IdT – Les idées du théâtre


 

Préface

Statira

Pradon, Nicolas

Éditeur scientifique : Rescia, Laura

Description

Auteur du paratextePradon, Nicolas

Auteur de la piècePradon, Nicolas

Titre de la pièceStatira

Titre du paratextePréface

Genre du textePréface

Genre de la pièceTragédie

Date1680

LangueFrançais

ÉditionParis, Ribou, 1680, in-12°

Éditeur scientifiqueRescia, Laura

Nombre de pages3

Adresse sourcehttp://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k8416272

Fichier TEIhttp://www.idt.paris-sorbonne.fr/tei/Pradon-Statira-Preface.xml

Fichier HTMLhttp://www.idt.paris-sorbonne.fr/html/Pradon-Statira-Preface.html

Fichier ODThttp://www.idt.paris-sorbonne.fr/odt/Pradon-Statira-Preface.odt

Mise à jour2015-03-31

Mots-clés

Mots-clés français

SourcesPlutarque ; Quinte Curce ; Justin

SujetVérité / altération de l’Histoire ; politique / pathétique ; sujet amoureux

DramaturgieRègles dramaturgiques / liberté romanesque

ActionÉpisode ; nœud

Personnage(s)Léonatus

ReprésentationInterruption des représentations à cause de la maladie d’un acteur

Mots-clés italiens

FontiPlutarco ; Quinto Curzio Rufo ; Giustino

ArgomentoVerità / alterazione della Storia ; soggetto politico / patetico ; soggetto amoroso

DrammaturgiaRegole del teatro / libertà del romanzo

AzioneEpisodio ; nodo

Personaggio(i)Leonatus

RappresentazioneInterruzione delle rappresentazioni a causa della malattia di un attore

Mots-clés espagnols

FuentesPlutarco ; Quinto Curcio ; Justino

TemaVerdad / alteración de la Historia ; político / patético ; tema amoroso

DramaturgiaReglas dramatúrgicas / libertad novelesca

AcciónEpisodio ; nudo

Personaje(s)Leonatus

RepresentaciónInterrupción de las representaciones por la enfermedad de un actor

Présentation

Présentation en français

Dans cette préface, Pradon révèle les sources historiques de son sujet (Plutarque, Quinte Curce et Justin), pour défendre ensuite ses choix de dramaturge. Il souligne en particulier que le genre dramatique, par opposition au genre romanesque, doit respecter la vérité de l’Histoire. En réalité, l’auteur puise ici dans la tragi-comédie Le Mariage d’Oroondate et Statira (1649) de Jean Magnon, et dans le roman Cassandre (1644-1650) de La Calprenède plusieurs situations et caractères qui ne se retrouvent nullement dans les sources historiques. C’est le cas de l’ethos du personnage de Léonatus, inspiré de celui d’Oroondate ; de même, la jalousie de Roxane et la multiplication des intrigues amoureuses sont empruntées au roman de La Calprenède. La « tendresse » à laquelle Pradon fait référence dans cette préface témoigne bien, malgré l’opposition qu’il tente d’établir entre l’un et l’autre, de l’influence du roman galant sur le théâtre à cette époque. D’après Maupoint, Statira fut représentée à l’Hôtel de Bourgogne en décembre 1679.

Texte

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Préface

{NP1} La mort de Statira1, causée par la jalousie de Roxane, est assez marquée dans Plutarque2, pour faire le sujet d’une tragédie ; et le caractère de Roxane est trop connu par ses cruautés pour pouvoir rien altérer de la vérité. Ainsi, quoique M. de la Calprenède, dans son roman de Cassandre, ait fait revivre Statira3, je n’ai pas cru devoir suivre son exemple4, les règles du poème dramatique étant plus austères que celles du roman, qui permet beaucoup de fiction, quand l’autre s’attache le plus qu’il peut à la vérité. L’amour de Léonatus5 et de Statira font6 l’épisode7 et le nœud8 de cette pièce9. Quelques-uns ont été surpris que j’aie choisi Léonatus entre tous les successeurs {NP2} d’Alexandre pour amant de Statira ; mais j’ai eu des raisons assez fortes pour le faire. Léonatus était un prince de sang d’Alexandre, fort illustre par ses exploits. Il avait commandé en chef plusieurs fois les armées d’Alexandre ; il lui avait sauvé la vie dans la ville des Oxydraques10, et ce fut lui qui fut envoyé après la bataille d’Issus dans les tentes des princesses11, pour les assurer de la vie de Darius, qu’elles croyaient mort. C’est dans cette entrevue où j’ai fait naître leur tendresse, et cet endroit a paru assez beau. Il partagea l’empire du monde avec tous les successeurs d’Alexandre ; et quoiqu’il ne fasse pas une grande figure dans le roman, il en fait une assez grande dans l’Histoire, et il me doit suffire qu’il soit célèbre dans Quinte Curce12 et dans Justin13. J’avoue que si j’avais mêlé un peu plus de politique dans les sentiments de si grands hommes, le sujet n’en eût été que mieux, mais quelquefois la tendresse nous emporte plus loin qu’il ne faut. J’ai changé quelques circonstances en la mort de {NP3} Statira, qui ne pouvaient s’accommoder au théâtre. Au reste, quoique le cours de cette pièce ait été interrompu par la maladie d’un des acteurs14, j’espère que la lecture pourra n’en pas déplaire, puisqu’elle a paru assez bien écrite aux plus délicats.