Préface
L’Illustre Corsaire
Mairet, Jean
Éditeur scientifique : Baby, Hélène
Description
Auteur du paratexteMairet, Jean
Auteur de la pièceMairet, Jean
Titre de la pièceL’Illustre Corsaire
Titre du paratexteAvertissement
Genre du textePréface
Genre de la pièceTragi-comédie
Date1640
LangueFrançais
ÉditionParis, Augustin Courbé, 1640, in-4°.
Éditeur scientifiqueBaby, Hélène
Nombre de pages2
Adresse sourcehttp://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5406932w
Fichier TEIhttp://www.idt.paris-sorbonne.fr/tei/Mairet-LIllustreCorsaire-Preface.xml
Fichier HTMLhttp://www.idt.paris-sorbonne.fr/html/Mairet-LIllustreCorsaire-Preface.html
Fichier ODThttp://www.idt.paris-sorbonne.fr/odt/Mairet-LIllustreCorsaire-Preface.odt
Mise à jour2013-01-20
Mots-clés
Mots-clés français
GenreTragi-comédie ; tragédie
SujetInvention et imitation ; histoire et embellissements ; Marc-Antoine ; Sophonisbe
DramaturgieVraisemblance et vérité ; merveilleux
Personnage(s)Bouffon
RéceptionLe peuple
ExpressionNaïveté
Mots-clés italiens
GenereTragicommedia ; tragedia
ArgomentoInvenzione e imitazione ; storia e abbellimenti ; Marcantonio ; Sofonisba
DrammaturgiaVerosimiglianza e verità ; meraviglioso
Personaggio(i)Buffone
RicezioneIl popolo
EspressioneIngenuità
Mots-clés espagnols
GéneroTragicomedia, tragedia
TemaInvención e imitación, historia y adornos, Sophonisbe, Marc-Antoine
DramaturgiaVerisimilitud y verdad ; maravilloso
Personaje(s)Gracioso
RecepciónEl pueblo
ExpresiónIngenuidad
Présentation
Présentation en français
Texte
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Avertissement
[NP1] Comme ç’a toujours été mon opinion en suite de celle du Philosophe1, que l’invention est la plus noble et la plus excellente qualité du vrai poète, je me suis pour le moins efforcé de m’en servir utilement en toutes les pièces que j’ai données au théâtre ; de là vient que je ne ferai jamais difficulté de changer ni de multiplier les plus notables incidents d’un sujet connu, pourvu que cette ingénieuse liberté ne serve pas seulement beaucoup à l’embellissement ou à la merveille2, mais encore à la vraisemblance du poème, à laquelle je fais profession de m’attacher sur toutes choses, et plutôt même qu’à la vérité ; estimant après le premier maître de l’art, que le vraisemblable appartient proprement au poète, et le véritable à l’historien3. C’est ainsi qu’avec une hardiesse qui passe au delà de l’Histoire, j’introduis Octavie dans la tragédie de Marc-Antoine4, et que par une autre qui va même contre l’Histoire, je fais mourir Massinisse sur le corps de Sophonisbe5, ayant voulu redresser et embellir le naturel de ce héros par une action qu’il ne fit pas à la vérité, mais qu’il devrait avoir faite. En un mot, cette première partie du bon poète [NP2] m’est tellement recommandable, que je n’ai jamais traité de sujet si riche et si rempli de lui-même, où ma Muse n’ait ajouté, bien ou mal, beaucoup du sien. Je me suis même tant hasardé6, que d’en produire quelques-uns qui sont purement du travail de mon imagination ; et si l’on prend la peine de bien considérer ce dernier, on trouvera je m’assure que l’invention en est tout à fait extraordinaire, et qu’à force d’art et de soin je n’ai pas trop mal appuyé, jusques aux moindres incidents, qui font le vraisemblable et le merveilleux7 de cet ouvrage. Au reste je ne doute point que les extravagances de Ténare8, et les choses que les autres disent à cause de lui, ne déplaisent d’abord à ceux qui ne distinguent point la naïveté9 d’avec la bassesse ; mais ils considéreront, s’il leur plaît, que c’est un personnage qui contrefait le ridicule, et dont la grâce consiste plutôt en celle de l’habillement et de l’action, qu’en la beauté des vers ni des sentiments. Enfin c’est un sujet grave et sérieux, dont je me suis proposé de conduire les aventures à leur fin, par des moyens comiques et plaisants, sans m’éloigner jamais des règles de la fable ni de la scène, ou du théâtre et du roman10, pour m’accommoder aux termes et à l’intelligence du peuple notre bon ami.