IdT – Les idées du théâtre


 

Préface

Le Comte d’Essex. Tragédie

La Calprenède, Gautier de Coste, sieur de

Éditeur scientifique : Déléris Alban

Description

Auteur du paratexteLa Calprenède, Gautier de Coste, sieur de

Auteur de la pièceLa Calprenède, Gautier de Coste, sieur de

Titre de la pièceLe Comte d’Essex. Tragédie

Titre du paratexteAu Lecteur

Genre du textePréface

Genre de la pièceTragédie

Date1639

LangueFrançais

ÉditionParis : Antoine de Sommaville, 1639, in-4°

Éditeur scientifiqueDéléris Alban

Nombre de pages2

Adresse sourcehttp://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k72309t/f1.image.r

Fichier TEIhttp://www.idt.paris-sorbonne.fr/tei/LaCalp-ComteEssex-Preface.xml

Fichier HTMLhttp://www.idt.paris-sorbonne.fr/html/LaCalp-ComteEssex-Preface.html

Fichier ODThttp://www.idt.paris-sorbonne.fr/odt/LaCalp-ComteEssex-Preface.odt

Mise à jour2015-03-17

Mots-clés

Mots-clés français

SourcesHistoire anglaise

SujetNon inventé

Relations professionnellesImprimeur ; fautes d’impression ; aristocratie ; métier des armes et écriture dramatique

ActualitéAngleterre contemporaine

Mots-clés italiens

FontiStoria inglese

ArgomentoNon inventato

Rapporti professionaliStampatore ; errori di stampa ; aristocrazia ; mestiere delle armi e scrittura drammatica

AttualitàInghilterra contemporanea

Mots-clés espagnols

FuentesHistoria inglesa

TemaNo inventado

Relaciones profesionalesImpresor ; erratas ; aristocracia ; oficio de las armas y escritura dramática

ActualidadInglaterra contemporánea

Présentation

Présentation en français

La Calprenède associe dans cette préface sa tragédie Le Comte d’Essex à une autre, Jeanne Reine d’Angleterre, publiée un an auparavant, les deux pièces ayant pour point commun de tirer leur sujet de l’histoire anglaise contemporaine ou du moins récente. Rappelant qu’il a d’abord embrassé la carrière militaire, il évoque ici le discrédit dont souffrent les écrivains d’origine aristocratique. Notons que dans le cas de La Calprenède ce discrédit est relatif, puisqu’il connaîtra un grand succès comme romancier (Cassandre, à partir de 1644, Cléopâtre à partir de1647, puis Faramond à partir de 1664). Il insiste également sur la véracité historique du Comte d’Essex, qui s’ancre dans une actualité qui n’est pas étrangère aux rapports privilégiés de l’auteur avec l’Angleterre (sa tragédie de Phalante, publiée en 1642, est l’une des adaptations du roman de Sir Philip Sidney, l’Arcadia). C’est par ailleurs l’occasion pour l’auteur de rappeler ses déboires éditoriaux précédents, notamment avec Antoine de Sommaville, qui avait publié sa Jeanne pendant son absence de Paris et en laissant croire qu’il était mort.

Texte

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AU LECTEUR

[NP1] Lecteur, je ne prétends point vous donner bonne opinion de cet ouvrage : j’espère si peu de gloire de ceux de cette nature, que je ne craindrai point de vous dire, que le jugement que vous en ferez m’est indifférent, et qu’hormis votre satisfaction qui m’est chère, je n’en veux point tirer d’un amusement1 que l’erreur du siècle rend presque honteux à ceux de ma profession2. Je ne combattrai point ici l’aveuglement de ceux qui sont dans cette opinion, et je ferai encore moins le fanfaron, étant d’un pays qu’on soupçonne assez de ce vice3 : mais je vous redirai franchement, que si je dois espérer quelque honneur dans le monde, je le dois véritablement tirer d’ailleurs. Je n ’ai jamais désiré que mon nom f[û]t connu, et si j’ai souffert qu’on l’ait mis au bas de mon épître4, c’est parce qu’il avait été déjà vu dans des ouvrages encore pires5, et qui ont été imprimés en mon absence et à mon déçu6. Tous mes plus particuliers amis, et ceux qui ont trouvé mon faible, ne m’ont jamais su piquer7 que par ce reproche : ce n’est pas que beaucoup d’honnêtes gens ne s’y emploient8, et que [NP2] l’exemple de plusieurs personnes de condition et de mérite, ne puisse autoriser ce divertissement : mais enfin le nombre des ignorants prévaut à9 celui des habiles gens, et nous devons souffrir ce petit déplaisir du malheur et de la corruption du siècle. Si vous trouvez quelque chose dans cette tragédie que vous n’ayez point lu dans les historiens anglais10, croyez que je ne l’ai point inventé, et que je n’ai rien écrit que sur de bonnes mémoires que j’en avais reçues de personnes de condition, et qui ont peut-être part à l’histoire11. Pardonnez les fautes de l’impression comme celles d’une misérable Jeanne d’Angleterre que j’ai faite d’autrefois, où il y en a sans mentir autant que de mots ; c’est une tragédie que j’avais chèrement aimée, mais par malheur elle fut jouée12 et imprimée en mon absence13, comme je vous ai déjà dit, et l’imprimeur sur quelques légères apparences14 m’a fait passer pour mort dans son épître15 quoique, Dieu merci je ne me sois jamais mieux porté.