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Dédicace

Quinta parte de comedias del maestro Tirso de Molina

Tirso de Molina

Éditeur scientifique : Iba ñ ez, Isabel

Description

Auteur du paratexteTirso de Molina

Auteur de la pièceTirso de Molina

Titre de la pièceQuinta parte de comedias del maestro Tirso de Molina

Titre du paratexteA don Martín Artal de Alagón, conde de Sástago, capitán de la Guarda Tudesca, etc.

Genre du texteDédicace

Genre de la pièceRecueil de comedias

Date1636

LangueEspagnol

ÉditionMadrid : en la Imprenta Real, a costa de Gabriel de León, mercader de libros, 1636, in-4°.

Éditeur scientifique Iba ñ ez, Isabel

Nombre de pages1

Adresse sourcehttp://bibliotecadigitalhispanica.bne.es:80/webclient/DeliveryManager?pid=2697905&custom_att_2

Fichier TEIhttp://www.idt.paris-sorbonne.fr/tei/Tirso-Quinta-Dedicace.xml

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Fichier ODThttp://www.idt.paris-sorbonne.fr/odt/Tirso-Quinta-Dedicace.odt

Mise à jour2014-10-04

Mots-clés

Mots-clés français

Relations professionnellesPolémique littéraire

AutreMartial ; Spongia de Torres Rámila

Mots-clés italiens

Rapporti professionaliControversia letteraria

AltriMarziale ; Spongia de Torres Rámila

Mots-clés espagnols

Relaciones profesionalesControversia literaria

OtrasMarcial ; Spongia de Torres Rámila

Présentation

Présentation en français

La dédicace placée dans les préliminaires de la Quinta parte de comedias adopte une forme originale et signifiante dans le contexte des polémiques et des rivalités littéraires qui agitent le monde des lettres dans les années 1630. Elle est constituée de l’épigramme X du Livre IV des Epigrammes de Martial suivie de deux dizains en castillan qui en sont une adaptation relativement libre plutôt qu’une traduction, contrairement à l’indication qui précède le poème en espagnol « traduit par Maître Tirso ». On remarque d’emblée que le texte latin que cite Tirso diffère de celui de Martial. Ainsi, le vers 4 « Qui meruit nugas primus habere meas » (« qui, le premier, a mérité mes bagatelles ») devient « qui meruit nugas quartas habere meas » (« qui a mérité mes quatrièmes bagatelles »). Tirso établit ainsi un lien entre la Quinta Parte et la Cuarta qui était dédiée elle aussi au Comte de Sástago1 . Les vers 5 et 6 « Curre, sed instructus : comitetur Punica librum / spongea » (« Cours, mais non sans être muni du nécessaire, que l’éponge de Carthage accompagne le livre. ») deviennent « Curre, sed instructum, comitetur Pumice librum / spongia » (« Cours, mais que l’éponge accompagne le livre muni de la pierre ponce »). Cette réécriture met l’accent sur le thème de l’éponge « justicière » à travers le thème de la pierre ponce, utilisée dans l’Antiquité pour apprêter le papyrus et qui, au Siècle d’or, était une image courante pour signifier le travail de correction, de perfectionnement du texte littéraire. Or il convient de rappeler que l’un des reproches faits à Lope de Vega par ses détracteurs – en particulier par Pedro de Torres Rámila et ceux qui se virent mêlés à la polémique de la Spongia (satire en latin contre les œuvres du Phénix, dont le titre « L’éponge » évoque l’objet avec lequel Torres Rámila prétendait « effacer » l’ensemble des œuvres de Lope – était l’imperfection de ses textes. Le thème de la correction exigeante symbolisée par la pierre ponce ou l’éponge est développé ensuite dans la traduction très libre que donne Tirso de l’épigramme de Martial.

En effet, dans le deuxième dizain de cette traduction, le thème de l’éponge renvoie à la dure querelle entre Lope de Vega et Torres Rámila autour du texte polémique de ce dernier, la Spongia, diffusé en 1617 et dont l’existence nous est connue par la réponse des défenseurs de Lope publiée en 1618, l’Expostulatio Spongiae. La polémique avec Torres Rámila, qui fut disqualifié définitivement par ce texte émanant du cercle de Lope, pourrait sembler lointaine pour lors et le rapprochement avec celle-ci sans fondement, mais on doit replacer la Quinta Parte dans un contexte de réactivation de la polémique littéraire avec les poètes gongorins2 et leurs adeptes – dont Torres Rámila ne faisait pas partie : à l’instar de Juan de Jáuregui et du groupe dit des néo-aristotéliciens, il naviguait entre les deux camps tout en manifestant une franche inimitié envers Lope et ses partisans3. En ce qui concerne Torres Rámila, sa Spongia attaquait davantage Lope en tant que poète qu’en tant que dramaturge : les principaux reproches qui lui étaient faits étaient son ignorance du latin, son ignorance des règles d’Aristote, et ses concessions au goût du public qui en faisait un poète plat (« llano »), point sur lequel Torres Rámila rejoignait les « cultos », adeptes de Góngora. La réactivation de la controverse gongorine convoquait de fait celle qui opposait Torres Rámila et les néo-aristotéliciens (Jáuregui, Suárez de Figueroa entre autres) à Lope de Vega. Dans sa forme même – la traduction-glose d’un poème latin – la dédicace de Tirso n’est pas sans rappeler la stratégie adoptée par les auteurs de l’Expostulatio spongiæ qui firent de leur rédaction dans un latin plus que recherché une forme de réponse aux accusations d’ignorance de Torres Rámila4. Notons par ailleurs que dans le prologue de cette Quinta Parte (« A ti solo »), la défense de Quevedo passe par l’évocation de sa maîtrise du latin et de l’incompétence de ses détracteurs en la matière.

Revenons maintenant au premier dizain de la traduction libre de Tirso qui évoque ses relations avec le dédicataire du livre, le Comte de Sástago. Celui-ci, patron du poète (c’est-à-dire son protecteur), est aussi celui de son livre qui a besoin de sa protection dans un contexte éditorial hostile5. Tirso ne fut pas le seul écrivain à se valoir du mécénat des comtes de Sástago, puisque y eurent recours des plumes aussi prestigieuses que celle de Fray Luis de León ou Lope de Vega et bien d’autres de moindre renom. Il semble toutefois avoir eu une relation particulière avec don Martín que l’on perçoit à partir de la dédicace de la Cuarta Parte, dans laquelle le Mercédaire fait allusion aux problèmes de santé du Comte. Entre 1638 et le 22 avril 1639, année de la mort du VIIème comte de Sástago, Tirso écrivit son Panegírico a la casa de Sástago6.

L’ épigramme de Martial et sa traduction-adaptation constituent donc non seulement un exercice de captatio benevolentiae mais également une façon habile d’impliquer le lecteur dans la polémique réactivée entre « cultos » gongorins et « claros » partisans de Lope, grâce à des clins d’œil appuyés et à la résonance qui s’instaure avec le prologue.

Présentation en espagnol

La dedicatoria que se encuentra en los preliminares de la Quinta parte de comedias adopta una forma original que cobra un sentido peculiar en el contexto de las polémicas y de las rivalidades literarias que agitan las Letras en los años 1630. Consta de dos partes : El epigrama X del libro IV de los Epigramas de Marcial seguido por dos décimas que, más que una traducción – pese a la indicación que precede el poema en castellano “Traducido por el Maestro Tirso” – constituyen una adaptación relativamente libre. De entrada nos fijamos en que el texto latino transcrito difiere del de Marcial. En efecto, el verso 4 « qui meruit nugas primus habere meas » viene a ser  « qui meruit nugas quartas habere meas ». En Marcial este verso significa literalmente « que ha merecido el primero mis bagatelas » cuando el verso reescrito significa « que ha merecido mis cuartas bagatelas » relacionando así una vez más7 la Quinta Parte con la Cuarta, la cual también iba dedicada al Conde de Sástago. Si los versos 5 y 6 de Marcial rezan « Curre, sed instructus : comitetur punica librum/spongea » (« Corre, pero provisto de lo necesario : que acompañe al libro la esponja púnica»), Tirso introduce las modificaciones siguientes : « Curre, sed instructum, comitetur Pumice librum,/ spongia » (« Corre, pero que la esponja acompañe al libro provisto de la piedra pómez »). Esta reescritura parece encarecer el tema de la esponja ’justiciera’ de los textos malos mediante el tema de la piedra pómez, que se usaba en la Antigüedad para preparar las hojas de papiro y que, en el Siglo de oro, era un símil corriente para significar el trabajo de corrección, de perfeccionamiento del texto literario. Cabe recordar que uno de los reproches hechos a Lope por sus detractores, especialmente por Torres Rámila y los que se vieron involucrados en la polémica de la Spongia era la imperfección de los textos. El tema de la corrección exigente (aquí la piedra pómez) o rigurosa (aquí la esponja) viene desarrollado luego en la traducción muy libre que Tirso hace del epigrama de Marcial. ; Efectivamente, en la segunda décima de esta traducción, el tema de la esponja remite a la dura contienda entre Torres Rámila y Lope de Vega en torno al texto polémico de la Spongia que se difundió en 1617 y cuya existencia conocemos por la respuesta de los defensores de Lope publicada en 1618, la Expostulatio Spongiæ. La polémica con Torres Rámila, que quedó definitivamente desacreditado por este texto, puede parecernos lejana y la relación con ésta improcedente, pero cabe situar la Quinta Parte en un contexto de reactivación de la polémica literaria con los poetas gongorinos8 y sus adeptos de los que Torres Rámila no formaba parte propiamente dicho pero que, a semejanza de Juan de Jáuregui y del grupo llamado de los neo-aristotélicos, navegaba entre los dos bandos manifestando de todos modos una clara enemistad en contra de Lope y de sus partidarios9. En lo que se refiere a Torres Rámila, su Spongia impugnaba a Lope no tanto como dramaturgo sino como poeta : los principales reproches eran su ignorancia del latín, su ignorancia de las reglas aristotélicas, y sus concesiones al gusto del público que hacían de él un poeta ’llano’, un punto en el que Torres Rámila coincidía con los ’cultos’, adeptos de Góngora. La reactivación de la controversia gongorina convocaba de hecho la mantenida con Torres Rámila y con los neo-aristotélicos (Jáuregui, Suárez de Figueroa entre otros). En su misma forma —la traducción a modo de glosa de un poema en latín— la dedicatoria de Tirso no deja de recordarnos la estrategia adoptada por los autores de la Expostulatio Spongiæ que hicieron de su redacción en un latín más que rebuscado, una forma de respuesta a las acusaciones de ignorancia de Torres Rámila10. Notemos además que en el prólogo de esta Quinta Parte, (« A ti solo ») la defensa de Quevedo pasa por la evocación de su dominio del latín y de la incompetencia de sus detractores. ; Volvamos ahora a la primera décima de la traducción libre de Tirso que evoca sus relaciones con el Conde de Sástago a quien va dedicado el libro. Éste, patrón del poeta (o sea protector) lo es también de su libro que necesita su protección en un contexto editorial hostil11. Tirso no fue el único escritor en valerse del mecenazgo de los condes de Sástago, también recurrieron a ellos plumas tan prestigiosas como las de Fray Luis de León o Lope de Vega y muchas más de menor renombre. Sin embargo parece que existió una relación especial con don Martín, que se rastrea a partir de la dedicatoria de la Cuarta Parte en la que el Mercedario se preocupa por la salud del Conde. Entre el año 1638 y el 22 de abril de 1639 fecha en que falleció el séptimo conde de Sástago, Tirso escribió su Panegírico a la casa de Sástago12. También escribió, en prosa, una Genealogía del Conde de Sástago, estando aún en Madrid en 164013. ; El epigrama de Marcial y su traducción-adaptación constituyen no sólo un ejercicio de captatio benevolentiae sino también una hábil forma de involucrar al lector en la polémica reactivada entre ’cultos’ gongorinos y ’claros’ seguidores de Lope mediante sus insistentes guiños y por su resonancia con el prólogo. ;

Texte

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A don Martín Artal de Alagón, conde de Sástago, capitán de la Guarda Tudesca14, etc.

{NP1} Martialis ad Faustinum15

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Epigramma decimum, libri quarti    

Dum nouus est neque16 adhuc rasa mihi fronte libellus,
pagina dum tangi non bene sicca timet
i, puer, et caro perfer leue munus amico
qui meruit nugas quartas habere meas.
5    Curre, sed instructum comitetur Pumice17 librum,
spongia18 : muneribus conuenit illa meis.
Non possunt nostros multæ, Faustine, lituræ
emendare iocos : una litura potest.
>

Traducido por el Maestro Tirso

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a su patrón el conde de Sástago, etc.

Agora que en tu puericia
saliste de balbuciente
y de la estampa reciente
te expones a la noticia19,
5    corre a la afable caricia
del Conde, tu dueño caro20,
y a la luz de sol tan claro
hallen mis burlas sus veras21,
porque envidien las primeras
10    de las quintas el amparo22.
A su patrocinio corre,
pero hágate compañía
(como a oferta inútil mía)
la esponja23 con que te borre,
15    que puesto que24 te socorre,
(por ser más que tus renglones,
tus faltas y imperfecciones)
poco la enmienda aprovecha,
si no es que por todos echa25
20    de una vez los algodones.