IdT – Les idées du théâtre


 

Dédicace

Le Théâtre d’Alexandre Hardy, Parisien. Tome troisième.

Hardy, Alexandre

Éditeur scientifique : Cavaillé, Fabien

Description

Auteur du paratexteHardy, Alexandre

Auteur de la pièceHardy, Alexandre

Titre de la pièceLe Théâtre d’Alexandre Hardy, Parisien. Tome troisième.

Titre du paratexteA Monseigneur le Premier

Genre du texteDédicace

Genre de la pièceRecueil de tragi-comédies et de pastorales

Date1626

LangueFrançais

ÉditionParis, Jacques Quesnel, 1626, in-8°

Éditeur scientifiqueCavaillé, Fabien

Nombre de pages4

Adresse sourcehttp://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k711614

Fichier TEIhttp://www.idt.paris-sorbonne.fr/tei/Hardy-TomeIII-Dedicace.xml

Fichier HTMLhttp://www.idt.paris-sorbonne.fr/html/Hardy-TomeIII-Dedicace.html

Fichier ODThttp://www.idt.paris-sorbonne.fr/odt/Hardy-TomeIII-Dedicace.odt

Mise à jour2015-07-17

Mots-clés

Mots-clés français

ExpressionStyle tragique

Relations professionnellesPoète de théâtre / poète de cour

Mots-clés italiens

EspressioneStile tragico

Rapporti professionaliPoeta di teatro / poeta di corte

Mots-clés espagnols

ExpresiónEstilo trágico

Relaciones profesionalesPoeta de teatro / poeta de corte

Présentation

Présentation en français

Texte de dédicace au nouveau favori de Louis XIII, l’Épître à Monseigneur le Premier reprend certains motifs apparus dans les précédents paratextes de Hardy publiés en 1623 et 1624. Après les louanges du dédicataire, Alexandre Hardy reprend sa réflexion sur l’expression tragique : il l’oppose à nouveau au travail des poètes courtisans et distingue l’écriture de la tragédie de celle des genres lyriques mondains. La polémique est moins sensible dans l’Épître que dans l’Avis au lecteur qui la suit.

Texte

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A Monseigneur le Premier1,

Monseigneur,

[NP1] Ainsi que le soleil ne choisit dans le ciel que douze signes pour en faire ses palais ordinaires2, la prudence des rois ne disperse leurs faveurs qu’aux sujets qui le méritent, plutôt par une excellence de vertu, que par un bénéfice de fortune : encore osé-je dire après toute la France, que ce grand soleil des monarques de l’Europe qui s’est juste[NP2]ment acquis le titre de Juste3 vous oblige plus, Monseigneur, aux effets de sa justice qu’aux présents de sa faveur, comme celui qu’une singulière modération d’esprit, une connaissance de soi-même, une jeunesse mûre et vieille en ses sages actions, mettent au-dessus de la calomnie, et de l’envie : comme celui qui ne pouvait plus espérer que ce qu’il a, ne plus avoir que ce qu’il mérite. Or à l’imitation de ces mauvais joueurs de luth, qui font beaucoup pour eux de ne toucher que quelques simples accords qu’ils savent passablement mal, j’aime mieux n’entrer plus avant en vos louanges que de me perdre dans leur dédale, et en dire peu avec la vérité que [NP3] beaucoup avec la flatterie. Mon intention n’est ici que de vous offrir pour arrhes d’une humble affection ce recueil de tragédies4, qui passe hardiment au jour sous la lumière d’un nouvel astre de la France. Le style tragique un peu rude5 offense ordinairement ces délicats esprits de cour, qui désirent voir une tragédie aussi polie qu’une ode ou quelque élégie6 ; mais aucune loi n’oblige à l’impossible, et la carrière des Muses ouverte à tout le monde permet de mieux faire à qui pourra. Il me suffit que ce simple présent découvre la sincérité du courage d’un pauvre esclave qui se jette, Monseigneur, en la franchise de vo[NP4]tre autel, et se sentira toujours trop honoré de l’aveu de,

Votre plus humble, et affectionné serviteur.

A. HARDY