Préface
L’École des femmes
Molière
Éditeur scientifique : Louvat-Molozay, Bénédicte
Description
Auteur du paratexteMolière
Auteur de la pièceMolière
Titre de la pièceL’École des femmes
Titre du paratextePréface
Genre du textePréface
Genre de la pièceComédie
Date1663
LangueFrançais
ÉditionParis, Louis Billaine, 1663, in-12°
Éditeur scientifiqueLouvat-Molozay, Bénédicte
Nombre de pages2
Adresse sourcehttp://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b8610785b/f15
Fichier TEIhttp://www.idt.paris-sorbonne.fr/tei/Moliere-EcoleFemmes-Preface.xml
Fichier HTMLhttp://www.idt.paris-sorbonne.fr/html/Moliere-EcoleFemmes-Preface.html
Fichier ODThttp://www.idt.paris-sorbonne.fr/odt/Moliere-EcoleFemmes-Preface.odt
Mise à jour2013-04-02
Mots-clés
Mots-clés français
GenreDissertation en dialogue
RéceptionSuccès ; rieurs / esprits chagrins ; querelle
MetadiscoursNon-préface ; annonce de La Critique de L’École des femmes
AutreAbbé du Buisson
Mots-clés italiens
GenereDissertazione dialogata
RicezioneSuccesso ; spiriti ridarelli / spiriti tristi ; disputa
MetadiscorsoNon-prefazione ; annuncio della Critique de L’École des femmes
AltriAbbate du Buisson
Mots-clés espagnols
GéneroDisertación en diálogo
RecepciónÉxito ; reidores / malhumorados ; polémica
MetadiscursoNo-prefacio ; anuncio de La Crítica de la Escuela de las mujeres
OtrasAbad du Buisson
Présentation
Présentation en français
Texte
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Préface
[NP1] Bien des gens ont frondé d’abord1 cette comédie : mais les rieurs ont été pour elle, et tout le mal qu’on en a pu dire, n’a pu faire qu’elle n’ait eu un succès dont je me contente2. Je sais qu’on attend de moi, dans cette impression, quelque préface qui réponde aux censeurs et rende raison de mon ouvrage ; et sans doute3 que je suis assez redevable à toutes les personnes qui lui ont donné leur approbation pour me croire obligé de défendre leur jugement contre celui des autres : mais il se trouve qu’une grande partie des choses que j’aurais à dire sur ce sujet est déjà dans une dissertation4 que j’ai faite en dialogue, et dont je ne sais encore ce que je ferai. L’idée de ce dialogue ou, si l’on veut, de cette petite comédie, me vint après les deux ou trois premières représentations de ma pièce. Je la dis, cette idée, dans une maison où je me trouvai un soir, et d’abord5 une personne de qualité6, dont l’esprit est assez connu dans le [NP2] monde et qui me fait l’honneur de m’aimer, trouva le projet assez à son gré, non seulement pour me solliciter d’y mettre la main, mais encore pour l’y mettre lui-même, et je fus étonné que deux jours après il me montra toute l’affaire exécutée, d’une manière, à la vérité, beaucoup plus galante7 et plus spirituelle que je ne puis faire, mais où je trouvai des choses trop avantageuses pour moi, et j’eus peur que si je produisais cet ouvrage sur notre théâtre, on ne m’accusât d’abord8 d’avoir mendié les louanges qu’on m’y donnait. Cependant, cela m’empêcha, par quelque considération, d’achever ce que j’avais commencé ; mais tant de gens me pressent tous les jours de le faire, que je ne sais ce qui en sera, et cette incertitude est cause que je ne mets point dans cette préface ce qu’on verra dans La Critique, en cas que je me résolve à la faire paraître9. S’il faut que cela soit, je le dis encore, ce sera seulement pour venger le public du chagrin délicat10 de certaines gens ; car pour moi je m’en tiens assez vengé par la réussite de ma comédie, et je souhaite que toutes celles que je pourrai faire soient traitées par eux comme celle-ci, pourvu que le reste11 suive de même.