IdT – Les idées du théâtre


 

Dédicace

Les Tragédies de Ant. de Montchrestien sieur de Vasteville

Montchrestien, Antoine de

Éditeur scientifique : Fournial, Céline

Description

Auteur du paratexteMontchrestien, Antoine de

Auteur de la pièceMontchrestien, Antoine de

Titre de la pièceLes Tragédies de Ant. de Montchrestien sieur de Vasteville

Titre du paratexteÀ très haut, très puissant, et très excellent Henri de Bourbon Prince de Condé, premier Prince du sang, premier Pair de France, Gouverneur et Lieutenant de sa Majesté en Guyenne

Genre du texteDédicace

Genre de la pièceRecueil de tragédies

Date1601

LangueFrançais

ÉditionRouen, Jean Petit, [1601], in-8°

Éditeur scientifiqueFournial, Céline

Nombre de pages3

Adresse sourcehttp://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k64293528/f7

Fichier TEIhttp://www.idt.paris-sorbonne.fr/tei/Montchrestien-RecueilTrags-Dedicace.xml

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Fichier ODThttp://www.idt.paris-sorbonne.fr/odt/Montchrestien-RecueilTrags-Dedicace.odt

Mise à jour2013-02-15

Mots-clés

Mots-clés français

GenreTragédie

SujetNoble

TempsConcentration temporelle

Personnage(s)Dieu ; Ixion ; Philoctète

RéceptionPrinces

FinalitéInstruction des princes ; morale

AutreGenre noble ; Providence

Mots-clés italiens

GenereTragedia

ArgomentoNobile

TempoConcentrazione temporale

Personaggio(i)Dio ; Issione ; Filottete

RicezionePrincipi

FinalitàIstruzione dei principi ; morale

AltriGenere nobile ; Providenza

Mots-clés espagnols

GéneroTragedia

TemaNoble

TiempoConcentración temporal

Personaje(s)Dios ; Ixión ; Filoctetes

RecepciónPríncipes

FinalidadInstrucción de los príncipes ; moral

OtrasGénero noble ; Providencia

Présentation

Présentation en français

Lorsqu’en 1601 Montchrestien fait publier un recueil de ses tragédies suivies de quelques autres œuvres de jeunesse, il choisit de le dédier au jeune Henri de Bourbon, prince de Condé, alors âgé de treize ans. L’âge de son dédicataire l’engage peut-être à mettre son art au service de l’éducation de celui-ci et à exposer la fonction didactique et morale de la tragédie, dont la lecture apparaît comme l’un des outils indispensables à l’éducation des princes, au même titre que d’autres ouvrages pédagogiques. En effet, contrairement à la dédicace de Sophonisbe à Mme de La Vérune en 1596, la dédicace du recueil de1601 cherche à montrer l’utilité et la dignité de la tragédie en mettant en avant sa visée édifiante. Pour ce faire, Montchrestien délimite le champ des sujets tragiques et signale le rôle majeur joué par Dieu sur le théâtre : puisque la tragédie représente les manifestations de la justice divine sur les hommes, elle délivre une leçon essentielle à ceux qui sont amenés à exercer le pouvoir. Le recueil de tragédies peut ainsi être lu comme une suite d’exempla, qui seraient pour les grands autant d’invitations à méditer.

Texte

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À Très Haut, Très Puissant, et Très Excellent Henri de Bourbon Prince de Condé, Premier Prince du Sang, Premier Pair de France, Gouverneur et Lieutenant de Sa Majesté en Guyenne1.

Monseigneur,

[NP1] Je prends la hardiesse de publier mes Tragédies2 sous l’autorité de votre grandeur et de vous les dédier. Je vous supplie très humblement de l’avoir agréable. Le présent est petit et mal poli3 ; mais j’espère que la matière et les arguments me rendront excusé à [NP2] l’endroit de ceux qui jugent des ouvrages sans passion et sans malice. Les tragédies, pour le seul respect de leur sujet, ne méritent moins d’êtres lues des Princes, nés et nourris aux lettres et à la vertu, que d’autres livres, qui portent des titres plus spécieux et plus sérieux en apparence4. Elles représentent presque en un instant ce qui s’est passé en un long temps5 ; les divers accidents de la vie, les coups étranges de la fortune, les jugements admirables de Dieu, les effets singuliers de sa providence, les châtiments épouvantables des rois mal conseillés et des peuples mal conduits6. En tous les actes Dieu descend sur le théâtre et joue son personnage si sérieusement qu’il ne quitte jamais l’échafaud que le méchant [NP3] Ixion ne soit attaché à une roue et que la voix lamentable du pauvre Philoctète ne soit exaucée, marques apparentes de sa justice et de sa bonté7. Or à qui peut, Monseigneur, plus justement appartenir cette connaissance et ces contemplations qu’aux Princes, et entre les Princes, qu’au premier Prince du sang ?8 Que si mon style et mes vers ne répondent à la grandeur de votre mérite et à la dignité de leur sujet, c’est assez qu’ils soient nés sous si bon astre et à si bonne heure que de vous être présentés à leur naissance ; et que vous me fassiez l’honneur de me tenir,

Monseigneur,

Votre très humble et très obéissant serviteur

Ant. de Montchrestien