Préface
Corine, ou le Silence
Hardy, Alexandre
Éditeur scientifique : Garnier, Sylvain
Description
Auteur du paratexteHardy, Alexandre
Auteur de la pièceHardy, Alexandre
Titre de la pièceCorine, ou le Silence
Titre du paratextePréface
Genre du textePréface
Genre de la piècePastorale
Date1626
LangueFrançais
ÉditionThéâtre, III, Paris, Jacques Quesnel, 1626, in-8°. (Numérisation en cours)
Éditeur scientifiqueGarnier, Sylvain
Nombre de pages3
Adresse source
Fichier TEIhttp://www.idt.paris-sorbonne.fr/tei/Hardy-Corine-Preface.xml
Fichier HTMLhttp://www.idt.paris-sorbonne.fr/html/Hardy-Corine-Preface.html
Fichier ODThttp://www.idt.paris-sorbonne.fr/odt/Hardy-Corine-Preface.odt
Mise à jour2015-06-18
Mots-clés
Mots-clés français
GenrePastorale ; poème bocager
SourcesGalanterie italienne
SujetInventé
RéceptionCritiques de cour ; lecteur judicieux
ExpressionAlexandrins / décasyllabes ; douceur malherbienne
AutreLe Tasse ; Guarini ; composition en quinze jours
Mots-clés italiens
GenerePastorale ; poesia boschereccia
FontiGalanterie italiane
ArgomentoInventato
RicezioneCritiche di corte ; lettore giudizioso
EspressioneDodecasillabi / decasillabi ; dolcezza di Malherbe
AltriTasso ; Guarini ; componimento in quindici giorni
Mots-clés espagnols
GéneroPastoral ; poema bucólico
FuentesGalantería italiana
TemaInventado
RecepciónCensores de la corte ; lector discreto
ExpresiónDodecasílabos / decasílabos ; suavidad del estilo de Malherbe
OtrasTasso ; Guarini ; composición en quince dias
Présentation
Présentation en français
Texte
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Préface1
{NP1} Afin que la nouveauté ne séduise ceux qui ne sont pas autrement bien versés aux secrets des Muses ; je leur dirai mon sentiment pour ce qui regarde le poème bocager, appelé vulgairement, pastorale, et non pastourelle2, qui serait, (n’en déplaise à ces critiques de cour) pécher en grammaire, d’autant que pastorale signifie ce qui appartient aux pasteurs : et pastourelle, la femelle de ce bon vieux mot français, pastoureau. L’invention donc de ce poème est due à la galantise3 italienne, qui nous en donna le premier modèle ; ses principaux, et plus célèbres auteurs sont Tasse, Guarini, et autres sublimes esprits, qui ont choisi les vers de dix à onze4, conformes aux scazontes5 des Latins, pour mieux exprimer telles inno{NP2}centes amours, et accommoder le langage à la chose. Ce sont les docteurs du pays latin6, sous lesquels j’ai pris mes licences7, et que j’estime plus que tous les rimeurs8 d’aujourd’hui ; croire au surplus quelque grand miracle d’écrire une pastorale en vers alexandrins, nullement, attendu que leur longueur développe mieux les conceptions d’un poète, et a plus de facilité. Quand à celle-ci que j’expose la dernière en public, elle ne mérite non plus d’être tenue au-dessous qu’au-dessus de la perfection9 ; et oserai dire en sa faveur, plutôt comme arbitre équitable, que comme père idolâtre, qu’au moins elle n’a mendié son invention de personne10, qu’on ne la remarquera point pour prose rimée ou rime prosée11, que quinze jours de passe-temps me l’ont mise sur pieds12, il y a plus de douze ans, sans que la moindre douleur ait précédé son enfantement, sans croire qu’une si courte navigation puisse faire voguer mon esquif, que bord à bord13. Il ne s’y trouvera non plus de {NP3} rimes licencieuses, que de ces douceurs répétées qui tournent en amertume14 ; non que je n’admire le bel esprit de ceux qui s’en donnent le privilège, mais chacun vaut son prix ; et la louange que nous nous usurpons au préjudice des autres, passe comme monnaie décriée en public. Cela ne m’adviendra jamais, qui prie seulement le lecteur judicieux, et sans passion, de peser mes raisons en la balance de l’équité, pour adjuger la couronne des Muses, à qui elle appartiendra.