisfaites. Ainsi, quand le Licencié Pedro de Valencia, chroniqueur du roi, décéda le 10 avril 1620, Lope sollicita le poste le 1er juin mais sans succès. Il ne parvint jamais à obtenir non plus l’habit d’un ordre militaire. Dans le texte du Prologue de la Trecena parte, une pointe d’amertume affleure dans ses propos lorsqu’il insinue que dans l’Espagne de son temps, les Grands ne font aucun cas des hommages qui leur sont rendus par les écrivains qui leur dédient leurs œuvres.
En second lieu, Lope affronte verbalement ses détracteurs et ceux qui nuisent à son théâtre. Il utilise pour ce faire sa stratégie coutumière de contradictions, concessions et zigzags. Évoquant tout d’abord ceux qui s’opposent à ses comedias, il fait une discrète allusion aux « aristotéliciens », partisans du respect des règles classiques de l’Antiquité, qui le critiquent au motif que ses comedias y dérogent, et il leur oppose, non sans humour, un argument de poids : en Espagne, la Comedia ne remonterait pas si loin ; elle procéderait des comédies de Lope de Rueda (1510, Séville – 1565, Cordoue). En outre, il fait indirectement son propre éloge lorsqu’il cite l’épigramme 28 du livre IX des Épigrammes de Martial, où un comique latin est loué pour son art de donner du plaisir et faire rire les spectateurs les plus austères. Tout cela ne laisse pas d’évoquer certaines affirmations bien connues de L’Art nouveau de faire des comédies (v. 372-376) selon lesquelles ce qui importe au public des corrales, ce ne sont pas les règles (c’est-à-dire « l’art » que, consensuellement, Lope reconnaît qu’il est juste de respecter en théorie) mais le plaisir du spectateur, c’est-à-dire ce qui fait en pratique le succès d’une pièce.
Enfin, évoquant ceux qui nuisent à son propre théâtre, il distingue et oppose, d’une part, les dramaturges érudits (possible allusion aux « aristotéliciens »), qui ont peu de succès auprès du vulgaire dès lors qu’ils ne parlent pas sa langue ; d’autre part, les dramaturges ignorants, autrement plus nuisibles que les précédents, qui pillent son propre théâtre et le réécrivent dans la langue du vulgaire pour un modeste succès. Lope dénonce ces faussaires qui assistent aux représentations de ses pièces et mémorisent quelques vers auxquels ils en ajoutent d’autres, fort mauvais, de leur invention. Ceux-là réécrivent ainsi ses œuvres pour les vendre soit à des directeurs de compagnie peu scrupuleux qui les représentent en attribuant ces mauvaises imitations au Phénix, soit à de malhonnêtes libraires qui les impriment en se servant de son nom. En 1620, c’était là un thème brûlant pour Lope car cinq ans auparavant, le texte de La Dama boba (La Petite niaise) avait été piraté par l’un de ces mauvais poètes, Luis Remírez de Arellano, comme en témoigne Cristóbal Suárez de Figueroa dans la Plaza Universal (La Place Universelle, 1615) : « Celui-ci mémorise une comedia entière en l’entendant trois fois. En particulier, il a ainsi mémorisé La Dama boba, El Príncipe perfeto (Le Prince parfait) et La Arcadia (L’Arcadie), entre autres ». Pour finir, Lope conteste que cela soit possible et, s’appuyant sur Aristote, il discrédite ces plagiaires : puisque, selon Aristote, mémoire et intelligence ne sauraient aller de pair, si ces faussaires sont dotés d’une mémoire soi-disant aussi extraordinaire, cela signifie qu’ils sont totalement dépourvus d’entendement.
En conclusion, dans ce prologue Lope de Vega vise avant tout à condamner le plagiat de ses comedias. Le poète dénonce la malhonnêteté des éditeurs qui publient des textes reconstruits par un plagiaire capable d’en mémoriser une partie au cours de quelques représentations et qui vendait ensuite une version pirate à un libraire.
Présentation en espagnol
Texte
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Prólogo
{NP1} Esta décimatercia parte de mis comedias sale a luz a la sombra de diversas personas, porque entre tantos no falte el debido agradecimiento al honor que se hace con la dirección1 de los libros, de que los españoles no se precian2, y de que puede ser ejemplo la carta que por Ángelo Policiano escribe el Papa Inocencio Octavo a Laurencio de Médicis, Gran Duque de Florencia, y en ella estas palabras : En nunc in hujus animi testimonium ducentos aureos illi mittere decrevimus3. No corre en esta edad esta costumbre4, y así tendrá disculpa la novedad, pues ya en otras he dicho la causa de imprimirlas5, aunque algunos rígidos Catones6, mal afectos a oírlas, rehusen su lección y desestimen su estudio7 ; pero por eso se alaba aquel cómico latino por la pluma de Marcial en el sepulcro :
En cuyo favor dice Escalígero sobre Catulo9 : Multas semper lectitasse Chrysostomum proditur, at quantum virum ! Cui profecto eloquentia, probitate, pietate, alium nulla post aetas tulit10. Otros se les oponen con razones {NP 2} frías11, y válense de las que algunos Padres de la antigüedad escriben dellas, como si fueran de aquel tiempo las de España, no siendo12 más antiguas que Rueda13, a quien oyeron muchos que hoy viven. Pero ya no es este el mayor mal que tienen, pues se le hacen de más consideración los que las escriben, y aun los que las representan, hurtando, imitando y envidiando. Los poetas que las escriben con erudición, aunque pocos, puesto que no siempre agradan14 al vulgo, son dignos de estimación ; pero los legos15 ignorantes, aunque alguna vez le agraden y contenten hablándole en su lengua, no aspiren a más fama que los médicos empíricos que curan sin arte, y por uno que sanan por dicha, matan mil por temeridad ; pues muchas veces acontece estar solo el Filósofo en el teatro y saliéndose el vulgo poder decirle :
A esto se añade el hurtar las comedias estos que llama el vulgo, al uno Memorilla, y al otro Gran Memoria, los cuales, con algunos versos que aprenden, mezclan infinitos suyos bárbaros, con que ganan la vida vendiéndolas a los pueblos y autores extramuros : gente vil, sin oficio, y que muchas veces han estado presos. Yo quisiera librarme de este cuidado de darlas a luz, pero no puedo, porque las imprimen con mi nombre y son de los poetas duendes que arriba digo17. Reciba, pues, el lector esta Parte, lo mejor que ha sido posible corregirla18, y con ella mi voluntad, {NP 3} pues solo tiene por interés que lea estas comedias menos erradas y que no crea que hay en el mundo quien pueda tomar de memoria una comedia viéndola representar, y que si le hubiera, yo le alabara y estimara por único en esta potencia, aunque le faltara el entendimiento, porque raras veces se hallan juntas por opinión del Filósofo, confirmada de la experiencia.