Dédicace
Les chastes et loyales amours de Théagène et Chariclée. Réduites du grec de l’Histoire d’Héliodore en huit poèmes dramatiques, ou Théâtre consécutifs. Par Alexandre Hardy, Parisien.
Hardy, Alexandre
Éditeur scientifique : Cavaillé, Fabien
Description
Auteur du paratexteHardy, Alexandre
Auteur de la pièceHardy, Alexandre
Titre de la pièceLes chastes et loyales amours de Théagène et Chariclée. Réduites du grec de l’Histoire d’Héliodore en huit poèmes dramatiques, ou Théâtre consécutifs. Par Alexandre Hardy, Parisien.
Titre du paratexteA Monsieur Payen, conseiller du Roi, en sa cour de Parlement de Paris, et Sieur des Landes.
Genre du texteDédicace
Genre de la pièceTragi-comédie en huit journées
Date1623
LangueFrançais
ÉditionParis : Jacques Quesnel, 1623, in-8°. (Numérisation en cours)
Éditeur scientifiqueCavaillé, Fabien
Nombre de pages4
Adresse source
Fichier TEIhttp://www.idt.paris-sorbonne.fr/tei/Hardy-Theagene-Dedicace.xml
Fichier HTMLhttp://www.idt.paris-sorbonne.fr/html/Hardy-Theagene-Dedicace.html
Fichier ODThttp://www.idt.paris-sorbonne.fr/odt/Hardy-Theagene-Dedicace.odt
Mise à jour2013-01-20
Mots-clés
Mots-clés français
SourcesHorace
SujetRoman
DramaturgieComparaison avec l’épopée ; succession des épisodes
RéceptionApprobation du public
Mots-clés italiens
FontiOrazio
ArgomentoRomanzo
DrammaturgiaParagone coll’epopea ; successione degli episodi
RicezioneApprobazione del pubblico
Mots-clés espagnols
FuentesHoracio
TemaNovela
DramaturgiaComparación con la epopeya ; sucesión de episodios
RecepciónValoración positiva del público
Présentation
Présentation en français
Alexandre Hardy, en effet, revient sur la dramaturgie particulière des Chastes et loyales Amours de Théagène et Chariclée : adaptation théâtrale d’un roman grec, sa tragi-comédie en huit journées ne repose sur aucun des principes antiques. Il justifie l’ « irrégularité » de sa pièce par l’approbation publique, par l’usage et par la comparaison avec l’épopée – assimilation rare du théâtre au modèle épique qui témoigne de la liberté d’esprit du poète.
Cette dédicace s’ouvre par un remerciement adressé à Pierre Payen pour l’avoir protégé – et avoir vraisemblablement récompensé son talent poétique. Elle continue par une défense contre les critiques qui s’attaquent à son œuvre et s’achève par la justification de la dramaturgie à épisodes de sa pièce.
Texte
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A Monsieur, Monsieur Payen1, conseiller du roi en sa cour de Parlement de Paris, et Sieur des Landes
{NP1} Monsieur, encore que les premiers fruits n’atteignent pas cette perfection de bonté, que leur apporte le temps, on les consacrait anciennement aux Dieux par une préférence d’honneur qui se rendait agréable, semblant la nouveauté suppléer à ce qui d’ailleurs était défectueux, ainsi cette inimitable histoire d’Héliodore2, à laquelle j’ai fait prendre le cothurne français éclose pendant les bouillons d’une jeunesse, s’ose jeter en l’asile de votre protection, comme seul qui dans la France avez reçu ma pauvre Muse à bras ouverts en son affliction, et vu de bon œil ce peu de fleurs qu’elle a pu produire entre les épines de toutes [sortes] d’incommodités. Or ne doutai-je point qu’assez de Momes3 plus louches d’envie que subtils de jugement ne donnent ici force coups de dents, mais en cela me suffit la consolation d’avoir pour compagnons les meilleurs poètes de notre France, à qui les rumeurs d’aujourd’hui font encore la guerre dans le tombeau. Mon ambition ne fut ni sera jamais si lâche que de leur vouloir complaire, ni mon courage si bas que de les craindre, et quant au théâtre Français, chacun sait s’il m’est redevable ou non. Une présomptueuse vanité ne m’emportera aussi à dire qu’entre cinq cents Poèmes dramatiques tout marche d’un pas égal, le cours de la vie humaine y contredit, joint que ma fortune se peut apparier l’emblème d’Alciat4, où les fers de la pauvreté empêchent {NP2} l’esprit de voler dans les Cieux. Il me suffit assez que parmi ce nombre incroyable le bien emporte le mal, et que cette telle quelle vigueur de génie après trente ans5, ne reçoive aucune diminution, plus prêt que jamais de prêter le collet à ceux qui en douteront. Je sais bien que beaucoup de ces frelons qui ne servent qu’à manger le miel, incapables d’en faire, trouveront à censurer tels poèmes à une suite directement contraire aux lois qu’Horace prescrit en son art poétique6, mais que ceux-là se représentent que tout ce qu’approuve l’usage et qui plaît au public devient plus que légitime7, car qu’est-ce aussi de l’Énéide qu’un poème continué où les personnages s’introduisent tour à tour8 ? Et sauf la distinction des Scènes tout semblable à celui-ci, qui pourtant ne le suit que de loin, et ne voudront offenser ce divin chef d’œuvre d’une profane comparaison. Telles excuses superflues, il me suffit, Monsieur, si ce petit ouvrage vous plaît qui me tenez le lieu qu’un ancien disait de Platon, votre aveu lui pare les coups de la {NP3} médisance, et enfle le courage de l’Auteur pour témoigner un jour en quelqu’autre mieux étoffé9 que je suis,
MONSIEUR,
Votre plus humble, redevable et affectionné serviteur, A. HARDY