IdT – Les idées du théâtre


 

Dédicace

La madre de la mejor. Comedia Famosa de Lope de Vega Carpio. Dirigida a don Fray Plácido de Tosantos, Obispo de Guadix, del Consejo de su Majestad, in Decimaséptima parte de las comedias de Lope de Vega Carpio, procurador fiscal de la Cámara Apostólica y familiar del Santo Oficio de la Inquisición. Dirigida a diversas personas

Vega Carpio, Lope Félix de

Éditeur scientifique : Martínez Berbel, Juan Antonio

Description

Auteur du paratexteVega Carpio, Lope Félix de

Auteur de la pièceVega Carpio, Lope Félix de

Titre de la pièceLa madre de la mejor. Comedia Famosa de Lope de Vega Carpio. Dirigida a don Fray Plácido de Tosantos, Obispo de Guadix, del Consejo de su Majestad, in Decimaséptima parte de las comedias de Lope de Vega Carpio, procurador fiscal de la Cámara Apostólica y familiar del Santo Oficio de la Inquisición. Dirigida a diversas personas

Titre du paratexteDirigida a don Fray Plácido de Tosantos, Obispo de Guadix, del Consejo de su Majestad

Genre du texteDédicace

Genre de la pièceComedia

Date1621

LangueEspagnol

ÉditionMadrid, Fernando Correa de Montenegro, a costa de Miguel de Siles, 1621, in-4º

Éditeur scientifiqueMartínez Berbel, Juan Antonio

Nombre de pages3

Adresse sourcehttp://alfama.sim.ucm.es/dioscorides/consulta_libro.asp?ref=B18634333&idioma=0

Fichier TEIhttp://www.idt.paris-sorbonne.fr/tei/Vega-MadreMejor-Dedicace.xml

Fichier HTMLhttp://www.idt.paris-sorbonne.fr/html/Vega-MadreMejor-Dedicace.html

Fichier ODThttp://www.idt.paris-sorbonne.fr/odt/Vega-MadreMejor-Dedicace.odt

Mise à jour2014-02-04

Mots-clés

Mots-clés français

GenreComedia

SourcesBible

SujetHistoire sacrée

RéceptionSuccès

Relations professionnellesAbsence de considération en Espagne pour les poètes ; absence de soutien de la part des puissants

AutreJean Second ; Jean Dorat ; Lodovico Ariosto ; Erasmus ; Michael Laetus ; Démostène ; Erostrate

Mots-clés italiens

GenereComedia

FontiBibbia

ArgomentoStoria sacra

RicezioneSuccesso

Rapporti professionaliAssenza di considerazione in Spagna nei confronti dei poeti ; assenza di sostegno da parte dei potenti

AltriJanus Secundus ; Jean Dorat ; Lodovico Ariosto ; Erasmus Michael Laetus ; Demostene ; Erostrato

Mots-clés espagnols

GéneroComedia

FuentesBiblia

TemaSagradas Historias

RecepciónÉxito

Relaciones profesionalesEscasa consideración en España por los poetas ; escaso apoyo por parte de los potentes

OtrasJuan Segundo ; Juan Aurato ; Ludovico Ariosto ; Erasmus Michael Laetos ; Demóstenes ; Eróstrato

Présentation

Présentation en français

La Mère de la meilleure (La madre de la mejor) est la dixième comedia de la Parte XVII de Lope de Vega (Madrid, Fernando Correa de Montenegro, Miguel de Siles, 1621). Il est possible qu’elle ait été composée une dizaine d’année avant sa publication1. Sa fortune postérieure à celle-ci fut d’ailleurs singulière. Elle apparut sous le titre de La Naissance de l’aube (El nacimiento del alba) dans des sueltas2 et dans la Parte XXVI extravagante, avec une troisième journée différente. Celui-ci pourrait bien être l’auto de Lope La Conception de Notre Dame (La concepción de Nuestra Señora), considéré comme perdu3.

La comedia est dédiée à Fray Plácido de Tosantos, Évêque de Guadix, comme l’indique le titre de la préface. Lope déploie ses talents rhétoriques pour exprimer les louanges habituelles dans ce genre de textes. Il s’agit d’une dédicace véritablement composée pour le destinataire, et non d’une dédicace qui reprendrait des éloges génériques. Le choix de la comedia n’est pas fortuit, car La madre de la mejor est l’une des dix-sept comedias conservées dont le sujet soit véritablement biblique. S’il est indéniable que la Bible est omniprésente dans le théâtre du Siècle d’Or, il n’en reste pas moins qu’excepté les autos sacramentales, les occasions où Lope développa de façon suivie des passages des Écritures dans ses œuvres dramatiques furent relativement rares. L’auteur madrilène déclare d’ailleurs qu’il a choisi pour l’Évêque l’une de celles qui eurent du succès.

Il est désormais établi qu’à cette époque, tout auteur littéraire devait avoir accès aux hautes sphères du patronage grâce aux flatteries envers le favori du roi ou envers des personnages en lien direct avec la Cour. Lope suivit activement cette tendance, mais n’y gagna jamais aucun bénéfice substantiel. Cet évêque ne devait pas être l’un de ces ponts pour accéder au mécénat de la cour, et c’est la raison pour laquelle la louange du dramaturge madrilène dénonce le peu d’attention que l’Espagne manifeste envers ses génies et ses artistes.

Le ton avec lequel Lope exprime sa déception envers le manque d’égards à l’endroit des poètes correspond parfaitement au moment où il fait imprimer sa comedia. Durant les années 1610, le Phénix tente en vain de se faire accepter dans les cercles les plus élevés de la Cour et d’obtenir le poste très convoité de chroniqueur royal4 . En 1621, le Duc de Sessa, son protecteur, avait déjà perdu la maigre influence dont il avait joui jadis, et fut entraîné dans la spectaculaire chute des favoris de Philippe III. Notre auteur chercha alors, sans grand succès, à obtenir la faveur du nouveau roi par l’intermédiaire du nouveau favori, Olivares.

Ni la pièce La madre de la mejor, ni le destinataire, Fray Plácido de Tosantos5, ne répondaient aux attentes habituelles. Si la pièce relevait d’un genre peu exploré par Lope, plus proche du ton élevé qui correspondait à ses aspirations, l’Évêque de Burgos, bien loin d’être le levier nécessaire à l’ascension du Phénix, avait entretenu au cours de sa vie des amitiés hétérodoxes. La plus remarquable fut celle qu’il entretint avec Juan Piquer, astrologue valencien.6 ; C’est dans ce contexte que Lope expose ce qui est en fait une plainte contre le peu de considération dont les auteurs font l’objet. Il reconnaît qu’il se consacre davantage au théâtre qu’à la poésie et assume implicitement la supériorité de cette dernière. Cependant, il regrette amèrement le peu d’égards dont font l’objet les poètes et fonde sa plainte sur la comparaison avec des pays (et des époques) où le mécénat avait favorisé l’éclosion de grandes figures des arts. Il y a en effet des références à la peinture en lien avec le mécénat7 et le paradigme est le binôme formé par Alexandre / roi / mécène – Apelle / sujet / peintre, destiné à établir un parallèle avec sa propre situation, celle d’un écrivain qui n’a pu avoir d’ambitions poétiques plus élevées du fait de l’absence de mécénat.

Le premier des distiques latins inclus dans la dédicace reprend une formule de Jean Second (Johannes Secundus, Jenus Secundus) tirée d’une épigramme8. Viennent ensuite une série de références à différents auteurs et pays qui, à la différence de l’Espagne, savent reconnaître les mérites de leurs sujets9. Après avoir utilisé l’argument d’autorité avec Aristote, Lope évoque également l’alliance que l’artiste se voit contraint de nouer avec le pouvoir pour subsister, une alliance parfois dangereuse et souvent instable. Il renvoie à Ovide qui perdit la faveur d’Auguste et fut contraint de s’exiler à Tomis (actuelle Roumanie) et à Silius Italicus, tombé en disgrâce durant le règne de Néron10. Ces auteurs permettent également à Lope de défendre une autre idée : celle de la reconnaissance post-mortem. Par le biais d’un troisième auteur latin, Tite-Live, Lope défend l’idée selon laquelle se lancer dans de grandes entreprises se fait sans effort, lorsqu’on sait que la reconnaissance en sera la récompense. Cependant, nulle récompense chez les Espagnols, à la différence de la République de Venise où, comme l’affirmait Erasmus Michael Laetos, dans son De re nautica, les poètes étaient traités avec attention, comme le signale l’hexamètre latin11.

C’est à partir de cette citation qu’intervient la justification de l’artiste et la présentation de son œuvre. La phrase de Michael Laetos permet à Lope de s’élever contre le proverbial caïnisme de la nation espagnole et d’affirmer qu’il se serait consacré à de plus nobles occupations s’il n’avait pas constaté que de grands poètes n’avaient obtenu qu’une maigre reconnaissance de leur travail. Il déplore en effet que, faute d’avoir reçu protection et reconnaissance, certains génies n’ont pu contribuer à la grandeur de leur patrie. C’est pour cela qu’il a décidé de choisir le théâtre et la comedia, au lieu d’arts plus nobles et mieux considérés socialement, suivant la voie tracée par de nombreux autres poètes. Il espère que le sujet biblique servira de défense et d’excuse contre les fautes que la comedia pourrait comporter et contribuera à une meilleure considération de l’œuvre.

La partie finale de la dédicace revient sur les qualités oratoires de l’évêque, grâce à une comparaison avec Démosthène. Il n’est pas impossible que Lope joue avec la double référence à Démosthène et à Grégoire de Naziance (IVe siècle), l’un des trois Pères de Cappadoce, appelé le Démosthène chrétien pour son éloquence. La louange se poursuit par la double métaphore qui compare l’évêque à Alexandre et Lope à Apelle, sans que ce dernier soit mentionné, dans une jeu référentiel très prisé à cette époque, et en particulier par Lope comme nous l’avons signalé plus haut. La référence à Érostrate comme modèle de la poésie lyrique devait être assez habituelle12. La formule finale de la dédicace contient la promesse d’autres compositions. Le dramaturge madrilène cite un autre distique, de Jean Dorat, mentionné au début du texte, pour annoncer la publication de poèmes dédiés à l’évêque Tosantos.

(Traduction d’Anne Cayuela)

Présentation en espagnol

La comedia La madre de la mejor ocupa el décimo lugar en la decimoséptima parte de comedias de Lope de Vega (Madrid, Fernando Correa de Montenegro, Miguel de Siles, 1621), aunque es posible que se compusiese hasta una década antes13. La fortuna posterior a la publicación en la Parte debió de ser algo curiosa, o al menos variada. Apareció con el título de El nacimiento del alba en sueltas y en la Parte XXVI extravagante, con la tercera jornada diferente. Esta tercera jornada pudo ser el auto de Lope La concepción de Nuestra Señora, dado por perdido14. ; Está dedicada la comedia a Fray Plácido de Tosantos, Obispo de Guadix, como se le interpela en la propia dedicatoria. Lope recurre a sus habilidades retóricas para hacer las alabanzas propias de este tipo de texto. Estamos, por tanto, ante una dedicatoria particularmente realizada para el destinatario y no ante una que recoja elogios genéricos. Tampoco la obra parece haber sido elegida al azar por el Fénix, pues La madre de la mejor es una de sus diecisiete comedias conservadas de tema genuinamente bíblico. Bien es cierto que la presencia de lo bíblico en el teatro áureo es prácticamente estructural, pero obviando los autos sacramentales, no fueron tantas las ocasiones en las que Lope desarrolló de manera continuada pasajes de las Escrituras en sus obras dramáticas. El propio autor madrileño admite que ha reservado para el obispo una de las que tuvieron éxito. ; Es bien sabido que en la época era casi imprescindible para un autor literario granjearse el paso a las altas esferas del patrocinio mediante la alabanza a validos y personajes directamente conectados con la corte. Lope participó activamente de este juego, que sin embargo no le reportó beneficios sustanciales casi en ningún momento. No debía ser este obispo Tosantos uno de esos puentes para acceder al mecenazgo de la corte, razón quizás por la cual el dramaturgo madrileño sustenta su alabanza sobre la muy frecuentada queja del desprecio de España hacia sus genios y artistas. ; El tono con el que Lope refiere este desencanto por la desatención política hacia los poetas se compadece muy bien con el momento en el que imprime la comedia. Durante toda la década de los años diez del siglo, el Fénix intentó, siempre en vano, ganarse una aceptación entre los círculos más elevados de la corte y, en concreto, conseguir una siempre ansiada y nunca conseguida plaza de cronista real15. A la altura de 1621 el valedor del madrileño, Sessa, ya había perdido la poca influencia tenida antes, pues acompañó la aparatosa caída de los validos de Felipe III. Nuestro autor buscaba, también sin éxito, el favor del nuevo rey a través del nuevo valido, Olivares. ; Ni la obra, La madre de la mejor, ni el destinatario, Fray Plácido de Tosantos16, respondían a lo habitual. Si la obra es, en cierto modo, representativa de un género no sistemáticamente transitado por Lope, y más cercana al tono serio que requerirían sus aspiraciones, el obispo burgalés, amén de no ser el necesario escalón para el ascenso del Fénix, mantuvo en su vida ciertas relaciones de índole ciertamente heterodoxa. La más peculiar de éstas fue con Juan Piquer, un astrólogo valenciano, que le hizo «figura de nacimento» o «levantamiento», una suerte de carta astral. Al parecer acertada, pues el astrólogo adivinó que el fraile había sufrido prisión en Navarra, le comunicó el alto concepto que de él tenía el rey y le pronosticó su pronto ascenso a obispo.17 Las alabanzas al clérigo, como se ha dicho, debían responder a la realidad. Lope le elogiaría asimismo en una epístola18 recogida en La Circe, donde recuerda los momentos pasados con él en Alba de Tormes y elogia sus habilidades como predicador, lo elocuente de sus sermones. ; En el contexto de estas alabanzas, pues, expone Lope la que es, en realidad, una queja de la poca consideración tenida hacia los autores. Admite el madrileño su mayor dedicación al teatro respecto de la poesía, asumiendo implícitamente la preponderancia de ésta sobre aquél. Con todo, se lamenta amargamente del mal trato recibido por los poetas. Esta queja se plantea mediante la comparación con países (y épocas) en las que el mecenazgo ha producido la eclosión de grandes figuras de las artes. Hay referencias a la pintura en relación con el mecenazgo,19 el paradigma es la pareja formada por Alejandro / rey / mecenas – Apeles / súbdito / pintor para establecer paralelismo con su propia situación, la de escritor que no ha tenido más altas miras poéticas por falta de mecenazgo. ; El primero de los dísticos latinos contenidos en la dedicatoria recoge una expresión de Juan Segundo (Johannes Secundus, Jenus Secundus)20. Siguen a ésta una serie de referencias continuadas a autores o países que, a diferencia de España, ponen en valor los méritos propios21. ; Tras utilizar el argumento de autoridad con Aristóteles, Lope ejemplifica también el necesario, y a veces peligroso e inestable, concierto con el poder que necesita el artista para subsistir. Recurre a Ovidio, quien perdió el favor de César Augusto y fue obligado a un exilio en Tomis (actual Rumanía) y a Silio Itálico, caído en desgracia durante el reinado de Nerón, si bien este autor recuperaría el favor imperial con Vitelio y Vespasiano. Estos autores le sirven al madrileño, sin embargo, para defender otra máxima del poeta : el ser reconocido sólo después de la muerte. Un tercer autor latino, Tito Livio, transmite por Lope la idea de que las grandes empresas son emprendidas sin esfuerzo por los hombres, sabedores de que el reconocimiento será el pago, si bien, en el caso de los españoles, este pago no suele producirse, a diferencia, según él, de lo que ocurre en otros lugares como afirma Erasmus Michael Laetos, en su De re nautica, en relación a la atención que dedicaba la República de Venecia a los poetas, y que se expresa en el hexámetro latino22. ; Se podría decir que a partir de este lugar viene la propia justificación del artista y la presentación de su obra. La frase de Michael Leto, eso sí, le sirve a Lope para cargar una vez más contra el proverbial cainismo de la nación española y el madrileño afirma que se hubiese dedicado a labores de más alta enjundia si no hubiese visto como grandes poetas obtenían escaso reconocimiento a su labor. Se queja de los genios que, no habiendo recibido amparo ni reconocimiento, no han podido contribuir al engrandecimiento de la patria. Y a esto atribuye, en último término, su decisión de transitar preferentemente las vías del teatro, de la comedia, en lugar de artes más elevadas y consideradas socialmente, siguiendo, por otra parte, la vía iniciada por muchos otros poetas. Confía, eso sí, en que el tema, bíblico sirva como defensa y excusa de las faltas que pueda contener y ayude a una mejor consideración de la obra. ; El cierre de la dedicatoria vuelve, esta vez mediante la comparación con Demóstenes, las cualidades oratorias del Obispo. No es improbable que Lope esté jugando también con la doble referencia a Demóstenes y a San Gregorio Nacianceno (Siglo IV), uno de los tres Padres Capadocios de la Iglesia, llamado Demóstenes cristiano por su elocuencia. La alabanza continúa con la doble metáfora que identifica al Obispo con Alejandro y a Lope con Apeles, sin nombrar a este último, en un juego referencial muy del gusto de la época y del madrileño en particular, como se ha afirmado antes. La referencia a Eróstrato como exponente de la poesía apasionada debía ser de uso bastante común. La vimos ya en el soneto CXXXIII de las Rimas. Si en él Lope pretende lograr el reconocimiento mediante la loa a Lucinda, ahora hará lo propio con el destinatario de la dedicatoria23. La despedida de la dedicatoria es una promesa de más composiciones. El dramaturgo madrileño toma prestado otro dístico, esta vez de Juan Aurato, al que se refirió al principio del texto y adelanta la publicación de algunos poemas dedicados al obispo Tosantos.

Texte

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Dirigida a D. Fr. Plácido de Tosantos, Obispo de Guadix, del Consejo de S. M.24

{NP1} La causa de no haber en España poetas famosos, no es, como piensa Juan Segundo Hagiense en el libro séptimo de sus Epigramas,

An vero paucis cum sis foecunda Poetis,
Laudem de tumulo quaeris acerba meo25,

sino el poco favor de los príncipes, tan diverso del que se usa en Italia y Francia, donde todos los reyes tenían un poeta que se llamaba regio, como se ve en Joannes Auratus, Leomovicense, en el Alemán y otros ; y así en Italia florecieron tantos ingenios en tiempo de aquellos ínclitos y venerables Médicis, Cosme y Lorenzo, cuya memoria no faltará jamás del mundo, por Angelo Policiano y Pico de la Mirandola26, y la de los insignes duques de Ferrara y la casa de Este, por Ludovico Ariosto27, poeta en aquella nación aventajado a todos, aunque perdonen los críticos de España que celebran siempre más lo que me{236}nos entienden. El disfavor enfría el calor de los ingenios, como el cierzo las tempranas flores, y así no llevan fruto: la honra cría las artes, como el arte adorna y purifica la naturaleza, que cada uno siente privarse della, como lo afirma el filósofo28 en su Económica, y así tiene por opinión en las Éticas, que es premio de la virtud y del estudio. No niego que se quejaron Ovidio, Silio Itálico y otros poetas, remitiendo a sus cenizas su estimación, pero lo cierto es que la tuvieron viviendo, si bien no aquella que se pronosticaban fuera del límite de la vida donde la envidia no alcanza. Livio dijo que no sentían los hombres el peligro ni el trabajo de que sabían que les había de resultar honra y provecho. Muchos españoles han emprendido poemas heroicos de las hazañas de capitanes y príncipes y, desfavorecidos de sus sucesores, los han dejado donde, con breve tiempo, las cubra olvido. De la República veneciana dijo Michael Leto en su libro De re nautica :

Venetum Respublica semper vatibus aucta29
.

No lo dirán por la nuestra sus ingenios, entre los cuales, si tuvieran estimación o amparo, he conocido algunos que hubieran ilustrado nuestra nación con la elegancia de sus escritos ; con la rudeza de mi ingenio (en mejores años que alcanzaron los pasadas versos) hubiera yo intentado alguna cosa digna de más nombre, pe{NP2}ro viendo que los más echan por el camino cómico, he seguido con más gusto el agradecimiento provechoso que la opinión dudosa, y como un hombre que sueña, formando conceptos en figuras fantásticas. Entre las comedias que he escrito de las Sagradas Historias, fue bien recebida La madre de la mejor, y así, dándola a luz, quise honrarla con el nombre de V. S., tan conocido al mundo, y pues siempre ha favorecido mis ignorancias, así en Italia como en España, le suplico no se tenga por deservido deste atrevimiento, por ser el sujeto de materia tan piadosa y santa, en que confío todas las faltas y defetos que hay de mi parte, pues hablando las leyes del contenido y del que contiene, dice que destructo continente currunt omnia in eo contenta.30 Yo tengo por más dignos de castigo y aborrecimiento los que, esperando dar alguna cosa grande, nunca dan nada. El divino ingenio de Usía, sus grandes letras y virtudes con que ha sido por tantos años un cristiano Demóstenes y un orador evangélico, no tienen necesidad de descubrirse al mundo ni en verso ni en prosa, como sería más conocimiento de su grandeza mirar al sol que oír sus alabanzas. Las de Usía se remiten a su elocuencia, porque los heroicos ingenios se alaban a sí mismos con merecerlas, y pues no a todos los pintores permitió Alejandro su imagen, no serán tan vanos mis pinceles que presuman en esta breve tabla ser Eróstratos de la poesía, derribando la vida inmortal de su nombre del templo de la Fama, porque viva en el mío, pero en otras ocasiones más graves diré con Aurato31: Condita quae servo maiora poemata vobis, in lucen ut veniant mox animous ero32. Dios guarde a V. S. muchos años. Su aficionadísimo y obligado Capellán, Lope de Vega Carpio.