Préface
L’ Eunuque
La Fontaine, Jean de
Éditeur scientifique : Rescia, Laura
Description
Auteur du paratexteLa Fontaine, Jean de
Auteur de la pièceLa Fontaine, Jean de
Titre de la pièceL’ Eunuque
Titre du paratexteAvertissement au lecteur
Genre du textePréface
Genre de la pièceComédie
Date1654
LangueFrançais
ÉditionParis, Augustin Courbé, 1654, in-4°
Éditeur scientifiqueRescia, Laura
Nombre de pages5
Adresse sourcehttp://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k70783v
Fichier TEIhttp://www.idt.paris-sorbonne.fr/tei/LaFontaine-Eunuque-Preface.xml
Fichier HTMLhttp://www.idt.paris-sorbonne.fr/html/LaFontaine-Eunuque-Preface.html
Fichier ODThttp://www.idt.paris-sorbonne.fr/odt/LaFontaine-Eunuque-Preface.odt
Mise à jour2016-01-07
Mots-clés
Mots-clés français
SourcesTérence ; Ménandre ; Plaute ; éloge du modèle latin ; perfection des Anciens
SujetSimplicité
DramaturgieSimplicité du nœud ; originalité ; bienséance ; médiocrité ; vraisemblance ; naturel
RéceptionCritique populaire ; arbitraire et incompétente
ExpressionRevue et corrigée par ses amis
Mots-clés italiens
FontiTerenzio ; Menandro ; Plauto ; elogio del modello latino ; perfezione degli Antichi
ArgomentoSemplicità
DrammaturgiaSemplicità del nodo ; originalità ; decoro ; mediocrità ; verosimiglianza ; naturale
RicezioneCritica popolare ; arbitraria e incompetente
EspressioneRivista e corretta dagli amici
Mots-clés espagnols
FuentesTerencio ; Menandro ; Plauto ; elogio del modelo latino ; perfección de los Antiguos
TemaSencillez
DramaturgiaSencillez del nudo ; originalidad ; decoro ; mediocridad ; verosimilitud ; naturalidad.
RecepciónCrítica popular ; arbitraria e incompetente
ExpresiónRevisada y corregida por sus amigos
Présentation
Présentation en français
Texte
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Avertissement au lecteur
[NP1] Ce n’est ici qu’une médiocre copie d’un excellent original. Peu de personnes ignorent de combien d’agréments est rempli L’Eunuque latin1. Le sujet en est simple, comme le prescrivent nos maîtres2, il n’est point embarrassé d’incidents confus, il n’est point chargé d’ornements inutiles et détachés; tous les ressorts y remuent la machine, et tous les moyens y acheminent à la fin. Quant au nœud3, c’est un des plus beaux et des moins [NP2] communs de l’antiquité. Cependant il se fait avec une facilité merveilleuse, et n’a pas une seule de ces contraintes que nous voyons ailleurs. La bienséance et la médiocrité, que Plaute ignorait, s’y rencontrent partout; le parasite n’y est point goulu par-delà la vraisemblance; le soldat n’y est point fanfaron jusqu’à la folie; les expressions y sont pures, les pensées délicates; et, pour comble de louange, la nature y instruit tous les personnages, et ne manque jamais de leur suggérer ce qu’ils ont à faire et à dire. Je n’aurai jamais fait4 d’examiner toutes les beautés de L’Eunuque: les moins clairvoyants s’en sont aperçus aussi bien que moi. Chacun sait que l’ancienne Rome faisait souvent ses délices de cet ouvrage, qu’il recevait les applaudissements des honnêtes gens et du peuple, et qu’il passait alors pour une des plus belles productions de cette Vénus Africaine5, dont [NP3] tous les gens d’esprit sont amoureux. Aussi Térence s’est-il servi des modèles les plus parfaits que la Grèce ait jamais formés; il avoue être redevable à Ménandre de son sujet, et des caractères du parasite et du fanfaron6. Je ne le dis point pour rendre cette comédie plus recommandable: au contraire, je n’oserais nommer deux si grands personnages sans crainte de passer pour profane et pour téméraire d’avoir osé travailler après eux, et manier indiscrètement ce qui a passé par leurs mains7. À la vérité, c’est une faute que j’ai commencée, mais quelques-uns de mes amis me l’ont fait achever: sans eux, elle aurait été secrète, et le public n’en aurait rien su. Je ne prétends pas non plus empêcher la censure de mon ouvrage, ni que ces noms illustres de Térence et de Ménandre lui tiennent lieu d’un assez puissant bouclier [NP4] contre toute sortes d’atteintes; nous vivons dans un siècle et dans un pays où l’autorité n’est point respectée: d’ailleurs, l’état des Belles Lettres est entièrement populaire, chacun y a droit de suffrage, et le moindre particulier n’y reconnaît pas de plus souverain juge que soi. Je n’ai donc fait cet avertissement que par une espèce de reconnaissance. Térence m’a fourni le sujet, les principaux ornements, et les plus beaux traits de cette comédie. Pour les vers et pour la conduite, on y trouverait beaucoup plus de défauts, sans les corrections de quelques personnes dont le mérite est universellement honoré 8. Je tairai leurs noms par respect, bien que ce soit avec quelque sorte de répugnance; au moins m’est-il permis de déclarer que je leur dois la meilleure et la plus saine partie de ce que je ne dois pas à Térence.[NP5] Quant au reste, peut-être le lecteur en jugera-t-il favorablement9: quoi qu’il en soit, j’espérerai toujours davantage de sa bonté, que de celle de mes ouvrages.