Préface
Propalladia de Bartolomé de Torres Naharro
Torres Naharro, Bartolomé de
Éditeur scientifique : Pérez Priego, Miguel Ángel
Description
Auteur du paratexteTorres Naharro, Bartolomé de
Auteur de la pièceTorres Naharro, Bartolomé de
Titre de la piècePropalladia de Bartolomé de Torres Naharro
Titre du paratexteProhemio
Genre du textePréface
Genre de la pièceRecueil de comedias
Date1517
LangueEspagnol
ÉditionNápoles, Ioan Pasqueto de Sallo, 1517, 16 de marzo, In-fol.
Éditeur scientifiquePérez Priego, Miguel Ángel
Nombre de pages2
Adresse sourcehttp://www.cervantesvirtual.com/obra-visor/propaladia--1/html/
Fichier TEIhttp://www.idt.paris-sorbonne.fr/tei/TorresNaharro-Propalladia-Proeme.xml
Fichier HTMLhttp://www.idt.paris-sorbonne.fr/html/TorresNaharro-Propalladia-Proeme.html
Fichier ODThttp://www.idt.paris-sorbonne.fr/odt/TorresNaharro-Propalladia-Proeme.odt
Mise à jour2015-03-28
Mots-clés
Mots-clés français
GenreDéfinition de la Comedia ; taxinomie (« comedia a fantasía » / « comedia a noticia »)
SourcesJ. Badius Ascensius (Praenotamenta) ; Horace
DramaturgieParties constitutives (introït et argument) ; Jornadas (division en cinq actes)
Personnage(s)Nombre de personnages (entre 6 et 12)
ExpressionBienséances ; termes italiens
Relations professionnellesManque de contrôle de l’auteur sur la diffusion de ses pièces
Mots-clés italiens
GenereDefinizione della Comedia ; tassinomia (« comedia a fantasía » / « comedia a noticia »)
FontiJodoco Badio Ascensio (Praenotamenta) ; Orazio
DrammaturgiaParti costitutive (introito e argomento) ; Jornadas (divisione in cinque atti)
Personaggio(i)Numero di personaggi (tra 6 e 12)
EspressioneDecoro ; termini italiani
Rapporti professionaliAssenza di controllo dell’autore sulla diffusione delle sue opere drammatiche
Mots-clés espagnols
GéneroDefinición de la Comedia ; taxonomía (« comedia a fantasía » / « comedia a noticia »)
FuentesJ. Badio Ascensio (Praenotamenta) ; Horacio
DramaturgiaPartes constitutiva (introito y argumento) ; Jornadas (división en cinco actos)
Personaje(s)Número de personajes (entre 6 y 12)
ExpresiónDecoro ; vocablos italianos
Relaciones profesionalesFalta de control del autor en la difusión de sus comedias
Présentation
Présentation en français
Naharro réunit ses œuvres dans un volume qu’il publia sous le titre de Propalladia, autrement dit « exercice préliminaire ou prémices de Pallas », et qui contenait six pièces (Seraphina, Trophea, Soldadesca, Tinellaria, Ymenea et Jacinta), encadrées – en guise de « hors-d’œuvre » et de « dessert », comme les appelle l’auteur – de diverses pièces poétiques : chapitres, épîtres, romances, chansons et même trois sonnets en italien. De nouvelles éditions du livre, dont la première comportait d’abord en sus la Comedia de Calamita [Calamita] à laquelle s’ajouta dans les suivantes la Comedia d’Aquilino [Aquilana], virent le jour à Séville (1520), Naples (1524), Séville (1526, 1534 et 1545), Tolède (1535) et Anvers (1548). Après cette date, l’œuvre fut interdite et inscrite à l’Index de l’Inquisition de 1559, et elle ne fut plus réimprimée jusqu’en 1573, quand sortit à Madrid une ultime et définitive édition expurgée.
Le paratexte que nous éditons ici est la célèbre préface, ou proème1 (Prohemio) à la Propalladia, texte en prose qui constitue l’exposé théorique de Naharro sur le théâtre. Sa caractéristique la plus saillante est sans doute le désir qu’y manifeste l’auteur d’affirmer une opinion personnelle – juste après avoir laissé entendre qu’il connaissait parfaitement les théories antiques, qu’il reprend en grande partie d’un texte dont il fait grand cas : les Praenotamenta du grammairien belge Josse Bade Ascensius, court texte de théorie dramatique inspiré des écrits de grammairiens du Moyen Âge et d’autres auteurs de traités, tels Donat ou Évanthe, inclus dans les commentaires aux œuvres de Térence publiées à plusieurs reprises au cours du XVIe siècle. Il énonce ensuite sa propre définition de la comedia, conçue comme « un ingénieux agencement d’événements remarquables et à l’issue heureuse, joué par des acteurs »2. Une telle définition souligne l’importance de l’inventio, de la fin, qui doit être heureuse, et du genus activum vel drammaticum qui correspondait au genre de la comédie dans la tradition rhétorique. Il accepte ensuite des Anciens la division en cinq actes – qu’il nomme jornadas – et recommande d’être mesuré en ce qui concerne le nombre des personnages, qui « ne doivent être ni si peu que l’on croie à une fête en sourdine, ni si nombreux qu’ils engendrent la confusion » ; de la même façon, les bienséances (decoro) – qui consistent à « éviter les impropriétés, à avoir recours à tout ce qui est légitime, de sorte que l’esclave ne parle ni n’agisse comme il revient au seigneur de parler et d’agir, et e converso ; et le passage triste, il convient de le rendre plus triste, et le joyeux encore plus joyeux » – constituent le principe artistique qui préside à la comedia. Torres Naharro établit également une différence originale entre les comedias d’information (« a noticia ») et d’imagination (« a fantasía »)3, différence qui revient à proposer une distinction artistique entre des pièces de facture véridique et réaliste, et d’autres, qui proviennent de l’imagination ou de la fantaisie de l’auteur, encore qu’elles puissent être fondées sur la réalité. Pour finir, en ce qui concerne les parties de la comedia, Torres Naharro distingue l’introït et l’argument. L’introït serait une façon d’introduire le spectateur dans l’action menée par les personnages et une présentation de l’intrigue ; l’argument est le développement de celle-ci, qui occupe les cinq actes à venir. En réalité, l’introït consiste en un exposé dont se charge un berger qui, dans une langue rustique et sur un ton très libre, salue l’auditoire, ou le prend à partie en l’insultant voire en le défiant, rapporte avec force obscénités ses expériences amoureuses et se vante de sa force physique et de ses talents dans divers jeux et passe-temps.
Bien qu’il s’agisse d’une théorie quelque peu abstraite et généralisante, essentiellement consacrée aux aspects externes de la création dramatique, la réflexion de Torres Naharro ne manque pas d’originalité et se trouve en rupture avec les conventions plus ou moins classicisantes. Sa pratique théâtrale, cependant, ne parviendra pas au même degré de gravité qu’il semble défendre sur le plan théorique. Son théâtre, marqué par un indéniable ton burlesque qui produit une certaine déformation grotesque des personnages et des situations, n’est plus pensé à partir des présupposés classiques et rigides. Il recherche bien davantage l’insolite et l’absurdité vraisemblable, et devient un spectacle joyeux et amusant, conçu qu’il est pour un public romain hétérogène. Il faut enfin signaler qu’on y trouve un certain nombre d’éléments dramatiques qui annoncent l’univers de la Comedia baroque, tels que l’incorporation du thème de l’honneur dans la trame, les rebondissements de la comédie d’intrigue, les scènes sentimentales, la présence des serviteurs qui prennent part à une intrigue secondaire – laquelle est parfois le reflet et le contrepoint de l’action principale – et l’emploi du vers comme principal signe d’identité artistique du théâtre.
(Traduction de Christophe Couderc)
Présentation en espagnol
Texte
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Prohemio
{fol. IIIr} El pobre labradorcillo, por su fatal estrella encaminado desde los pueriles años para el litigio y largo contraste de la dura tierra, y por el asiduo uso aplicando y convirtiendo la dureza de ella en sus delgados cueros, empero, si yo no me engaño, con tenerísima voluntad a los amigos y convecinos presenta y hace liberal parte de la primera fruta que de sus fatigas y arborcillos le nace : cuya pura y humilde intención no es menos de agradecer que las soberbias mercedes de los altos príncipes. No sé agora yo si cuanta bondad puede haber en una sana intención, como es la mía, será bastante a hacer grata y aceptable a los discretos lectores esta mi pobre y rústica composición, como sea obra de mis manos, toda mi vida siervo, ordinariamente pobre y, lo que peor es, ipse semipaganus etc.4.
Yo, pues, soy perdido en este mi temerario viaje, si vuestra cortesía piadosamente no adoba lo que mi ignorancia presuntuosamente gasta. En todo caso convendrá, como húmilmente os lo suplico, del bajo presente de mis primeras vigilias no hagáis caso y recibáis (como de los virtuosos se espera) la tierna y pura voluntad, pues que : Hec facit ut veniat pauper quoque gratus ad aram et placeat celo non minus agna bove5. Menos mal me ha parecido haceros yo por mis manos este presente de cosa conocidamente no buena, que esperar que por sus pies incorrecta y viciosamente a vuestra noticia viniese; mayormente que las más de estas obrillas andaban ya fuera de mi obediencia y voluntad.
Intitulélas Propalladia, a prothon, quod est primum, et Pallade, id est, prime res Palladis6, a diferencia de las que secundariamente y con más maduro estudio podrían suceder. La orden del libro, pues que ha de ser pasto espiritual, me pareció que se debía ordenar a la usanza de los corporales pastos, conviene a saber: dándoos por antepasto algunas cosillas breves, como son los capítulos, epístolas, etc., y por principal cibo las cosas de mayor sujeto, como son las comedias, y por pospasto así mismo algunas otras cosillas, como veréis.
Cuanto a lo principal, que son las comedias, pienso que debo daros cuenta de lo que cerca de ellas me parece, no con presunción de maestro, mas solamente para serviros con mi parecer, tanto que venga otro mejor. Comedia, según los antiguos, es cevilis privateque fortune, sine periculo vite, comprehensio; a diferencia de tragedia, que es heroice fortune in adversis comprehensio7. Y, según Tullio, comedia es immitatio vite, speculum consuetudinis, imago veritatis8. Y, según Acrón poeta, hay seis géneros de comedias, scilicet: stataria, pretexta, tabernaria, palliata, togata, motoria9, y cuatro partes, scilicet: prothesis, catastrophe, prologus, epithasis10 ; y como Horacio quiere, cinco actos11 ; y sobre todo que sea muy guardo el decoro, etc. Todo lo cual me parece más largo de contar que necesario de oír.
Quiero ahora decir yo mi parecer, pues el de los otros he dicho. Y digo así que comedia no es otra cosa sino un artificio ingenioso de notables y finalmente alegres acontecimientos, por personas disputado. La división de ella en cinco actos no solamente me parece buena, pero mucho necesaria ; aunque yo les llamo jornadas, porque más me parecen descansaderos que otra cosa, de donde la comedia queda mejor entendida y recitada. {fol. IIIv}El número de las personas que se han de introducir, es mi voto que no deben ser tan pocas que parezca la fiesta sorda ni tantas que engendren confusión. Aunque en nuestra Comedia Tinellaria se introdujeron pasadas XX personas, porque el sujeto de ella no quiso menos, el honesto número me parece que sea de VI hasta a XII personas. El decoro en las comedias es como el gobernalle en la nao, el cual el buen cómico siempre debe traer ante los ojos. Es decoro una justa y decente continuación de la materia, conviene a saber : dando a cada uno lo suyo, evitar las cosas impropias, usar de todas las legítimas, de manera que el siervo no diga ni haga actos del señor, et e converso ; y el lugar triste entristecerlo, y el alegre alegrarlo, con toda la advertencia, diligencia y modo posibles, etc.
De dónde sea dicha comedia y por qué, son tantas opiniones que es una confusión. Cuanto a los géneros de comedias, a mí parece que bastarían dos para en nuestra lengua castellana : comedia a noticia y comedia a fantasía. A noticia se entiende de cosa nota y vista en realidad de verdad, como son Soldadesca y Tinellaria ; a fantasía, de cosa fantástica o fingida, que tenga color de verdad aunque no lo sea, como son Seraphina, Ymenea, etc. Partes de comedia así mismo bastarían dos, scilicet: introito y argumento. Y si más os pareciere que deban ser, así de lo uno como de lo otro, licencia se tienen para quitar y poner los discretos.
Así mismo hallarán en parte de la obra algunos vocablos italianos, especialmente en las comedias, de los cuales convino usar habiendo respeto al lugar y a las personas a quien se recitaron. Algunos de ellos he quitado, otros he dejado andar, que no son para menoscabar nuestra lengua castellana, antes la hacen más copiosa. Comoquiera que sea, os suplico de lo que no he sabido usar me perdonéis y de lo que a vuestro propósito estuviere deis las gracias a Dios, pues que