Préface
Le Théâtre d’Alexandre Hardy, Parisien. Tome premier.
Hardy, Alexandre
Éditeur scientifique : Cavaillé, Fabien
Description
Auteur du paratexteHardy, Alexandre
Auteur de la pièceHardy, Alexandre
Titre de la pièceLe Théâtre d’Alexandre Hardy, Parisien. Tome premier.
Titre du paratexteAu lecteur
Genre du textePréface
Genre de la pièceRecueil de tragédies, tragi-comédies et pastorales
Date1624
LangueFrançais
ÉditionParis, Jacques Quesnel, 1624, in-8°.
Éditeur scientifiqueCavaillé, Fabien
Nombre de pages3
Adresse sourcehttp://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k71571j/f1
Fichier TEIhttp://www.idt.paris-sorbonne.fr/tei/Hardy-TomeI-Preface.xml
Fichier HTMLhttp://www.idt.paris-sorbonne.fr/html/Hardy-TomeI-Preface.html
Fichier ODThttp://www.idt.paris-sorbonne.fr/odt/Hardy-TomeI-Preface.odt
Mise à jour2015-06-18
Mots-clés
Mots-clés français
SourcesVirgile
SujetRepris / inventé
DramaturgieChœur
Relations professionnellesÉditeur ; rivalités poétiques ; comédiens
Mots-clés italiens
FontiVirgilio
ArgomentoRipreso / Inventato
DrammaturgiaCoro
Rapporti professionaliEditore ; rivalità con altri poeti ; comici
Mots-clés espagnols
FuentesVirgilio
TemaImitado / inventado
DramaturgiaCoro
Relaciones profesionalesEditor ; rivalidades entre poetas ; actores
Présentation
Présentation en français
L’Avis au lecteur de 1624 est remarquable par sa tonalité agressive et c’est sans doute un des premiers textes dans l’édition théâtrale où la polémique passe au premier plan. Peut-être est-ce propre au tempérament d’Alexandre Hardy – ses autres paratextes s’inscriront dans la même veine – ; on peut y voir aussi, dès les années 1620, les débuts d’une manière d’écrire sur le théâtre qui conjoint polémique et théorie et dont le XVIIe siècle sera la grande époque. Si dans ce premier tiers du siècle, le théâtre d’Alexandre Hardy peut faire l’objet de querelles, c’est peut-être le signe que le théâtre, fût-il professionnel et produit en dehors de la cour, a acquis une place dans le champ littéraire en train de se constituer.
Texte
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Au lecteur
[NP1] Je sais, lecteur, que mon Histoire Éthiopique1, toute monstrueuse des fautes survenues en sa première impression, fit faire une mauvaise conséquence de mes autres ouvrages à certains Aristarques2, et nommément à ces frelons qui ne servent qu’à dévorer le miel des écrits d’autrui, ne pouvant d’eux-mêmes rien mettre dehors que l’aiguillon de la médisance. Je me servirai contre eux du privilège d’une loi militaire qui permet au soldat, ne pouvant plus fuir, de mettre l’épée à la main contre son capitaine, comparant tels censeurs à ceux qui sans jouer [NP2] contrôlent et remarquent hardiment les fautes commises sur le jeu, mais qui ne jouent jamais, ou faute d’argent, ou crainte de perdre ; ainsi leurs calomnies mordent impunément sur la réputation des gens d’honneur, à faute de donner prise sur eux, d’autant que telles tortues ne mettent jamais la tête hors de la coque de leur ignorance. Condamner un livre à son ouverture, est paraître indigne de sa lecture, et montrer plus de passion que de jugement ; aussi les meilleurs juges ne sont pas ordinairement les plus sévères, et si la prudence ne guide en telles actions, la même perfection ne se trouvera qu’imparfaite. Un Apelle rencontrera mille faquins, disposés à contrôler ce qu’ils doivent admirer. Non pas, lecteur, que je te veuille nier ici ce que j’avais là ingénument confessé : beaucoup de défectuosités, pardonnables à une [NP3] jeunesse impétueuse, qui ne tâchait en ce temps-là qu’à se sauver à la nage des griffes de celle qui le plus souvent dévore les meilleurs esprits3. Quant au choix de ces dernières fleurs4 que je donne à ta curiosité, l’envie y trouvera possible plus de résistance, ton goût plus d’appétit, et ma juste douleur quelque allégeance en ton contentement. Ma Didon, presque entièrement imitée du poète latin, au moins te prépare le plaisir de conférer sa version avec celle des autres5. Et la diversité des sujets qui la suivent, comme du tout miens, montreront ce que j’ai pu seul6. Les chœurs y sont omis, comme superflus à la représentation, et de trop de fatigue à refondre7. J’aime mieux te repaître encore de l’espérance de quelque dernier mets, autant digne de ta bienveillance, que du service de l’auteur.