Dédicace
Le Miroir des veuves. Tragédie sacrée d’Holopherne et Judith
Heyns, Pierre
Éditeur scientifique : Cullière, Alain
Description
Auteur du paratexteHeyns, Pierre
Auteur de la pièceHeyns, Pierre
Titre de la pièceLe Miroir des veuves. Tragédie sacrée d’Holopherne et Judith
Titre du paratexteÀ très honnête et vertueuse demoiselle, Mademoiselle Van Nispen, veuve de feu Monsieur Hoostman de louable mémoire
Genre du texteDédicace
Genre de la pièceTragédie
Date1596
LangueFrançais
ÉditionHaarlem, Gilles Romain, pour Zacharie Heyns, libraire à Amsterdam, 1596, in-8°. (Numérisation en cours)
Éditeur scientifiqueCullière, Alain
Nombre de pages2
Adresse source
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Mise à jour2014-12-22
Mots-clés
Mots-clés français
GenreComédie ; tragédie
SujetGrave et modeste
ComédiensÉcoliers
ScenographieCostumes en soie
ReprésentationÉcole de jeunes filles
FinalitéHonnête récréation
ExpressionGrave et modeste
Mots-clés italiens
GenereCommedia ; tragedia
ArgomentoGrave e modesto
AttoriScolari
ScenografiaAbiti di seta
RappresentazioneScuola di ragazze
FinalitàRicreazione onesta
EspressioneGrave e modesta
Mots-clés espagnols
GéneroComedia ; tragedia
TemaGrave y modesto
Actor(es)Escolares
EscenografiaTrajes de seda
RepresentaciónEscuelas de muchachas
FinalidadHonesta recreación
ExpresiónGrave y modesta
Présentation
Présentation en français
Texte
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À très honnête et vertueuse demoiselle, Mademoiselle Van Nispen, veuve de feu Monsieur Hoostman de louable mémoire1.
Mademoiselle très honorée, il y a longtemps que j’ai fort désiré de faire paraître publiquement l’affection et respect que je vous porte et porterai à jamais, en reconnaissance de l’honneur et faveur que nous (je dis moi et les miens) avons reçu de vous en plusieurs endroits, tant en Anvers, notre bien chère patrie, qu’en Allemagne, Osterland2 et ailleurs, où nous nous sommes entre-trouvés. Et pensant à part moi comment je le pourrais faire honnêtement en vous agréant, je me suis avisé de vous dédier une des comédies ou tragédies jouées il y a quelques années par les disciples de notre école3, au nombre desquelles furent aussi mesdemoiselles vos chères filles, à la requête de qui vous fîtes faire, par une honnête libéralité qui vous est comme naturelle, quelques habillements de soie pour accoutrer certains personnages desdites comédies4. Et à qui la pourrais-je aussi mieux adresser qu’à celle que je connais de long temps5, vraie amatrice de toute honnête récréation, et par conséquent de la comédie et tragédie grave et modeste6, comme sont celles dont nous venons de parler ? Or étant l’an passé sollicité bien instamment par quelques miens amis, amateurs de la vertu, de mettre en lumière, à l’édification du sexe féminin, celle des Ménagères, comme je fis aussi7, je me résolus alors de publier à votre honneur la tragédie d’Holopherne et Judith, laquelle je jugeai entre les autres mieux vous convenir, en premier lieu parce qu’elle traite de la vraie viduité, auquel état vous avez déjà été l’espace de quinze ans, bien qu’à votre grand regret, pour avoir perdu un tant homme de bien que fut d’heureuse mémoire le Sr Hoostman, votre feu mari. En après, pour ce que vous prîtes si grand plaisir à la voir représenter, comme souvent ai entendu, et même de votre propre bouche. Dont m’assure fermement que vous ne prendrez moindre plaisir à la feuilleter et remirer8 à part vous. Je vous la dédie et consacre donc maintenant d’une affection sincère et entière, vous priant la recevoir de la pareille, comme je n’en doute aucunement. Et à tant9, Mademoiselle, me recommanderai à la continuation de vos bonnes grâces, suppliant Dieu vous élargir tant les siennes qu’en décevant et surmontant le cruel Holopherne (je dis ce Lion rugissant, qui tâche jour et nuit à dévorer les fidèles10), vous puissiez en Judith, avec tous les vôtres, chanter à jamais le cantique d’éternelle louange11. Ainsi soit-il.
De Haarlem, ce premier de mai, 1596.
Votre très humble et bien affectionné serviteur et ami, Pierre Heyns.