IdT – Les idées du théâtre


 

Dédicace

Le Théâtre d’Alexandre Hardy, Parisien. Tome cinquième.

Hardy, Alexandre

Éditeur scientifique : Cavaillé, Fabien

Description

Auteur du paratexteHardy, Alexandre

Auteur de la pièceHardy, Alexandre

Titre de la pièceLe Théâtre d’Alexandre Hardy, Parisien. Tome cinquième.

Titre du paratexteÀ Monseigneur de Liancourt, Marquis de Montfort, Comte de Beaumont, et premier Gentilhomme de la Chambre du Roi

Genre du texteDédicace

Genre de la pièceRecueil de tragédies, tragi-comédies et de pastorales

Date1628

LangueFrançais

ÉditionParis, François Targa, 1628, in-8°.

Éditeur scientifiqueCavaillé, Fabien

Nombre de pages3

Adresse sourcehttp://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k71159k.r

Fichier TEIhttp://www.idt.paris-sorbonne.fr/tei/Hardy-TomeV-Dedicace.xml

Fichier HTMLhttp://www.idt.paris-sorbonne.fr/html/Hardy-TomeV-Dedicace.html

Fichier ODThttp://www.idt.paris-sorbonne.fr/odt/Hardy-TomeV-Dedicace.odt

Mise à jour2012-12-04

Mots-clés

Mots-clés français

ExpressionStyle tragique

Relations professionnellesProtection aristocratique

Mots-clés italiens

EspressioneStile tragico

Rapporti professionaliProtezzione aristocratica

Mots-clés espagnols

ExpresiónEstilo trágico

Relaciones profesionalesProtección aristocrática

Présentation

Présentation en français

Liancourt, le nouveau favori du jeune Louis XIII. À bien des égards, ce texte s’inscrit dans la même tonalité rhétorique et la même ligne théorique que les liminaires précédents : le dédicataire est là pour protéger le poète des querelles poétiques ; le style tragique convient aux puissants du royaume ; le poète est là pour célébrer la gloire des princes et c’est pour cela que Hardy propose son service à Liancourt. Comme ailleurs et comme d’autres après lui, Hardy utilise l’épître pour publier ses relations et légitimer sa position d’auteur – moins pour entrer en débat avec les « rimeurs » de cour auxquels il s’attaque souvent dans les Avis au lecteur. Le contexte n’en est pas moins pressant : le poète vieillit, la génération des Du Ryer, Rotrou et Corneille commence à le concurrencer, la querelle sur l’héritage ronsardien et la réforme malherbienne s’estompe et laisse place à d’autres débats dans lesquels Hardy n’aura plus sa place. La dimension transactionnelle de l’épître, liant poète et patron aristocratique, permet sans doute au vieux poète de ramener l’attention sur lui.

Après avoir demandé la protection du duc, Hardy rappelle combien la grandeur tragique lui plaira plus que les nouvelles pièces à la mode. Il dit son opposition à la « prose rimée » et loue le duc pour sa connaissance en matière de poésie. Il propose, enfin, ses services pour chanter la gloire de son protecteur, comme Homère le fit pour Achille.

Texte

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A Monseigneur de Liancourt1, Marquis de Montfort, comte de Beaumont, et premier Gentilhomme de la Chambre du Roi.

Monseigneur,

[NP1] Comme l’innocent mis en justice ne peut douter du gain de sa cause, et d’une prompte absolution, lorsque le bonheur lui adresse quelque juge capable, et partisan de la seule équité, ainsi m’osé-je promettre une certaine victoire sur les calomnies de l’ignorance en ce der[NP2]nier tome, qui passe au jour sous le soleil de votre protection, lorsqu’à faute de plus sérieuses occupations il vous plaira confronter la plus grave des Muses vêtue à l’antique2 et en sa naturelle bienséance, avec un fantôme fabriqué par les rimeurs de ce siècle, qui ne peut venir aux yeux d’un si beau jugement que le vôtre sans horreur. Ce laborieux poème de tragédie3 veut des esprits solides et vigoureux pour en supporter le faix, une prose rimée4 n’est rien moins matière propre pour tels ouvrages, qui ne bornent leur durée que de l’éternité, et les belles pensées de ces sinistres Catons5 qui s’en mêlent aujourd’hui, paraîtront de laids monstres à qui les contemplera de près. Sur quoi, Monseigneur, je vous ai, sans flatterie, ouï prononcer des oracles, plutôt que faire des remarques, et vu asseoir des jugements si à propos, que vous pouvez [NP3] à bon droit présider en l’aréopage des Muses, qui sont les chères délices de la vraie noblesse, et celle principalement qui fait revivre les belles actions de vos pareils, servant à leur renommée de ce que ce grand prince qui subjugua plus d’empires qu’il ne vécut d’années6, envia jadis à la félicité d’Achille, pour avoir en la muse d’Homère trouvé une trompette digne de ses exploits : bonheur qui ne m’adviendra jamais pour votre sujet si tôt que je le désire, et en l’attente duquel ce petit recueil vous offre les prémices de l’affection de

Votre plus humble, obéissant et affectionné serviteur, HARDY.