Dédicace
Le Théâtre d’Alexandre Hardy, Parisien. Tome premier.
Hardy, Alexandre
Éditeur scientifique : Cavaillé, Fabien
Description
Auteur du paratexteHardy, Alexandre
Auteur de la pièceHardy, Alexandre
Titre de la pièceLe Théâtre d’Alexandre Hardy, Parisien. Tome premier.
Titre du paratexteA Monseigneur de Montmorency. Duc, pair et amiral de France
Genre du texteDédicace
Genre de la pièceRecueil de tragédies, tragi-comédies, pastorales
Date1624
LangueFrançais
ÉditionParis, Jacques Quesnel, 1624, in-8°.
Éditeur scientifiqueCavaillé, Fabien
Nombre de pages3
Adresse sourcehttp://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k71571j/f1.image.r=Alexandre+Hardy.langFR
Fichier TEIhttp://www.idt.paris-sorbonne.fr/tei/Hardy-TomeI-Dedicace.xml
Fichier HTMLhttp://www.idt.paris-sorbonne.fr/html/Hardy-TomeI-Dedicace.html
Fichier ODThttp://www.idt.paris-sorbonne.fr/odt/Hardy-TomeI-Dedicace.odt
Mise à jour2012-12-04
Mots-clés
Mots-clés français
ExpressionStyle tragique
Relations professionnellesCabale ; mécénat
Mots-clés italiens
EspressioneStile tragico
Rapporti professionaliConflitti ; mecenatismo
Mots-clés espagnols
ExpresiónEstilo trágico
Relaciones profesionalesPolémicas literarias ; mecenazgo
Présentation
Présentation en français
Selon un usage déjà bien établi dans l’édition théâtrale, le premier tome s’ouvre sur une dédicace au plus grand protecteur des poètes des années 1620 : Henri II de Montmorency. L’épître dédicatoire commence par l’éloge du duc en montrant que les poètes ne peuvent lui rendre hommage que par la tragédie puisque celle-ci a pour sujet les actions héroïques et vertueuses. Mais la tragédie nécessite aussi un style, une « mâle vigueur » que Hardy va défendre contre les attaques des poètes de cour. Il définit, par opposition à la poésie amoureuse et au style malherbien, ce que doit être l’expression tragique : une expression qui soit sans art, qui ne s’attache pas au travail de la forme mais à la nature. Jusqu’au tome V de 1628, les autres paratextes de Hardy vont développer cette première définition.
Texte
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A Monseigneur de Montmorency1,
Duc, pair et amiral de France
Monseigneur,
[NP1] Ce petit ouvrage se jette en la franchise2 de votre autel, comme au plus accessible et glorieux, où les Muses françaises trouvent journellement une inviolable sûreté, où elles appendent3 chacune à l’envi de ces couronnes qui immortalisent leur protecteur. Au surplus, la vérité m’émancipera de dire en faveur de ma [NP2] profession, que le style tragique toujours occupé par les actions les plus relevées de la vertu, ne saurait que plaire à celui qui en réduit à toutes occasions les paroles en effet, comme Phœnix perpétué de l’une des plus illustres et anciennes maisons de France, en laquelle depuis Charlemagne, une infinité d’Achilles se célèbrent par l’oracle de l’Histoire, et rallument en vous, Monseigneur, le flambeau d’une renommée, qui ne saurait moins durer que le monde4. Or sans descendre plus avant en ce labyrinthe de louanges, qui offensent plus leur sujet qu’elles ne le glorifient, et pour n’imiter ces méchants orfèvres, qui veulent emprisonner l’escarboucle dans quelque chaton sans artifice, et sans valeur, je me contenterai à l’exemple des médecins qui disposent les malades à la réception de quelque drogue, salutaire en son amertume, de conjurer votre clémence (si d’aventure elle daigne donner quelques heu[NP3]res perdues à la lecture de ce livre) de pardonner à cette mâle vigueur que désirent les vers tragiques5, à peu près comparables aux dames vertueuses, qui ne veulent emprunter leur beauté que de la nature : vers qui demandent une égalité partout, sans pointes, sans prose rimée6, sans faire d’une mouche un éléphant, et sans une artiste liaison de paroles affectées, ampoules d’eau plus propres à délecter la vue des petits enfants7, qu’à contenter un esprit solide et judicieux, tel que le vôtre, Monseigneur, qui me promet la souscription d’une tant civile et équitable requête, en laquelle consiste, outre le gain de ma cause, une perpétuelle obligation de demeurer,
Monseigneur,
Votre très humble et très obéissant serviteur
A. Hardy