Préface
Tragicomedia de Calisto y Melibea
Rojas, Fernando de
Éditeur scientifique : Miguel Martínez Emilio de
Description
Auteur du paratexteRojas, Fernando de
Auteur de la pièceRojas, Fernando de
Titre de la pièceTragicomedia de Calisto y Melibea
Titre du paratextePrólogo
Genre du textePréface
Genre de la pièceTragicomedia
Date1570
LangueEspagnol
ÉditionSalamanca, Mathias Gast, 1570, in-4º
Éditeur scientifiqueMiguel Martínez Emilio de
Nombre de pages7
Adresse sourcehttp://bdh-rd.bne.es/viewer.vm?id=0000079615&page=1
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Mise à jour2014-11-18
Mots-clés
Mots-clés français
GenreDébat sur le genre (comédie, tragédie, tragi-comédie)
RéceptionRéception par les lecteurs de la première version de l’œuvre et justification de son allongement
FinalitéMorale ; divertissement
AutreHéraclite (la création comme combat – polemos) ; Pétrarque ; Aristote ; Pline ; Lucain
Mots-clés italiens
GenereDibattito sul genere (commedia ; tragedia ; tragicommedia)
RicezioneRicezione da parte dei lettori della prima versione dell’opera e giustificazione del suo accrescimento
FinalitàMorale ; divertimento
AltriEraclito (la creazione come lotta – polemos) ; Petrarca ; Aristotele ; Plinio ; Lucano
Mots-clés espagnols
GéneroDiscusión del género (comedia, tragedia, tragicomedia)
RecepciónRecepción por los lectores de la primera versión de la obra y justificación para su ampliación
FinalidadMoral ; placentera
OtrasHeráclito (la creación, como contienda y lucha) ; Petrarca ; Aristóteles ; Plinio ; Lucano
Présentation
Présentation en français
L’œuvre que nous lisons aujourd’hui, pourvue de vingt et un actes et désignée comme « tragi-comédie », connut une première vie sous la forme d’un ensemble de seize actes placé sous l’étiquette de « comédie ». Il importe ici de souligner deux choses : d’une part, que le texte connut un accroissement le faisant passer de seize à vingt et un actes dans sa version définitive1 ; d’autre part, que lui furent ajoutés, au cours de ses états successifs, différents paratextes. En effet, abandonnant la nudité presque intégrale de l’exemplaire le plus ancien conservé (celui dont on fait l’hypothèse qu’il fut imprimé à Burgos en 1499), les exemplaires qui nous sont parvenus des deux autres éditions de la Comédie (Tolède, 1500 ; Séville, 1501) comptent déjà différents ajouts : (i) le sous-titre Suit la comédie ou tragi-comédie... ou Incipit, (ii) l’Argument général, (iii) la Lettre de l’auteur à un sien ami, et finalement (iv) la pièce poétique L’Auteur demande indulgence..., acrostiche révélant le nom de Fernando de Rojas. Tous ces paratextes seront conservés quand l’œuvre deviendra Tragi-comédie, au moment où le texte théâtral passera de seize à vingt et un actes (avant 1506) et se verra adjoindre la Préface ici éditée.
L’étude des paratextes célestinesques (il convient d’ajouter à la liste ci-dessus ceux qui viennent clore le livre : les strophes intitulées L’Auteur conclut et celles d’Alonso de Proaza) a généralement été menée dans le but de savoir si le propos de l’œuvre est davantage didactique ou transgressif et, très souvent, avec la prétention d’élucider le mystère de l’identité de l’auteur de La Célestine. Concernant ce second point, la question est de savoir si toute l’œuvre est une création de Fernando de Rojas, ou si le juriste tolédan dit la vérité quand il écrit – à vrai dire, moyennant une formulation qui ne dissimule guère son allure de lieu commun littéraire – qu’il ne fut que le continuateur d’un premier acte trouvé par hasard à Salamanque et que Rojas attribue, à notre avis dans un exercice rhétorique provocateur et non dénué d’humour, à deux auteurs aussi différents que Juan de Mena et Rodrigo de Cota.
La Célestine démontre la maîtrise théorique et pratique de Rojas, laissant de fait sans arguments ceux qui voudraient continuer à mettre en doute le caractère dramatique de cette œuvre. Une mise en question qui ne s’explique selon nous que par l’ignorance de ce qu’est théâtre et de la manière dont celui-ci est écrit et construit, tant il est vrai que la Tragi-comédie pourrait être utilisée comme modèle dans n’importe quel atelier où l’on enseignerait à écrire pour la scène. On y trouvera en effet les meilleurs exemples qui soient de la nature du dialogue dramatique, si distinct du dialogue romanesque ; on y apprendra comment procéder pour construire l’action sans la présence d’un narrateur externe ; ou encore, entre autres enseignements, comment délivrer informations et descriptions concernant les actions et les personnages tout en transmettant tension et émotions.
La préface de Rojas, évitant les topoï habituels, explicite quelques-unes des décisions de son auteur au moment de transformer la Comédie en Tragi-comédie, en prenant en compte, dit-il, les opinions et les demandes divergentes exprimées par ses lecteurs. Grâce à cet artifice étonnant, l’auteur prétend avoir satisfait leur désir2 – de fait, une majorité d’entre eux aurait exprimé le souhait de voir se prolonger les relations amoureuses de Calixte et Mélibée : c’est ainsi que Rojas aurait procédé à l’allongement de l’œuvre.
Le résultat de ces prétendues pressions de la part du public lecteur serait donc que Rojas aurait accepté de prolonger son travail d’écriture en se fondant sur des raisons qui, du reste, présentent un évident parallélisme avec les arguments et les craintes exprimés dans la Lettre de l’auteur à un sien ami. Et c’est de même en fonction de ce dialogue avec des lecteurs aussi intéressés qu’actifs que Rojas prend la responsabilité du changement de dénomination de l’œuvre qu’il reprend et allonge, sans qu’on puisse déterminer si ce nouvel intitulé – tragi-comédie – relève de sa bonne connaissance du théâtre latin, ou s’il s’agit d’une trouvaille de sa part, coïncidant avec le terme déjà employé par Plaute et quelques auteurs de la comédie humaniste.
Traduction de Christophe Couderc
Présentation en espagnol
Texte
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Prólogo
{7} Todas las cosas ser criadas a manera de contienda o batalla5, dice aquel gran sabio Heráclito en este modo : « Omnia secundum litem fiunt »6. Sentencia a mi ver digna de perpetua y recordable memoria. Y como sea cierto que toda palabra del hombre sciente está preñada, de esta se puede decir que de muy hinchada y llena quiere reventar, echando de sí tan crescidos ramos y hojas, que del pimpollo se sacaría harto fructo entre personas discretas. Pero como mi pobre saber no bastase a más de roer sus secas cortezas de los dichos de aquellos que, por claror de sus ingenios, merescieron ser aprobados, con lo poco que de allí alcanzare, satisfaré al propósito {8} de este breve prólogo7. Hallé esta sentencia corroborada por aquel gran orador y poeta laureado, Francisco Petrarca, diciendo : « Sine lite atque offensione nil genuit natura parens »(« Sin lid y ofensión ninguna cosa engendró la natura, madre de todo »)8. Dice más adelante :
Que quiere decir : « En verdad así es, y así todas las cosas de esto dan testimonio : las estrellas se encuentran en el arrebatado firmamento del cielo, los adversos elementos unos a otros rompen y pelean, tremen las tierras, ondean los mares, el aire se sacude, suenan las llamas, los vientos entre sí traen perpetua guerra, los tiempos con tiempos contienden y litigan entre sí, cada uno y todos contra nosotros ». El verano vemos que nos aqueja con calor demasiado, el invierno con frío y aspereza ; así que esto que nos paresce revolución temporal, esto con que nos sostenemos, esto con que nos criamos y vivimos, si comienza a ensoberbescerse más de lo acostumbrado, no es sino guerra. Y cuánto se ha de temer, manifiéstase por los grandes terremotos y torbellinos, por los naufragios y incendios, así celestiales como terrenales, por la fuerza de los aguaduchos9, por aquel bramar de truenos, por aquel temeroso ímpetu de rayos, {9} aquellos cursos y recursos de las nubes, de cuyos abiertos movimientos, para saber la secreta causa de que proceden, no es menor la disensión de los filósofos en las escuelas que de las ondas en la mar. Pues entre los animales ningún género caresce de guerra : peces, fieras, aves, serpientes, de lo cual todo, una especie a otra persigue : el león al lobo, el lobo la cabra, el perro a la liebre ; y si no paresciese conseja de tras del fuego10, yo llegaría más al cabo esta cuenta. El elefante, animal tan poderoso y fuerte, se espanta y huye de la vista de un suciuelo ratón, y aun de sólo oírle toma gran temor. Entre las serpientes, el basilisco crió la natura tan ponzoñoso y conquistador de todas las otras que con su silbo las asombra, y con su venida las ahuyenta y desparce y con su vista las mata. La víbora, reptilia o serpiente enconada, al tiempo del concebir, por la boca de la hembra metida la cabeza del macho, y ella con el gran dulzor apriétale tanto que le mata ; y, quedando preñada, el primer hijo rompe los ijares de la madre, por do todos salen, y ella queda muerta y él, casi vengador de la paterna muerte, se la come. ¿ Qué mayor lid, qué mayor conquista11 ni guerra que engendrar en su cuerpo quien coma sus entrañas ?
Pues no menos disensiones naturales creemos haber en los pescados, pues es cosa cierta gozar la mar de tantas formas de peces, cuantas la tierra y el aire cría de aves y animales, y muchas más. Aristóteles y Plinio cuen{10}tan maravillas de un pequeño pesce llamado « echeneis », cuánto sea apta su propriedad para diversos géneros de lides. Especialmente una tiene : que si llega a una nao o carraca12, la detiene que no se puede menear, aunque vaya muy recio por las aguas ; de lo cual hace Lucano mención, diciendo : « Non puppim retinens, Euro tendente rudentes in mediis echeneis aquis... » (« No falta allí el pece dicho "echeneis", que detiene las fustas cuando el viento Euro extiende las cuerdas en medio de la mar »). ¡ Oh natural contienda, digna de admiración, poder más un pequeño pesce que un gran navío con toda la fuerza de los vientos ! Pues si discurrimos por las aves y por sus continuas enemistades, bien afirmaremos ser todas las cosas criadas a manera de contienda. Las más viven de rapiña, como leones, águilas y gavilanes. Hasta los groseros milanos insultan dentro en nuestras moradas los domésticos pollos y debajo las alas de sus madres los vienen a cazar. De una ave llamada « rocho », que nace en el índico mar de Oriente, se dice ser de grandeza jamás oída y que lleva sobre su pico hasta las nubes, no sólo un hombre y diez, pero un navío cargado de todas sus jarcias y gente. Y, como los míseros navegantes estén tan suspensos en el aire, con el meneo de su vuelo caen y reciben crueles muertes. ¿ Pues qué diremos entre los hombres, a quien todo lo sobredicho es subjecto ? ¿ Quién explanará sus guerras, sus enemistades, {11} sus envidias, sus aceleramientos y movimientos y descontentamientos ? ¿ Aquel mudar de trajes, aquel derribar y renovar edificios, y otros muchos efectos diversos y variedades que de esta nuestra flaca humanidad nos provienen13 ? Y, pues es antigua querella y usitada14 de largos tiempos, no quiero maravillarme si esta presente obra ha seído instrumento de lid o contienda a sus lectores para ponerlos en diferencias, dando cada uno sentencia sobre ella a sabor de su voluntad15. Unos decían que era prolija, otros breve, otros agradable, otros escura ; de manera que cortarla a medida de tantas y tan diferentes condiciones a solo Dios pertenesce. Mayormente pues ella, con todas las otras cosas que al mundo son, van debajo de la bandera de esta noble sentencia ; que aun la misma vida de los hombres, si bien lo miramos, desde la primera edad hasta que blanquean las canas, es batalla. Los niños, con los juegos ; los mozos, con las letras ; los mancebos, con los deleites ; los viejos con mil especies de enfermedades pelean ; y estos papeles con todas las edades. La primera los borra y rompe ; la segunda no los sabe bien leer : la tercera, que es la alegre juventud y mancebía, discorda. Unos roen los huesos que no tienen virtud, que es la historia toda junta, no aprovechándose de las particularidades, haciéndola cuento de camino ; otros pican los donaires y refranes comunes, loándolos con toda atención, dejando {12} pasar por alto lo que hace más al caso y utilidad suya. Pero aquellos para cuyo verdadero placer es todo desechan el cuento de la historia para contar, coligen la suma para su provecho, ríen lo donoso, y las sentencias y dichos de filósofos guardan en su memoria para trasponer en lugares convenibles en sus actos y propósitos16. Así que, cuando diez personas se juntaren a oír esta comedia, en quien quepa esta diferencia de condiciones, como suele acaescer, ¿quién negará que no haya contienda en cosa que de tantas maneras se entienda17 ? Que aun los impresores han dado sus punturas, poniendo rúbricas o sumarios al principio de cada acto, narrando en breve lo que dentro contenía ; una cosa bien excusada según lo que los antiguos escriptores usaron. Otros han litigado sobre el nombre, diciendo que no se había de llamar comedia, pues acababa en tristeza, sino que se llamase tragedia18. El primer autor quiso dar denominación del principio, que fue placer, y llamola comedia. Yo, viendo estas discordias, entre estos extremos partí agora por medio la porfía, y llamela tragicomedia19 . Así que, viendo estas conquistas, estos dísonos y varios juicios, miré a dónde la mayor parte acostaba20, y hallé que querían que se alargase en el proceso de su deleite de estos amantes, sobre lo cual fui muy importunado. De manera que acordé, aunque contra mi voluntad, meter segunda vez la pluma en tan extraña labor {13} y tan ajena de mi facultad21, hurtando algunos ratos a mi principal estudio, con otras horas destinadas para recreación22, puesto que23 no han de faltar nuevos detractores24 a la nueva adición25.