Dédicace
La Tragédie d’Agamemnon avec deux livres de chants de Philosophie et d’Amour, par Charles Toutain
Toutain, Charles
Éditeur scientifique : Lardon, Sabine
Description
Auteur du paratexteToutain, Charles
Auteur de la pièceToutain, Charles
Titre de la pièceLa Tragédie d’Agamemnon avec deux livres de chants de Philosophie et d’Amour, par Charles Toutain
Titre du paratexteÀ très révérend et illustre prélat, Monseigneur Gabriel le Veneur, Évêque d’Évreux, Charles Toutain S.
Genre du texteDédicace
Genre de la pièceTragédie
Date1557
LangueFrançais
ÉditionParis, Martin le Jeune, 1557, in-4°
Éditeur scientifiqueLardon, Sabine
Nombre de pages4
Adresse sourcehttp://visualiseur.bnf.fr/CadresFenetre?O=IFN-8618489&I=1&M
Fichier TEIhttp://www.idt.paris-sorbonne.fr/tei/Toutain-Agamemnon-Dedicace.xml
Fichier HTMLhttp://www.idt.paris-sorbonne.fr/html/Toutain-Agamemnon-Dedicace.html
Fichier ODThttp://www.idt.paris-sorbonne.fr/odt/Toutain-Agamemnon-Dedicace.odt
Mise à jour2013-03-31
Mots-clés
Mots-clés français
GenreTragédie
SourcesModèle antique
Personnage(s)Agamemnon
DédicataireVertu ; savoir
FinalitéNouveauté
Mots-clés italiens
GenereTragedia
FontiModello antico
Personaggio(i)Agamennone
Dedicatario e PersonaggioVirtù ; sapere
FinalitàNovità
Mots-clés espagnols
GéneroTragedia
FuentesModelo antiguo
Personaje(s)Agamenón
Dedicatario y personajeVirtud ; saber
FinalidadNovedad
Présentation
Présentation en français
Texte
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À très révérend et illustre Prélat, Monseigneur Gabriel le Veneur, Évêque d’Évreux, Charles Toutain S.
[NP1]Tout ainsi (mon très révérend Seigneur) qu’avec notre naissance nous sont engendrées les étincelles de toutes sciences, outre le premier et péculier5 instinct de la perfection de notre nature, aussi doit tout bon esprit entendre ne lui être dénié tout divin sujet de l’entendement, auquel il doit et peut vaquer, selon que plus propre il s’y connaît, pour l’alternatif passe-temps de son but principal. À raison de quoi, m’étant mis devant les yeux toute manière de récréation, j’ai peu estimé celle-là qui légèrement emporte et perd avec soi son effet, à l’égard de celle dont s’ensuit, après un gentil allèchement et plaisir, je ne sais quel honneur de plus spacieuse et louable éternité. Or n’y a[-t-]il étude en ce monde qui contente plus la viveté d’un esprit bien né que la poésie ; de la[NP2]quelle, Monseigneur, me sentant aucunement6 aiguillonné, j’ai volontairement fait quelque relais au sévère labeur de nos Pandectes7, pour y passer les alternatives heures et Jouines8 dédiées au relâchement et récréation de cette mienne étude principale. Comme donc j’eusse considéré en chaque poème pour le jourd’hui tant de doctes hommes9, j’avais délibéré de n’entreprendre10 sur leurs premières inventions ; et pour ce faire je m’étais proposé l’élégie sus l’imitable façon de la grecque et latine. Laquelle entreprise ayant quelquefois11 espéré de publier, j’ai successivement12 attenté le tragique théâtre, depuis naguère familier en France par l’un des esprits plus13 admirés de cet âge14. Et ce qui m’a donné plus hardie opinion de publier cette Agamemnonienne15, ça été pour entendre un œuvre tel, à raison de sa rareté et excellence, coutumièrement être aujourd’hui entre les doctes désiré. Auxquels si je n’ai pensé pouvoir du tout satisfaire, au moins comme marchant des premiers, j’estime les mettre en si bon appétit qu’après plusieurs autres par divers bons esprits quelquefois publiées16, ils pourront retenir encore de ce premier mets quelque goût, non du tout indigne de leur avoir autrefois été présenté le premier. J’ai après discouru par quelques points plus politiques et de plus ardue invention, comme ayant tiré quelques arguments de la philosophie, avec diversité de [NP3]deux ou trois autres sujets de plus populaire et morale considération, non toutefois de labeur ou de moindre jugement. Ce qui reste de jeunesse sus la fin passera, Monseigneur, sous la candeur17 de votre bénignité, s’il advenait autrement que le sujet offensât l’austérité de quelques superstitieux Censorins18. Le tout finalement revu, prêt et ordonné pour entrer en public, je ne lui ai d’ailleurs invoqué sauf-conduit plus suffisant, Monseigneur, que le serein de votre bénigne grâce. À laquelle non autrement j’adresse le premier fruit de mes études que celui-là qui arrivé d’un étrange19 pays au sien n’a jamais contentement s’il n’apporte quelque cas d’inconnu, qu’il ne l’ait premièrement présenté à celui qu’il reconnaît son seigneur et aimé supérieur, qui fasse estime et qui admire son présent en sa qualité admirable. Car ce qui m’a donné meilleure hardiesse de les vous dédier, outre l’estime grande de votre maison de Carrouges (des environs de laquelle, Monseigneur, il vous plaira me reconnaître le plus humble et obéissant), ç’a été principalement la grande estime de votre vertu et fameux savoir, par lequel vous avez mérité dès votre jeunesse si très mûrement sage la dignité, où tant de vertus vous ont justement établi et de présent vous adjugent très bonne place au banc des plus doctes prélats de votre collège. Que s’il vous venait à plaisir de me faire entendre que ce peu de [NP4] commencement vous eût été agréable, je me promettrai[s] sus moi-même tel avantage, qu’au seul clin20 de votre commandement je pourrai[s] défier toute rigueur de laborieuse entreprise, tant fût-elle épineuse et de maniement ingénieux. Outre, Monseigneur, que je me peux assurer, quoi que ce puisse être, que s’il vous vient à plaisir et à gré, qu’il n’eût pu mieux tomber en autre main quelconque, qu’à l’endroit de celui qui n’a en souhait et admiration que l’excellence des lettres et de la vertu.