Préface
Le Souper mal apprêté
Noël Lebreton, dit Hauteroche
Éditeur scientifique : Piot, Coline
Description
Auteur du paratexteNoël Lebreton, dit Hauteroche
Auteur de la pièceNoël Lebreton, dit Hauteroche
Titre de la pièceLe Souper mal apprêté
Titre du paratexteAu lecteur
Genre du textePréface
Genre de la pièceComédie en un acte
Date1670
Languefrançais
ÉditionParis : G.Quinet, 1670, in-12°
Éditeur scientifiquePiot, Coline
Nombre de pages3
Adresse sourcehttp://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k109762n/f169.image.r=Hauteroche,%20No%C3%ABl%20Lebreton.langFR
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Fichier ODThttp://www.idt.paris-sorbonne.fr/odt/Hauteroche-Souper-Au lecteur-reluLMCP.odt
Mise à jour2017-03-30
Mots-clés
Mots-clés français
GenrePetite comédie
SujetSujet simple
DramaturgieUn acte
RéceptionSuccès
ExpressionStyle naturel ; style comique ; style naïf
Mots-clés italiens
Mots-clés espagnols
Présentation
Présentation en français
Texte
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Au lecteur
{p. 153}Quoique cette petite pièce ait été représentée dans un temps favorable pour la comédie1, elle n’a pas laissé d’avoir un peu de réussite2, et d’être applaudie de la plus grande partie de ceux qui l’ont vue sur le théâtre de l’Hôtel de Bourgogne. Quantité de gens, qui sans doute ont été trop favorablement prévenus pour elle, en ont trouvé l’invention particulière, la conduite assez raisonnable, la versification naturelle, et, surtout, purgée de ces basses expressions qui, d’ordinaire, sont remplies de quolibets3, ou de ces sales équivoques, capables de donner du dégoût à l’honnête homme, et de causer l’indignation du beau sexe4. Après un jugement si avantageux, j’ai cru que je pouvais hasarder sur le papier ce qui n’avait pas déplu à la représentation. S’il arrive que quelque lecteur se chagrine de {p. 154} n’y point rencontrer de ces grands vers forts et pompeux, je le prie, avant que de me condamner, de considérer que la matière ne le demande pas ; que c’est une pièce d’un acte, où l’on n’a pas la liberté de s’étendre ; et que les vers qui content naturellement un sujet ne coûtent pas moins à l’imagination que ceux qui sont remplis de grands mots, et qui souvent, avec toute leur pompe, ne signifient que très peu de chose. La raison qui fait que ces sortes de vers ne donnent pas moins de peine à tourner que les autres est que l’imagination, étant seule attachée à rendre compte des choses arrivées hors de la vue des spectateurs, ou à faire naître, ou à débrouiller quelques incidents, ou bien à faire venir quelque acteur sur la scène, n’a pas la même chaleur que quand elle est échauffée par le mouvement de quelque passion : en cet état, elle est lente dans ses productions ; elle n’est point excitée par les grands sentiments ; les idées qui l’occupent ne lui présentent rien d’élevé ; au contraire, {p. 155}elles sont toutes simples, et ne demandent que très peu de discours, et beaucoup de naïveté. J’ose bien dire que dans l’Amant qui ne flatte point5, il y a d’assez beaux vers ; mais, comme c’est une comédie de cinq actes, il ne m’a pas été difficile d’y trouver leur place.