Dédicace
Saint Eustache martyr
Baro, Balthasar
Éditeur scientifique : Teulade, Anne
Description
Auteur du paratexteBaro, Balthasar
Auteur de la pièceBaro, Balthasar
Titre de la pièceSaint Eustache martyr
Titre du paratexteÀ la Reine d’Angleterre, Henriette-Marie fille de France
Genre du texteDédicace
Genre de la piècePoème dramatique
Date1649
LangueFrançais
ÉditionParis, Antoine de Sommaville, 1649, in-4°
Éditeur scientifiqueTeulade, Anne
Nombre de pages4
Adresse sourcehttp://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k116953q
Fichier TEIhttp://www.idt.paris-sorbonne.fr/tei/Baro-SaintEustache-Dedicace.xml
Fichier HTMLhttp://www.idt.paris-sorbonne.fr/html/Baro-SaintEustache-Dedicace.html
Fichier ODThttp://www.idt.paris-sorbonne.fr/odt/Baro-SaintEustache-Dedicace.odt
Mise à jour2015-05-25
Mots-clés
Mots-clés français
SujetNoblesse ; hagiographie
ActionPéripéties, malheurs
Personnage(s)Saint, héros vertueux
DédicataireAnalogie de destinées : souffrances et vertus
Mots-clés italiens
ArgomentoNobiltà ; agiografia
AzionePeripezie, sfortune
Personaggio(i)Santo, eroe virtuoso
Dedicatario e PersonaggioAnalogia dei destini : sofferenze e virtù
Mots-clés espagnols
TemaNobleza ; hagiografía
AcciónPeripecias ; infortunios
Personaje(s)Santo ; héroe virtuoso
Dedicatario y personajeAnalogía de destinos : sufrimientos y virtudes
Présentation
Présentation en français
Texte
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À la Reine d’Angleterre, Henriette-Marie fille de France5.
Madame,
[NP1] Cet illustre martyr6 que je prends la hardiesse d’exposer aux yeux de Votre Majesté se flatte d’une espérance qui ne sera peut-être pas vaine, et croit avec [NP2] quelque justice que le récit de ses peines apportera quelque consolation à vos déplaisirs. Votre vie et la sienne ont un rapport7 qui me donne de l’étonnement et de l’admiration tout ensemble, et si l’on y peut trouver quelque différence, elle servira seulement à faire voir que, votre vertu ayant été plus éprouvée, elle doit être aussi plus glorieuse8. Placide était sorti d’un sang dont Rome considérait la noblesse, mais l’Histoire ne marque pas qu’il eut comme vous pour aïeux une longue suite de rois, et parmi les biens qu’il perdit, elle ne compte point de couronnes. Il fut l’innocent et le misérable spectateur de l’enlèvement de sa femme, dont l’honneur faillit d’être la proie d’un ravisseur insolent9 ; et Votre Majesté peut dire avoir vu la moitié de soi-même, ou plutôt son tout entre les mains des bourreaux, dont la rage criminelle a triomphé de son honneur et de sa vie10. À peine, Madame, qu’en écrivant ces paroles mon âme n’abandonne mon corps, et ne se mêle aux [NP3] larmes de sang que je verse. Ma douleur va dans un excès qui ne peut être surpassé que par le vôtre. Et certes si jamais la reconnaissance fut capable d’exciter un juste ressentiment11, elle doit produire cet effet en moi, qui reçus autrefois de la générosité de ce prince des bienfaits qui ne mourront jamais en mon souvenir12. Je sais bien, Madame, que m’ayant été procurés13 par Votre Majesté, votre bonté en doit partager la gloire, mais elle me permettra de dire à l’avantage de ce monarque infortuné que quand il était question de faire du bien, son esprit ne souffrait point de violence, et qu’il était bien plus difficile d’arrêter sa libéralité que de l’émouvoir. Qui saura l’état où Votre Majesté se rencontre maintenant après des pertes si funestes verra bien que le présent que j’ose lui faire est plutôt pour m’acquitter des grâces que j’en ai reçues que pour en attirer de nouvelles. Dieu m’est témoin que je n’ai rien que je ne sois prêt à sacrifier pour vos intérêts, et [NP4] que, ne pouvant pas me vanter d’avoir une fortune qui puisse contribuer quelque chose à vous faire rendre ce que la rébellion et l’injustice vous ont en quelque façon ravi, j’ai au moins quelques restes de vie que j’y emploierai avec chaleur, et avec autant de passion que j’en ai d’être cru,
De Votre Majesté, Madame,
Très humble, très obéissant,
très fidèle, et très obligé serviteur,
Baro.