Préface
Crispin précepteur
Jean-François Juvenon, dit La Tuillerie
Éditeur scientifique : Piot, Coline
Description
Auteur du paratexteJean-François Juvenon, dit La Tuillerie
Auteur de la pièceJean-François Juvenon, dit La Tuillerie
Titre de la pièceCrispin précepteur
Titre du paratexteÀ un ami qui est à la campagne
Genre du textePréface
Genre de la pièceComédie
Date1680
LangueFrançais
ÉditionParis, Ribou, 1680, in-12°. (Numérisation en cours)
Éditeur scientifiquePiot, Coline
Nombre de pages3
Adresse source
Fichier TEIhttp://www.idt.paris-sorbonne.fr/tei/LaTuillerie-CrispinPrecepteur-Preface.xml
Fichier HTMLhttp://www.idt.paris-sorbonne.fr/html/LaTuillerie-CrispinPrecepteur-Preface.html
Fichier ODThttp://www.idt.paris-sorbonne.fr/odt/LaTuillerie-CrispinPrecepteur-Preface.odt
Mise à jour2014-11-03
Mots-clés
Mots-clés français
GenreComédie
ActionComique
RéceptionRire
FinalitéFaire rire
Mots-clés italiens
GenereCommedia
AzioneComica
RicezioneRiso
FinalitàFar ridere
Mots-clés espagnols
GéneroComedia
AcciónCómica
RecepciónReír
FinalidadHacer reír
Présentation
Présentation en français
L’intérêt de cette préface réside surtout dans la réflexion qu’elle ouvre sur la nature du comique. Les spectateurs mécontents ne contestent pas l’effet du spectacle – ils ont ri – mais les causes du rire, en distinguant sujet risible et sujet non risible. Loin de s’en offenser, l’auteur entend « divertir » son destinataire en mettant en scène avec humour les reproches du public. Les propos désobligeants sont ainsi désinvestis de leur charge satirique ; sans menacer la réception de la comédie par le lecteur, ils concourent au contraire à le faire entrer, dès la préface, dans le monde du rire, dans lequel même l’auteur ne se prend pas au sérieux.
Texte
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A un ami qui est à la campagne1
{NP1} Vous me l’aviez bien dit, que je ne pourrais m’empêcher de faire parler de moi. Que voulez-vous ? J’espérais que ma petite comédie ferait rire ; on y a ri. Et pour vous divertir aussi, non pas en vous envoyant ma pièce, je vous dirai qu’une personne que j’avais priée d’aller dans le parterre pour savoir ce que l’on en dirait en la voyant représenter, vint après la comédie {NP2} me dire avec sincérité que plusieurs gens en avaient parlé de différentes manières, mais que nul n’avait dit qu’elle fût bonne ; que, entre autres, un homme assez bien mis, et qui paraissait avoir de l’esprit, dit : Voilà qui est assez méchant, et qui me demanderait pourquoi j’y ai ri, m’embarrasserait fort. Un autre ajouta : La Tuillerie pouvait bien se passer de nous faire rire sans sujet, disant qu’il n’y en n’avait pas trouvé2. Par bonheur, un de mes amis, se trouvant là, voulut prendre mon parti. Je l’avais fait entrer à la comédie sans payer. Si celui, dit-il, qui l’a faite n’a pas prétendu vous donner une bonne chose, il n’a pas cru aussi vous faire un méchant présent. Enfin, je fus tout étonné de l’esprit que je trouvai dans mon ami3. Je lui demandai si ce qu’il m’avait dit n’avait point fait changer d’avis à ces deux Messieurs ; il me répondit qu’il ne le croyait pas, car ils étaient sortis sans lui vouloir répondre, et que c’était là {NP3} où il les attendait. Je vous prie pourtant, malgré les injustices du siècle, de recevoir ce petit présent de la part de votre véritable ami,
La Tuillerie