Dédicace
Les Juives, tragédie de Robert Garnier, Conseiller du Roi et de Monseigneur Frère unique de sa Majesté, Lieutenant-général criminel au Siège Présidial et Sénéchaussée du Maine
Garnier, Robert
Éditeur scientifique : Dobby-Poirson, Florence
Description
Auteur du paratexteGarnier, Robert
Auteur de la pièceGarnier, Robert
Titre de la pièceLes Juives, tragédie de Robert Garnier, Conseiller du Roi et de Monseigneur Frère unique de sa Majesté, Lieutenant-général criminel au Siège Présidial et Sénéchaussée du Maine
Titre du paratexteÀ Monseigneur de Joyeuse, Duc, Pair et Amiral de France
Genre du texteDédicace
Genre de la pièceTragédie
Date1583
LangueFrançais
ÉditionLes Tragédies de Robert Garnier, Conseiller du Roi, Lieutenant général criminel au Siège Présidial et Sénéchaussée du Maine. Au roi de France et de Pologne, Paris, Mamert Patisson chez Robert Estienne, 1585, in-12
Éditeur scientifiqueDobby-Poirson, Florence
Nombre de pages5
Adresse sourcehttp://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b86256333
Fichier TEIhttp://www.idt.paris-sorbonne.fr/tei/Garnier-Juives-Dedicace.xml
Fichier HTMLhttp://www.idt.paris-sorbonne.fr/html/Garnier-Juives-Dedicace.html
Fichier ODThttp://www.idt.paris-sorbonne.fr/odt/Garnier-Juives-Dedicace.odt
Mise à jour2014-10-01
Mots-clés
Mots-clés français
SujetBiblique ; sacré/profane ; cruel ; fable (fiction opposée à vérité)
RéceptionInsuccès de l’auteur
FinalitéDidactisme (exemplarité du drame) ; émotions tragiques (la pitié) ; plaisir (propre à la tragédie)
Mots-clés italiens
ArgomentoBiblico ; sacro /profano ; crudele ; favola (finzione opposta alla verità)
RicezioneInsuccesso dell’autore
FinalitàDidattica (esemplarità del dramma) ; affetti tragici (pietà) ; piacere (proprio della tragedia)
Mots-clés espagnols
TemaBíblico ; sacro/profano ; cruel ; fábula (ficción opuesta a verdad)
RecepciónFracaso del autor
FinalidadDidactismo (ejemplaridad del drama) ; emociones trágicas (compasión) ; placer (propio de la tragedia)
Présentation
Présentation en français
Texte
Afficher les occurrences dans les notes
À Monseigneur de Joyeuse, Duc, Pair et Amiral de France.
{254 http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b86256333/f541} Je m’étais résolu, Monseigneur, de quitter l’ingrat exercice des Muses, où je ne me suis que trop inutilement ébattu ; mais étant sur le point de prendre congé, je me suis avisé que deux choses principalement me restaient10 : de chanter quelque cas de notre Dieu, digne d’un homme chrétien, et de vous présenter de mes vers, comme à {NP254 http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b86256333/f542} celui qui leur est vénérable entre tous. De quoi je me semble être aucunement11 acquitté par le sujet et adresse de cette tragédie. Car tout ainsi que c’est un discours chrétien et religieux, il s’est convenablement adressé à vous, Monseigneur, qui l’êtes autant que nul autre de ce royaume. Et pour l’autre égard, j’eusse craint d’être justement repris des Muses si, entre tous ceux qui se sont efforcés de monter sur leurs saints coupeaux12, j’étais seul n’honorant votre vertu et ne reconnaissant13 la continuelle bienveillance qu’elles reçoivent de vous, leur Mécène. Car combien que, ou par l’infélicité du siècle, ou par défaut de mérites, ou par un malheur particulier, les peines que j’ai prises à les caresser, m’aient {255 http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b86256333/f543} été autant infructueuses jusques ici que les assidus et désagréables labeurs de ma vacation14, si15 veux-je, Monseigneur, vous regracier16 des bienfaits que les lettres reçoivent journellement de vous, comme si j’étais du nombre des mieux fortunés, et vous en demeurer autant redevable que l’un d’iceux. Or vous ai-je ici représenté les soupirables calamités17 d’un peuple18 qui a, comme nous, abandonné son Dieu19. C’est un sujet délectable et de bonne et sainte édification20. Vous y voyez le châtiment d’un prince issu de l’ancienne race de David21, pour son infidélité et rébellion contre son supérieur: Et voyez aussi l’horrible cruauté d’un roi barbare vers celui qui, battu de la fortune, est tombé en ses mains {NP255 http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b86256333/f544} par un sévère jugement de Dieu. La prérogative que la vérité prend sur la22 mensonge, l’histoire sur la fable, un sujet et discours sacré sur un profane, m’induit à croire que ce traité23 pourra préceller24 les autres et moins désagréer à Sa Majesté, s’il lui plaît l’honorer de sa vue, lui étant dédié en général avec les précédents25, tout ainsi que je vous le viens particulièrement vouer et présenter. C’est peu de chose à vrai dire, et le reconnais ainsi ; mais c’est tout ce que je vous puis donner de témoignage du respect et obéissance que je vous porte et de l’humble sujétion que je dois à Sa Majesté. En cela je me confie, Monseigneur, assuré que l’affection de l’au{256 http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b86256333/f545}teur tiendra lieu de recommandation de son œuvre et le garantira de contemnement26.
Votre très affectionné serviteur,
Robert Garnier