Préface
Les Aventures amoureuses d’Omphale, son combat, sa perte, son retour et son mariage
Grandchamp
Éditeur scientifique : Garnier, Sylvain
Description
Auteur du paratexteGrandchamp
Auteur de la pièceGrandchamp
Titre de la pièceLes Aventures amoureuses d’Omphale, son combat, sa perte, son retour et son mariage
Titre du paratextePréface
Genre du textePréface
Genre de la pièceTragi-comédie
Date1630
LangueFrançais
ÉditionParis, la veuve Pierre Chevalier, 1630, in-8°.
Éditeur scientifiqueGarnier, Sylvain
Nombre de pages3
Adresse sourcehttp://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k71739m/f14.image
Fichier TEIhttp://www.idt.paris-sorbonne.fr/tei/Grandchamp-Omphale-Preface.xml
Fichier HTMLhttp://www.idt.paris-sorbonne.fr/html/Grandchamp-Omphale-Preface.html
Fichier ODThttp://www.idt.paris-sorbonne.fr/odt/Grandchamp-Omphale-Preface.odt
Mise à jour2012-12-04
Mots-clés
Mots-clés français
RéceptionDoctes / ignorants
ExpressionPoésie lyrique / poésie dramatique ; conceptions poétiques
AutreAnciens
Mots-clés italiens
RicezioneDotti / ignoranti
EspressionePoesia lirica / poesia drammatica ; idee poetiche
AltriAutori antichi
Mots-clés espagnols
RecepciónDoctos / ignorantes
ExpresiónPoesía lírica / poesía dramática ; ideas poéticas
OtrasAntiguos
Présentation
Présentation en français
Texte
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Préface
[NP1] J’avoue, lecteur, que nous sommes dans un siècle bien étrange1 pour écrire, les sentiments sont aussi différents que les visages, chacun à présent ne fait état que de soi-même, et plusieurs souvent aiment mieux démentir leur propre sens2 pour ravaler la gloire d’un autre qui les surpasse : je sais que l’envie s’attache d’ordinaire à la nouveauté, et ainsi que les chiens aboie contre ceux qu’elle ne connaît pas encore, mais ces considérations n’ont pas assez de pouvoir sur mon esprit pour l’empêcher de paraître au jour, et te donner ces pensées3 qui ont épuisé la plus douce partie de ma jeunesse : car je me console, que ma réputation tombera dans le jugement des personnes doctes, ou ignorantes : les premiers ont assez de discrétion pour taire les défauts qu’ils trouveront, le mépris ou l’estime des autres me sont indifférents4. Or tu ne trouveras pas ici un ouvrage qui porte son mérite dans le titre de l’histoire ou le nom de l’auteur, car l’un et l’autre te sont encore inconnus : je m’étais proposé de le faire paraître avec plus d’éclat et de perfection, et [NP2] lorsque le premier dessein m’en tomba dans l’esprit, je résolus de ne prendre les inventions d’aucun, fermer toutes les périodes par une nouvelle pensée, et me rendre toujours égal5 : j’ai cru le faire ; je l’ai entrepris, et ne l’ai pu exécuter : tout est déjà dit, écrire à présent c’est marcher sur les pas des anciens6, et celui éclate seulement davantage, qui les a plus fréquentés7 et fait paraître de les connaître moins8, puis avant que d’achever le dessein d’un ouvrage quelque peu long, il survient tant de dégoûts que souvent la fin et le commencement d’une traite9 sont entièrement différents : ce n’est pas comme en des stances et sonnets, où la veine est piquée et le sang est ému ; notre esprit avant que d’être lassé les achève d’un style égal et d’une même humeur, et réussit d’ordinaire avec plus d[’]avantage[s] que dans ces desseins de plus longue haleine, où il languit souvent et devient tiède10 ; et bien qu’un bon soldat ait toujours assez de courage, le lustre toutefois de sa valeur ne paraît jamais tant que dans la chaleur du combat, où son sang et [s]es esprits sont échauffés ; alors il franchit des dangers dont l’imagination seulement l’épouvante lorsqu’il est de sens rassis.
Enfin, lecteur, je t’offre ce premier travail ; [NP3] s’il obtient quelque crédit sur ton esprit tu m’obligeras de continuer ; je n’ai pas assez de vanité pour cr[o]ire qu’il emporte beaucoup d’éclat, mais je ne suis pas si faible aussi de courage pour craindre qu’il soit rejeté entièrement ; et comme je suis assuré qu’il ne tiendra pas les premiers rangs, je serai satisfait pourvu qu’il ait cours dans la foule d’une infinité d’autres, qui passent tous les jours de nouveau sur la presse et devant tes yeux.