Dédicace
Daire, Tragédie de feu Jacques de la Taille, du Pays de Beauce
La Taille, Jean de
Éditeur scientifique : Ternaux, Jean-Claude
Description
Auteur du paratexteLa Taille, Jean de
Auteur de la pièceLa Taille, Jacques de
Titre de la pièceDaire, Tragédie de feu Jacques de la Taille, du Pays de Beauce
Titre du paratexteÀ François d’Angennes chevalier, Seigneur de Monlouët, Jean de La Taille de Bondaroy
Genre du texteDédicace
Genre de la pièceTragédie
Date1573
LangueFrançais
ÉditionParis, Fédéric Morel, 1573, in-8°
Éditeur scientifiqueTernaux, Jean-Claude
Nombre de pages3
Adresse sourcehttp://www.e-corpus.org/notices/163412/gallery/2241465
Fichier TEIhttp://www.idt.paris-sorbonne.fr/tei/LaTaille-Daire-Dedicace.xml
Fichier HTMLhttp://www.idt.paris-sorbonne.fr/html/LaTaille-Daire-Dedicace.html
Fichier ODThttp://www.idt.paris-sorbonne.fr/odt/LaTaille-Daire-Dedicace.odt
Mise à jour2014-09-29
Mots-clés
Mots-clés français
GenreTragédie
SujetMisère des grands
Personnage(s)Grand monarque
FinalitéInstruire les Grands
Expression« Gravité » ; « facilité » ; « promptitude »
ActualitéGuerres civiles
AutreConfrères (Ronsard, Du Bellay et Jodelle)
Mots-clés italiens
GenereTragedia
ArgomentoMiseria dei Grandi
Personaggio(i)Grande monarca
FinalitàIstruire i Grandi
Espressione« Gravità » ; « facilità » ; « rapidità »
AttualitàGuerre civili
AltriColleghi (Ronsard, Du Bellay e Jodelle)
Mots-clés espagnols
GéneroTragedia
TemaMiseria de los grandes
Personaje(s)Gran monarca
FinalidadInstruir a los grandes
Expresión« Gravedad » ; « facilidad » ; « prontitud »
ActualidadGuerras civiles
OtrasCompañeros (Ronsard, Du Bellay y Jodelle)
Présentation
Présentation en français
Texte
Afficher les occurrences dans les notes
À François d’Angennes, chevalier de Monlouët1, Jean de La Taille de Bondaroy
{2r°} Ayant ouï le récit de vos vertus et su l’alliance que vous faites en vous des Armes et des Muses, et le bon vouloir qu’il vous plaît me porter (sans m’avoir jamais vu), persuadé, possible2, que j’aime ce que vous aimez et qu’en moi j’ai allié ces mêmes choses, ayant fait preuve des unes3, et profession des autres, j’ai pensé que je ne pourrais choisir un meilleur curateur à ce pauvre orphelin (dont le père fut né gentilhomme) qu’à un si savant et courtois chevalier que vous, encore que ne soyez {2v°} prince, duc, ni comte, aimant mieux l’adresser à un qui n’étant né prince mérite de l’être, qu’à tel qui l’étant ne mérite de l’être. C’est, Monsieur, la tragédie présente, que feu mon frère4 fit en l’âge de dix-neuf ans, et qui5 le vingtième de ses ans mourut à Paris de peste, avec un autre mien frère et un cousin germain, presque tous trois en un jour6. Et si le souverain moteur de l’univers lui eût prêté autant de vie et d’heur7 que de savoir, il eût bientôt en la carrière des Muses jeté la poussière et le soleil en la vue (ainsi que vous-même pourrez juger par ses vers) de nos poètes français, voire des plus excellents, et non seulement de ceux qui si dépiteusement8 déchirent et tirent au poil notre pauvre poésie et n’y entendent rien, m’assurant, Monsieur, si vous l’eussiez connu autant par hantise9, comme vous pourrez faire par le peu de ses écrits abortifs10, que vous eussiez jugé qu’il avait déjà en soi la gravité de Ronsard, la facilité de Du Bellay et la promptitude de Jodelle11. Il vous plaira donc en l’honneur de Noblesse être le protecteur de ce Daire où je m’assure que, {3r°} voyant un si grand monarque trahi et bouleversé12 du haut en bas de son empire, avec la perte de sa vie et des siens, vous en pourrez au moins recueillir ce fruit d’apprendre à supporter plus patiemment, par le malheur d’un plus grand, toutes nos adversités, ensemble13 toutes les piteuses14 et sanglantes tragédies qu’on a depuis dix ou douze ans jouées sur l’échafaud15 de France, et durant le commun malheur de nos folles guerres civiles où les uns et les autres avons porté les armes malheureuses, teintes en notre propre sang16.
Adieu, Monsieur, lequel je supplie vous donner plus d’heur17, que n’eut celui dont est faite cette tragédie que je vous envoie de Bondaroy18 pour vos étrennes, ce premier jour de l’an 1573. Attendant que je mette en lumière et vous fasse voir ma Géomance et mes autres poèmes19.