IdT – Les idées du théâtre


 

Préface

Aman, Tragédie sainte, tirée du VII. chapitre de la Sainte Bible

Rivaudeau, André de

Éditeur scientifique : Ternaux, Jean-Claude

Description

Auteur du paratexteRivaudeau, André de

Auteur de la pièceRivaudeau, André de

Titre de la pièceAman, Tragédie sainte, tirée du VII. chapitre de la Sainte Bible

Titre du paratexteAvant-parler d’André de Rivaudeau à Monsieur de La Noue Chavaigne de Bretagne

Genre du textePréface

Genre de la pièceTragédie

Date1566

LangueFrançais

ÉditionPoitiers, Nicolas Logeroys, 1566, in-4°.

Éditeur scientifiqueTernaux, Jean-Claude

Nombre de pages3

Adresse sourcehttp://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k83313h/f10.image.r=Rivaudeau.langFR

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Mise à jour2014-10-16

Mots-clés

Mots-clés français

GenreTragédie

SourcesBible, Antiquité païenne

TempsDe l’action / de la représentation ; Unité

ActionNon représentée ; Deus ex machina

AutreModèles grecs et latins ; critique

Mots-clés italiens

GenereTragedia

FontiBibbia, Antichità pagana

TempoDell’azione / della rappresentazione ; Unità

AzioneNon rappresentata ; Deus ex machina

AltriModelli greci e latini

Mots-clés espagnols

GéneroTragedia

FuentesBiblia ; Antigüedad pagana

TiempoDe la acción / de la representación ; Unidad

AcciónNo representada ; Deus ex machina

OtrasModelos griecos y latinos ; Crítica

Présentation

Présentation en français

Après une captatio benevolentiæ relative au mécénat, Rivaudeau se présente dans cette préface1 comme commentateur d’Euripide. Mais il dit son admiration pour un Latin, Sénèque, qui marque une rupture avec ses prédécesseurs grecs. De même, s’il rend hommage à Aristote (jugé en partie inadapté à la création dramatique en France!), il recommande de suivre un autre Latin, Horace. À la Poétique il reprend quand même l’unité de temps. Deux contre-exemples sont mis en avant, l’Heautontimoroumenos (la pièce fera débat au début du siècle suivant pour la même raison) et les mystères. Il préconise alors le recours au récit de messager. L’utilisation du deus ex machina est condamnée, mais moins vigoureusement : c’est un moindre mal. Avant d’exposer longuement les difficultés rencontrées pour dater exactement les événements de sa pièce, il mentionne Scaliger (Poetices libri septem) qu’il prétend ne pas avoir lu. En légère contradiction avec le début de son Avant-parler, Rivaudeau affirme avoir pris comme modèles les Grecs, sans les suivre servilement. Adoptant un ton polémique, il attaque les fanatiques désireux d’imposer aux chrétiens la plus grande austérité. Il lance aussi des traits contre les critiques qui détruisent en quelques instants l’œuvre de plusieurs années. Redoutant et méprisant la concurrence des romans de chevalerie, il affirme avoir détruit certains de ses écrits.

Texte

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Avant-parler d’André de Rivaudeau à Monsieur de La Noue Chavaigne de Bretagne

[NP1] Mon bon Seigneur et ami2, c’est aux Rois et aux Princes à qui les titres magnifiques des livres se doivent vouer, et mêmement3 à ceux qui aiment et favorisent les bonnes lettres. Mais quand l’on désire recommander sa cause et faire entendre son intention plus privément, il se faut adresser à un ami, et non seulement cela, mais à un ami savant et avisé4. Et est toutefois cela si peu aisé, que la plus grande pauvreté que nous ayons en ce monde est de tels amis. J’ai toute ma vie tâché par les moyens que Dieu m’a donnés d’en acquérir. Mais il ne me ressouvient point d’en avoir jamais vu ni rencontré aucun de qui, pour l’avoir si peu hanté, je désirasse tant l’amitié que je fais la vôtre, m’étant persuadé que ce me sera un singulier bien, honneur, et contentement d’esprit, s’il vous plaît me tenir en votre bonne grâce comme le plus affectionné à votre service, et le plus grand admirateur de votre vertu que vous sauriez jamais rencontrer. Si je gagne ce point, je ferai bien entendre à la postérité, Dieu aidant, que je m’en tiens fier et glorieux comme d’une très riche conquête. Je viens maintenant à ce que je veux discourir et communiquer du fait qui s’offre.

Si la disposition des temps m’eût pu souffrir mettre au jour les amples commentaires que j’ai faits y a bien six ans5, sur Electre Tragédie d’Euripide nouvellement née par le labeur de Pierre Victorius6, et non encore exposée d’aucun, ils me dispenseraient dès cette heure (comme encore entends-je qu’ils me dispensent à l’avenir Dieu aidant) du travail, que j’eusse autrement pris au seuil de cette œuvre, de donner plus grande clarté à cette partie de la Poésie, en laquelle depuis les premiers Grecs nul homme, à mon avis, a fidèlement versé7 ni s’est composé8 au vrai et naïf artifice9, que Sénèque seul, qui encore ne s’est du tout10 formalisé11 ni à l’art ni à la façon des anciens. Vrai est que ceux qui auront bien lu le petit traité d’Aristote n’auront pas grand besoin ni de tout ce que j’ai écrit en mon livre, ni de ce que j’en saurai enseigner ici. Par quoi je les renvoie là cependant, fors12 en ce [NP2] qui n’est si bien rapporté à l’état de notre temps, à l’humeur de notre nation, et à la propriété de notre langue : sans quoi le plus habile Grec de Chrétienté, ni le Philosophe même qui en a écrit, encore qu’ils entendissent notre langage, sauraient bien bâtir une Tragédie Française. Cela se connaîtra aux discours que j’ai faits sur Electre. Maintenant je n’en ai rien à dire fors que13 ceux qui font des Tragédies, ou Comédies de plus d’un jour, ou d’un tour de Soleil (comme parle Aristote14) faillent15 lourdement. Ce que je dis hardiment combien que16 Térence ait donné deux jours à son Heautontimorumene (c’est à dire à celui qui se châtie soi-même)17 et d’autres de même. Car en tout cas cela ne se peut sauver du vice, mais il est monstrueux d’y mettre beaucoup de mois, ou d’ans comme font quelques-uns18. Mais ces Tragédies sont bien bonnes et artificielles19, qui ne traitent rien plus que ce qui peut être advenu en autant de temps que les spectateurs considèrent l’ébat20. Le vocable du Philosophe, ici Poète, est fort propre pour ce que je veux dire, et est traduit par Marc Cicéron au commencement de son livre des Orateurs21 renommés à22 un autre propos.

Mais je ne mêle point de Grec parmi le Français. Je conseille à ces songes de Poètes qui ont tant tiré à la courroie de23 l’écriture sainte sans faire un seul brodequin24 qui valût, que quand ils voudront amener un messager sur l’échafaud25, (qui ait en voyage de plus d’un jour affaire) qu’ils le fassent parler jà26 retourné : s’ils veulent envelopper en leur farce une chose advenue devant27, qu’ils la fassent conter sans la représenter. Il y a mille autres moyens pour couvrir son jeu, que je veux bien croire qu’ils entendent. Un moindre vice est de ce qu’ils appellent les Machines, c’est-à-dire, des moyens extraordinaires et surnaturels pour délier le nœud de la Tragédie, un Dieu fabuleux en campagne, un chariot porté par Dragons en l’air, et mille autres grossières subtilités, sans lesquelles les poètes mal fournis d’inventions, ou d’art ou méprisant ce dernier, ne peuvent venir à bout de leur fusée28, ni dépêtrer le nœud Gordien, sinon de la façon du grand Alexandre, à coups de bâton29. Aristote marque30 cette faute en la Médée31, et je l’ai cottée32 en Electre avec d’autres. Or il ne faut imiter leur licencieuse façon que nous pouvons blâmer comme Horace tenaille33 franchement celle de Plaute en son Art poétique34, où je renvoie aussi ceux qui voudront lire quelque chose de la Tragédie, et à un gros volume qu’en a fait un Scaliger, dont je n’ai vu encore que le titre35. Assez de cela.

La dispute ne semble être encore bien résolue entre les doctes de quel temps est échue l’histoire d’Esther, et quel est ce [NP3] roi Assuère36.

Car quelques-uns le veulent être Astyage huitième Roi des Mèdes que Daniel appelle Assuère. Celui-ci fut fils du vieux Daire, autrement nommé Cyaxare grand-Père de Cyrus qui fut auteur de la seconde Monarchie des Perses. Ceux-là enferment le livre d’Esther au temps des soixante-et-dix ans de la captivité de Babylone et le tenant pour chose toute certaine le font mettre au commencement des Bibles comme un oracle. C’est trop hardiment besogné37 que cela. Et n’ont ces hommes, à mon avis, aucune plus grande raison de cette leur si grande assurance sinon ceci, qu’il ne se trouve autre Assuère que celui-là, ni en la monarchie des Mèdes, ni en celle des Perses. Or voyons-nous que manifestement cet Assuère est appelé Artaxerxe en la partie apocryphe d’Esther, combien qu’en celle-ci il y en a quelques endroits toute apparente diversité d’avec celle qui est Canonique et reçue, laquelle on peut voir au sixième et douzième chapitres38 des présents faits à Mardochée.

Toutefois l’autorité ne doit pas être petite des choses que on a trouvées en la version des soixante et dix interprètes39 ne fût-ce que pour l’ancienneté, et qu’il n’est pas vraisemblable qu’ils aient failli aux noms, ni au temps. Quant à ce qui est en l’XI.C.40 et d’ailleurs que Mardochée était de ceux qui furent transportés par Nabuchodneser41 ce qui se peut alléguer pour faire choir42 le fait au temps d’Astyage, devant43 Cyrus auteur de la délivrance, selon l’Ecriture Sainte. Maintenant Josèphe Juif44, qui n’a ignoré cela nomme ce Roi Artaxerxe. Métathène45, Perse de nation, aux Annales anciennes le surnomme Artaxerxe Assuère mais il le met après Daire Longue-main, laissant Xerxe, pour cette raison, ce me semble, que Xerxe embesogné46 au voyage d’Europe qui fut long, celui-ci gouvernait l’Orient avec autorité presque Royale, et que Xerxe étant retourné en son Royaume ne fit plus rien de bon et fut tué déshonnêtement par ses propres gens. Nehémie et Esdre laissent aussi Cambyse, et Xerxe, et comptent ces trois seuls, Cyrus, Daire et Artaxerxe comme on peut voir en demi douzaine de passages, et particulièrement au sixième chapitre du 3.C. d’Esdre47. Car Esdre vécut pour le plus de temps, durant Artaxerxe comme on peut lire en ce livre-là. Mais tout certainement la chose va ainsi. Cyrus embrassa la seigneurie des Perses de la façon que tout le monde sait, tant par l’histoire profane que par la sainte, en laquelle il est appelé l’oint du Seigneur. Il jouissait seul d’Assyrie, Mède et Perse jusques à la mer Ionique, comme dit Thucydide48. Il commença à régner à quarante ans, et mourut trente ans après. Esaïe [NP4] quelques centaines d’années devant avait prophétisé qu’il rebâtirait le Temple49. Cambyse lui succéda. A celui-ci Daire par sort, ou plutôt par l’ingénieuse façon dont il fit hennir son cheval et fut défait par Miltiade à Marathon50. Xerxe dix ans après la journée de Marathon perdit son armée à Salamine l’an de la fondation de Rome, 266 du temps même que Coriolan mena les Volsques contre les Romains ses Citoyens. Aussi Plutarque le compare à Thémistocle51 qui vécut en même temps. Artaxerxe suivit son père Xerxe, qui fut surnommé Longue-main, duquel il faut entendre ce que dit Plutarque sur la fin de la Vie de Thémistocle52, qu’il se retira vers le grand Roi des Perses. Il fut grand-père d’Artaxerxe Mnemon, la vie duquel a été écrite par ce grand personnage que j’ai tantôt nommé : au reste homme débonnaire53, paisible et recommandé par toute l’histoire pour sa très grande douceur et par Esdre pour l’avancement qu’il donna de tous moyens, conseil, commandement, et finances au bâtiment du Temple, comme on peut connaître par le troisième de ce Prophète, où il y a une Copie de Lettres patentes du grand Roi Artaxerxe, à Esdre Prêtre, et Docteur de la loi du Seigneur. Sébastien Münster, écrivain moderne54, veut faire place après Xerxe à un Artaban, sans raison, et propos du monde. Plutarque fait mention en son Thémistocle55 d’un Artaban Capitaine de mille hommes de pied qui était du temps d’Artaxerxe. Et de celui-là même Justin écrit bien quelque chose56. Mais Münster a rêvé en couronnant ce capitaine contre l’autorité d’Hérodote, Métasthène Perse57, Josèphe Juif, Justin, Jan Zonare58, et Jan Sleidan59, lesquels tous ne parlent nullement d’Artaban comme d’un Roi.

Métasthène dit bien qu’Artaxerxe Assuère eut trois enfants, Cyrus, Artabane, et Daire qui débattirent longuement de60 l’Empire à force d’armes. Mais ce n’est rien qui puisse sauver ce bon Allemand. Il n’est pas seul qui se soit trompé en tout ce fait. Car un Carion61 attribue notre histoire à Daire grand-père d’Artaxerxe abusé de ce que Philon62 l’appelle Daire Longue-main et songe qu’Esther est prise pour ceste Aristhone que Daire aima infiniment outre63 la Reine Atosse sa femme. Et faut64 cet assureur65 en mille sortes, et au temps, et aux noms, et en la chose. Car pour taire le demeurant66, l’écriture sainte, et Josèphe enseignent notamment qu’Esther fut femme épouse du Roi des Perses après Vasthe67. Il est mal aisé de se forpaiser68 en cela. Mais quant aux noms et suite de ces Rois, il est assez aisé de s’y mécompter69. Car on y trouve quelque doute même aux livres de Néhémie et Esdre, et y a une toute connue diversité en ce [NP5] qu’écrivent Métasthène et Sleidan, mais bien plus encore des Rois Chaldéens et Assyriens, en quoi ils s’accordent fort peu, et discordent70 bien en quelque point de l’histoire sainte. Ce qu’il n’est nul besoin de cotter71 ici. Somme l’histoire d’Esther échoit au temps d’Artaxerxe cinquième Empereur des Perses et l’an de la fondation de Rome 266 au commencement de la 73e Olympiade, l’an de la création du monde environ 3480 et 454 avant la Nativité de Jésus-Christ. Tout cela se porte72 ainsi. Quant à la ville de Suse dont il est tant parlé en tout ce discours, c’est la mère ville des Perses, en laquelle Cyrus établit le siège de son Empire. Münster dit qu’elle est aujourd’hui appelée Baldacha73. Les autres prennent Baldacha pour Babylone. Un Estienne74 qui a écrit des75 villes en langage Grec dit que Suse est ainsi nommée pour l’abondance des lis, d’autant que les Perses appellent les lis de ce nom. Voilà ce que j’ai à dire pour l’histoire que j’ai tout tirée de bons, fidèles, et Anciens auteurs. J’ai cuidé76 passer sous silence la misérable ignorance de ceux qui donnent ce discours à Artaxerxe Mnemon arrière-fils du nôtre dont j’ai bien parlé là-haut, et encore le dis-je à regret pour sentir en le contant la honte de celui qui l’a pensé. C’est abuser des lettres et des Muses, et de la patience des hommes quand on trébuche si laidement et si déshonnêtement. Pour le reste je me suis rangé le plus réservément77 et étroitement que j’ai pu en écrivant cette Tragédie à l’art et au modèle des Anciens Grecs, et n’ai été ni trop superstitieux78, ni trop licencieux79, ni en la rime, ni ès autres parties de la Poésie. Cela peux-je bien assurer, et quelques-uns de mes familiers me sont fidèles témoins que devant que80 me contenter de moi-même en ce genre d’écrire, j’ai fait des Tragédies en toutes les Langues qu’on en lit aujourd’hui81. Quant à mon intention, ce n’a pas été pour en rapporter louange (que je ne chercherai pas en si petit82 que quand j’en serai désireux comme je ne le suis nullement) ni autre quelconque mentionnable. Car j’avais presque fait devant qu’avoir pensé pourquoi je faisais. Enfin je me suis résolu que l’ayant écrite en ma grande jeunesse en un style si rare à nos Français, et argument si saint, elle pourrait être lue avec plaisir et contentement de ceux qui aiment les saintes lettres, et ne sont ennemis des Muses que Marc Ciceron appelle gracieuses83. Et est encore celle-ci la première besogne84 à qui j’ai fait humer l’air et prendre le vent de beaucoup de choses que j’ai écrites sur la langue Grecque et les saintes lettres, que j’ai laissé denteler85 aux86 rats Philosophes87, craignant deux sortes d’hommes. La première est de ces superstitieux et [NP6] renfrognés qui veulent bannir du monde la plus gentille88 et polie part de la doctrine, voire de la vie humaine, et qui cuident89 tout le zèle Chrétien consister en mines, morgues, rechignement et incivilité, usure d’accoutrements malpropres, enfoncement d’yeux, en faces plombées et Saturniennes, et pour ce qui touche ce propos, en un style, ni docte, ni gaillard, ni éveillé, mais qui sente son vieux trépassé, et sa charogne de trois semaines90. L’autre est de ces malins91, renfrognés et éventés92 Censeurs de qui les bizarres jugements et les trognes ont dépêché et renvoyé en moins d’un quart d’heure ce qui a été élaboré en beaucoup d’ans. Une autre cause a fait tomber mes livres sur l’éponge93, qui est la tourbe épaisse de tant de millions d’écrits, et de tant de sortes, que je crois la masse du monde en être toute moulue et enivrée. Outre, je n’espérais pas les petites œuvres d’un nouveau-né et fraîchement éclos des Entre-mondes d’Épicure94 puissent tenir quelque rang parmi le faste de ces pays fortunés, où il ne faut que penser être savant pour l’être incontinent, comme j’ai écrit quelque part ailleurs en une épître qui est au jour95. Et pour dire vrai il m’eût fâché que tant de livres indignes et pernicieux, comme les Amadis96, Tristans97, et autres de même farine, c’est-à-dire, ou inutiles, ou indoctes, ou déshonnêtes, tant en vers qu’en prose, eussent eu plus de crédit et de vogue que telle chose que mes longues veilles et mon bien grand et bien long travail eussent taillée pour servir à la chose publique. Au reste je me sentirai suffisamment satisfait et récompensé de mon labeur, si vous et vos semblables l’approuvez et prisez, le jugement et louange desquels je recevrai mieux que du demeurant de tous les hommes.

Je prie Dieu, Monseigneur qu’il augmente les grâces qu’il vous a largement départies. A la Groizardière98, ce premier jour de Mai.

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