Préface
Aricidie ou le mariage de Tite
Le Vert
Éditeur scientifique : Fournial, Céline
Description
Auteur du paratexteLe Vert
Auteur de la pièceLe Vert
Titre de la pièceAricidie ou le mariage de Tite
Titre du paratexteAu Lecteur
Genre du textePréface
Genre de la pièceTragi-comédie
Date1646
LangueFrançais
Éditionimprimé à Rouen et se vend à Paris, Antoine de Sommaville, 1646, in-4°
Éditeur scientifiqueFournial, Céline
Nombre de pages2
Adresse sourcehttp://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k109777w.r
Fichier TEIhttp://www.idt.paris-sorbonne.fr/tei/LeVert-Aricidie-Preface.xml
Fichier HTMLhttp://www.idt.paris-sorbonne.fr/html/LeVert-Aricidie-Preface.html
Fichier ODThttp://www.idt.paris-sorbonne.fr/odt/LeVert-Aricidie-Preface.odt
Mise à jour2013-05-09
Mots-clés
Mots-clés français
SourcesSuétone ; Tacite
SujetHistorique / épisode inventé
DramaturgieVraisemblance
Personnage(s)Tite ; Aricidie ; Vespasian ; Domitian
MetadiscoursGoût pour les préfaces brèves ; utilité des préfaces
Relations professionnellesAmitié avec Corneille ; éloge de Corneille
AutreOrigine normande
Mots-clés italiens
FontiSuetonio ; Tacito
ArgomentoStorico / episodio inventato
DrammaturgiaVerosimiglianza
Personaggio(i)Tito ; Aricidia ; Vespasiano ; Domiziano
MetadiscorsoGusto per le prefazioni brevi ; utilità delle prefazioni
Rapporti professionaliAmicizia con Corneille ; elogio di Corneille
AltriOrigine normanna
Mots-clés espagnols
FuentesSuetonio ; Tácito
TemaHistórico / episodio inventado
DramaturgiaVerosimilitud
Personaje(s)Tite ; Aricidie ; Vespasian ; Domitian
MetadiscursoGusto por los prólogos cortos ; utilidad de los prólogos
Relaciones profesionalesAmistad con Corneille ; elogio de Corneille
OtrasOrigen normando
Présentation
Présentation en français
Texte
Afficher les occurrences dans les notes
Au Lecteur
[NP1] Comme je suis assez heureux pour être né Normand, je ne suis pas assez vain pour croire qu’on ne me reprochera pas les défauts que le vulgaire impute grossièrement à ceux de ma nation1. Il les accuse d’altérer quelquefois la vérité et de cacher sous des adresses artificieuses le lustre et l’éclat de cette brillante lumière de toutes les actions de la vie2. Il me serait aussi glorieux que facile de défendre ici l’innocence et la cause générale de ma patrie, et de rejeter sur la jalousie que l’on a conçue autrefois de ses anciennes prospérités cette injuste calomnie, confirmée3 seulement par le temps et par la médisance. Mais puisque je réserve pour un autre lieu cette apologie et ce pieux devoir que je veux rendre à mon pays4, je me contenterai maintenant de ne m’intéresser que pour moi5 et d’appuyer par de solides témoignages la base et le sujet de mon poème. Ceux qui n’ont connu Tite que superficiellement ont toujours pensé que ce prince n’a jamais aimé que Bérénice6 et, n’ayant été que deux ans Empereur, qu’il soit mort fort jeune. Mais Suétone7 les instruira suffisamment de ses inclinations et leur apprendra qu’il fut marié deux fois, que sa première femme était notre Aricidie, fille de Tertulle, chevalier romain qui avait été capitaine des cohortes prétoriennes, et que la seconde se nommait Marcie Fulvie8 qu’il épousa à l’âge de quarante ans. Je n’ai point appréhendé de bâtir sur ce fondement, et la principale action de cet ouvrage étant son mariage, qui est un incident9 et une circonstance véritable dans l’Histoire, il m’a semblé que je pouvais y joindre quelque épisode10 vraisemblable11. Je l’ai trouvé dans Tacite, qui rapporte au 4[ième] livre des Hist[oires]12 que Vologèse roi des Parthes envoya des ambassadeurs à Vespasian lui offrir quarante mille hommes de cheval pour l’assister dans la guerre qu’il commençait pour lors contre Vitelle13 ; et sur cette amitié effective qui était entre ces deux Princes, j’ai feint une alliance apparente14 qui peut y avoir été15 : car comme je ne saurais montrer que Domitian ait épousé Zaratte, fille de Vologèse, aussi ne peut-on pas me prouver qu’elle n’ait point été sa femme qui soit morte aux premières années de leur mariage16. Voilà, mon cher lecteur, de quoi j’ai formé le corps de mon sujet et le peu que j’avais à vous dire, que vous approuverez si vous êtes de mon sentiment. Les préfaces, que j’aime quand elles ne sont pas trop longues17, ne me [NP2] semblent point absolument inutiles, particulièrement dans les histoires peu connues, où le moindre avertissement donne quelquefois beaucoup de lumière et d’intelligence. Je n’ignore pas que cette mienne opinion ne puisse être condamnée de quelques-uns, mais je sais bien aussi qu’elle est suivie de beaucoup d’autres et que j’ai pour modèle et pour partisan (comme pour ami18 et pour compatriote, dont je ne tire pas une petite vanité) le grand Maître de l’Art19, qui dans le Cinna20 et le Polyeucte n’a pas jugé hors de propos de préparer ses lecteurs par des commencements semblables21.