Dédicace
Les Trahisons d’Arbiran
Le Métel d’Ouville, Antoine
Éditeur scientifique : Teulade, Anne
Description
Auteur du paratexteLe Métel d’Ouville, Antoine
Auteur de la pièceLe Métel d’Ouville, Antoine
Titre de la pièceLes Trahisons d’Arbiran
Titre du paratexteÀ Monseigneur, Monseigneur Bouthillier, Conseiller du Roi en ses Conseils d’État, et privé, et surintendant de ses finances
Genre du texteDédicace
Genre de la pièceTragi-comédie
Date1638
LangueFrançais
ÉditionParis, Augustin Courbé, 1638, in-4°
Éditeur scientifiqueTeulade, Anne
Nombre de pages4
Adresse sourcehttp://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6272681r
Fichier TEIhttp://www.idt.paris-sorbonne.fr/tei/Ouville-Arbiran-Epitre.xml
Fichier HTMLhttp://www.idt.paris-sorbonne.fr/html/Ouville-Arbiran-Epitre.html
Fichier ODThttp://www.idt.paris-sorbonne.fr/odt/Ouville-Arbiran-Epitre.odt
Mise à jour2013-02-13
Mots-clés
Mots-clés français
ComédiensNécessaires au succès
ReprésentationPublic conquis
RéceptionSuccès populaire ; représentation / lecture
FinalitéPlaisir (agrément)
Relations professionnellesCommanditaire : Richelieu
Mots-clés italiens
AttoriNecessari al successo
RappresentazionePubblico conquistato
RicezioneSuccesso popolare ; rappresentazione / lettura
FinalitàDiletto (gradevolezza)
Rapporti professionaliCommitente : Richelieu
Mots-clés espagnols
Actor(es)Necesarios para el éxito
RepresentaciónPúblico conquistado
RecepciónÉxito popular ; representación / lectura
FinalidadPlacer (agrado)
Relaciones profesionalesAutor del encargo : Richelieu
Présentation
Présentation en français
Texte
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À Monseigneur Bouthillier1, Conseiller du Roi en ses conseils d’État et privé, et Surintendant de ses finances
Monseigneur,
[NP1]Vous blâmerez peut-être la hardiesse que je prends, de vous donner un entretien si peu digne de votre esprit, parmi tant de sé[NP2]rieuses affaires qui l’occupent. Et je serais sans doute accusé de vouloir faire un larcin à l’État, si je vous osais demander une heure de votre temps, qui lui est si nécessaire. Mais quand vous considérerez, Monseigneur, qu’en vous présentant ce mauvais ouvrage, il ne m’est jamais tombé dans l’esprit que vous eussiez, ni la volonté, ni le loisir de passer les yeux par-dessus2, et que je ne le fais que pour ma seule réputation, vous êtes si généreux, que vous ne serez point marri qu’une personne, qui vous a déjà de si grandes obligations comme moi, se serve de votre nom, pour acquérir de la gloire, en chose qui vous est de si peu d’importance. Je vis (et vous me fîtes la faveur de me le témoigner, Monseigneur) que quand cette pièce eut l’honneur d’être représentée devant vous, elle ne vous fut point désagréable. Cela étant, et me donnant la liberté de la publier, je suis assuré que quand [NP3] on saura qu’elle vous a plu, elle ne pourra jamais déplaire à personne : de façon3 qu’elle recevra de vous toute l’approbation qu’elle aura4, ce qu’elle n’aurait jamais osé espérer d’elle5. Il est vrai que le peuple y a trouvé des agréments qu’il n’a point feint de publier6 tout haut, autant de fois qu’elle a paru sur le théâtre, dont7 je ne m’étonne point, car je lui ai ouï louer des choses encore plus mauvaises. Mais qu’elle ait pu surprendre un si grand esprit que le vôtre, c’est de quoi8 je ne suis pas moins glorieux9 qu’étonné. Je suis ravi, Monseigneur, que le grand nombre des affaires dont vous êtes accablé ne vous donne pas le loisir de vous détromper en la lisant ; car dans votre cabinet, elle perdrait toutes les grâces qui lui ont donné l’honneur de vous plaire. Ce serait une laide femme fardée, qui d’abord en l’obscurité vous aurait donné dans la vue10, et qui vous déplairait au jour. Vous verriez cette pièce toute nue, [NP4] avec une infinité de défauts que les habits pompeux et éclatants du théâtre lui avaient cachés. Si vous y avez remarqué quelque esprit, elle en doit la gloire aux excellents acteurs qui l’animaient11 ; de sorte qu’elle serait comme la corneille d’Horace12. Mais considérez, Monseigneur, que c’est la première que j’ai faite ; ce que je n’eusse jamais osé entreprendre sans le commandement d’un maître13 à qui personne ne peut ni ne doit désobéir, et dont il semble que les commandements portent avec soi, à celui qui les reçoit, le pouvoir de les exécuter. Si elle a plu, c’est parce qu’il m’a commandé qu’elle fût faite. L’honneur de votre protection couvrira une partie de ses défauts ; c’est une faveur qu’espère de votre générosité,
Monseigneur,
Votre très humble, et très obéissant serviteur,
d’Ouville.