IdT – Les idées du théâtre


 

Dédicace

Pomone

Perrin, Pierre

Éditeur scientifique : Naudeix, Laura

Description

Auteur du paratextePerrin, Pierre

Auteur de la piècePerrin, Pierre

Titre de la piècePomone

Titre du paratexteAu Roi, Epître

Genre du texteDédicace

Genre de la pièceOpéra

Date1671

LangueFrançais

ÉditionParis : R. Ballard, 1671

Éditeur scientifiqueNaudeix, Laura

Nombre de pages2

Adresse source

Fichier TEIhttp://www.idt.paris-sorbonne.fr/tei/PerrinPomoneDedicace.xml

Fichier HTMLhttp://www.idt.paris-sorbonne.fr/html/PerrinPomoneDedicace.html

Fichier ODThttp://www.idt.paris-sorbonne.fr/odt/PerrinPomoneDedicace.odt

Mise à jour2022-04-11

Mots-clés

Mots-clés français

GenreOpéra

DédicataireProtection

ReprésentationProduction privée, spectacle de cour

AutreGoût français

Mots-clés italiens

GenereMelodramma

Dedicatario e PersonaggioProtezione

RappresentazioneSpettacolo di corte

MetadiscorsoGusto francese

Mots-clés espagnols

GéneroOpera

Dedicatario y personajeProteccion

RepresentaciónEspectaculo de corte

MetadiscursoGusto francès

Présentation

Présentation en français

Pomone, pastorale en musique de Pierre Perrin et Robert Cambert, créée à Paris le 3 mars 1671 peut être légitimement considérée comme le premier opéra français, dans la mesure où il s’agit de la première production d’opéra en bonne et due forme, entièrement financée sur capitaux privés. Perrin avait obtenu du roi les lettres patentes autorisant la fondation d’une Académie dévolue aux « opéras et représentations en musique1 », et cette première tentative connut un succès considérable2, ce dont ne témoigne pas le paratexte, au caractère assez défensif 3 ; Dans cette dédicace, Perrin revient sur l’idée que l’opéra manquait à la dignité de la France, et loue Louis XIV d’avoir enfin encouragé l’établissement d’un divertissement si bien connu en Italie et en Allemagne. Toutefois, après avoir souligné qu’une telle entreprise, assurée par des particuliers, ne pouvait prétendre rivaliser avec les splendides spectacles de la cour, il demande au roi de prendre l’académie sous sa protection directe.

Texte

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Au roi

Sire,

Après avoir rendu votre état victorieux, tranquille et bienheureux, il ne restait plus à V[otre] M[ajesté] qu’à le rendre riche, brillant et magnifique. C’est dans cette vue qu’elle a transplanté dans son royaume les arts libéraux, le commerce et les manufactures, et qu’elle s’est appliquée avec tant de soin à l’embellissement de ses maisons et de sa ville capitale ; c’est cet esprit de grandeur et de magnificence, dont Votre âme royale est entièrement possédée, qui a fait sortir de terre ces grands palais du Louvre et de Versailles, et qui les a comblés de cette profusion admirable de meubles et de richesses ; c’est lui qui a donné à la France tant de beaux divertissements, et nouvellement ce superbe ballet qui a fait l’étonnement de toute l’Europe4. Toutes ces choses m’ont persuadé, Sire, que V[otre] M[ajesté] aurait agréable que [n.p.] l’on introduisît dans son royaume le seul spectacle et l’unique divertissement dont il était privé, qui est celui des opéras5, que l’Italie et l’Allemagne avaient de particuliers, et semblaient nous reprocher tous les jours6 V[otre] M[ajesté], Sire, a eu la bonté d’approuver mon dessein, et de l’appuyer de son autorité7, et j’ai eu le bonheur d’être assisté dans cette entreprise des soins et de la dépense d’un des plus grands seigneurs tout ensemble et des plus beaux génies de votre royaume8. Avec cela, Sire, V[otre] M[ajesté] trouvera sans doute que nous avons mal répondu à la grandeur de ses illustres desseins, et à la magnificence de ses ballets : mais quelle proportion y peut-il avoir entre le soleil et les étoiles, entre de faibles sujets et le plus grand des rois [?] Le courage, Sire, nous manque moins que les forces : elles redoubleront, si V[otre] M[ajesté] honore nos représentations de sa royale présence, et notre Académie de sa toute puissante protection9 : nous lui demandons très humblement l’un et l’autre. Pour moi, Sire, je suis déjà plus que content d’avoir témoigné par cet effort téméraire le zèle passionné que j’ai pour l’avancement de votre gloire, et la profonde vénération avec laquelle je suis,

Sire,

De V[otre] M[ajesté]

Le très humble, très obéissant,

et très fidèle sujet et serviteur