Préface
Le Railleur, ou la satire du temps
Mareschal, André
Éditeur scientifique : Lochert, Véronique
Description
Auteur du paratexteMareschal, André
Auteur de la pièceMareschal, André
Titre de la pièceLe Railleur, ou la satire du temps
Titre du paratexteAu lecteur
Genre du textePréface
Genre de la pièceComédie
Date1638
LangueFrançais
ÉditionParis, Toussaint Quinet, 1638, in-4°. (Numérisation en cours)
Éditeur scientifiqueLochert, Véronique
Nombre de pages3
Adresse source
Fichier TEIhttp://www.idt.paris-sorbonne.fr/tei/Mareschal-Railleur-Preface.xml
Fichier HTMLhttp://www.idt.paris-sorbonne.fr/html/Mareschal-Railleur-Preface.html
Fichier ODThttp://www.idt.paris-sorbonne.fr/odt/Mareschal-Railleur-Preface.odt
Mise à jour2015-05-29
Mots-clés
Mots-clés français
GenreComédie
SourcesComédie italienne ; Plaute
SujetInventé ; petit
DramaturgieRespect des règles
Personnage(s)Courtisane ; filou ; financier ; capitan ; poète ; femmes
ReprésentationEn différents lieux : Marais, hôtel de Richelieu, Louvre
RéceptionSuccès mais interruption des représentations ; représentation / lecture
ExpressionStyle comique
MetadiscoursArgument
Relations professionnellesRivalités avec dramaturges modernes
Mots-clés italiens
GenereComedia
FontiCommedia italiana ; Plauto
ArgomentoInventato ; piccolo
DrammaturgiaRispetto delle regole
Personaggio(i)Cortigiàna ; imbrogliòne ; finanzière ; capitano ; poeta ; donne
RappresentazioneIn tre luoghi diferenti : Marais, hôtel de Richelieu, Louvre
RicezioneSuccesso ; interruzione delle rappresentazioni ; rappresentazione / lettura
EspressioneStile comico
MetadiscorsoArgomento
Rapporti professionaliRivalità con drammaturghi moderni
Mots-clés espagnols
GéneroComedia
FuentesComedia italiana ; Plauto
TemaInventado ; pequeño
DramaturgiaRespeto de las reglas
Personaje(s)Cortesana ; timador ; financiero ; capitano ; poeta ; damas
RepresentaciónEn tres lugares diferentes : Marais, hôtel de Richelieu, Louvre
RecepciónÉxito pero interrupción de las representaciones ; representación / lectura
ExpresiónEstilo comico
MetadiscursoArgumento
Relaciones profesionalesRivalidades con dramatugos modernos
Présentation
Présentation en français
Texte
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AU LECTEUR
{NP1} C’est presque sans sujet que je te veux éclaircir le sujet de cette pièce, puisqu’il est assez facile et assez net pour se faire entendre de soi-même dans sa suite et que j’ai jugé qu’un argument ne lui serait qu’inutile1. Ce que j’ai à te dire est que je te donne en français une agréable comédie à l’italienne, et le tout pourtant de ma seule invention, qui te doit plaire davantage quand tu considéreras que je n’ai rien emprunté d’étranger et que Paris m’a fourni toutes mes idées. Pour faire la satire et railler avec quelque grâce, j’ai pris pour objets cinq ou six conditions assez comiques pour te faire rire et trop communes en ce temps pour n’être pas connues2. J’ai pensé qu’une courtisane plus adroite que vilaine et un filou, son protecteur, valaient mieux qu’un parasite et qu’une effrontée dedans Plaute et chez les Italiens. J’ai cru qu’un financier, aussi vain que riche et prodigue, ne tiendrait pas mal sa partie3 en la satire, que la muguette4 et la niaise donneraient beaucoup d’éclat à la gaillarde, et dans leurs accords ou dans leurs disputes j’ai dépeint les fantaisies et les esprits de nos dames. Au reste pour ne désobliger personne en particulier, {NP2} quoique je touche en général, j’ai décrit mille humeurs et mille vices poétiques sous le nom d’un poète seul, et pour n’irriter aucun de nos fanfarons, qui se fussent imaginés qu’on eût dû lire leur nom dessous le tableau du Capitan, je l’ai fait Espagnol originaire, combien que5 sa vanité soit française autant que son langage. Je serais aussi vain que lui si je voulais te louer cette comédie, et c’est moins pour l’estimer que pour la justifier que je dis qu’elle est dans toutes les règles. Le sujet est petit ; aussi la comédie n’en demande pas un grand ; et ceux qui l’ont vu représenter au Louvre, à l’Hôtel de Richelieu et aux Marais6, n’ignorent point comment il a été reçu et la raison qui a fait cesser sa représentation7. Je suis bien plus en peine de savoir comme tu la dois recevoir, puisqu’il est vrai qu’aux pièces purement comiques comme est celle-ci, le papier ôte beaucoup de leur grâce et que l’action8 en est l’âme. Ces vers coupés et tous ces petits mots interrompus qui sont du jeu comique9 et qui pour être familiers entrent si facilement dans l’imagination lorsqu’ils sont poussés chaudement, languissent lorsqu’ils sont écrits. Toutefois on me surprend rarement en ce défaut, et mon Hylas10 a montré que mes vers en leur naïveté11 sont plus élevés que rampants12. Je t’en laisse le jugement en cette pièce, et s’il m’est favorable comme je l’espère, tu m’obligeras à te faire voir de suite le chef-d’œuvre de mes comédies, sous le nom du Capitan ou du Fanfaron, que j’ai tiré de Plaute et accommodé à notre théâtre aussi bien qu’à notre histoire et à notre temps13. {NP3} Le premier que j’ai inséré dedans cette Satire n’est qu’un essai et qu’une ébauche pour l’autre que je te promets, et je dirai pourtant en sa faveur que c’est le premier capitan en vers qui a paru dans la scène française14, qu’il n’a point eu d’exemple et de modèle devant lui, et qu’il a précédé (au moins du temps) deux autres qui l’ont surpassé en tout le reste et qui sont sortis de deux plumes si fameuses et comiques, dans l’Illusion et dans les Visionnaires15. Ce n’est pas pour venir en concurrence avec ces puissants génies que je te promets ce dernier capitan, mais seulement pour réparer les fautes que tu pourras reconnaître en cettui-ci16 et te porter à me les pardonner. Excuse-les, afin de me donner envie de t’en montrer un meilleur, qui autrement ne paraîtra qu’afin de me venger de ta rigueur ou de ta médisance.