IdT – Les idées du théâtre


 

Préface

L’Histoire de Tobit représentée par personnages en forme de tragi-comédie

Fourmennois, Gabriel

Éditeur scientifique : Cullière, Alain

Description

Auteur du paratexteFourmennois, Gabriel

Auteur de la pièceFourmennois, Gabriel

Titre de la pièceL’Histoire de Tobit représentée par personnages en forme de tragi-comédie

Titre du paratexteAvertissement sur la répartition qui se peut faire sur cette histoire, pour en représenter un abrégé entre les amis ou la réduire en deux ou trois journées

Genre du textePréface

Genre de la pièceTragi-comédie

Date1601

LangueFrançais

ÉditionUtrecht, Salomon de Roy, 1601, in-4°. (Numérisation en cours)

Éditeur scientifiqueCullière, Alain

Nombre de pages1

Adresse source

Fichier TEIhttp://www.idt.paris-sorbonne.fr/tei/Fourmennois-Tobit-Preface1.xml

Fichier HTMLhttp://www.idt.paris-sorbonne.fr/html/Fourmennois-Tobit-Preface1.html

Fichier ODThttp://www.idt.paris-sorbonne.fr/odt/Fourmennois-Tobit-Preface1.odt

Mise à jour2015-03-16

Mots-clés

Mots-clés français

Mots-clés italiens

FontiVecchio testamento (storia di Tobit)

DrammaturgiaEntrata e uscita dei personaggi ; epilogo, prologo, congedo / complimento tra gli atti ; divisione in giornate ; versione integrale o abbreviata

TempoRappresentazione in due o tre giornate (due o tre volte due ore)

AttoriGentili scolari e giovani onesti

RappresentazioneNozze ; luogo privato, prima o dopo cena ; versione integrale / abbreviata ; rifiuto delle buffonerie

FinalitàRicreazione e edificazione ; divertimento moralo (invece dei balli ed altri divertimenti giudicati indecenti)

Mots-clés espagnols

FuentesAntiguo Testamento (historia de Tobit)

DramaturgiaEntradas y salidas de los personajes ; epílogo, prólogo, retrólogo entre los actos ; división en jornadas ; versión entera o abreviada

TiempoRepresentación en dos o tres jornadas (dos o tres veces dos horas)

Actor(es)Escolares buenos y mozos honestos

RepresentaciónBodas ; lugar privado, antes o después de la cena ; versión entera / abreviada ; rechazo de las bufonadas

RecepciónRecreación y edificación ; entretenimiento moral (en lugar de bailes y otros entretenimientos juzgados indecentes)

Présentation

Présentation en français

Pour cette Histoire de Tobit, qui est son unique expérience théâtrale, Gabriel Fourmennois ne se préoccupe nullement des règles classiques et semble ignorer toutes les pièces scolaires latines qui ont été publiées sur le sujet au cours du XVIe siècle, tant aux Pays-Bas qu’en Allemagne. À défaut d’être un grand poète tragique, il a le goût des spectacles et connaît bien l’ambiance des salles et les réactions du public. Il sait ce que signifie divertir, instruire, édifier, capter et retenir l’attention1. Son texte est accompagné, au début et à la fin, d’un bon nombre d’avertissements et d’observations qui sont moins destinés aux lecteurs qu’aux acteurs et éventuels metteurs en scène. Il y analyse sa pièce sous l’angle de la représentation, s’interroge sur sa durée et sa « prolixité », note les habitudes des « auditeurs », qu’il entend respecter, même s’il ne les approuve pas totalement. Cette perception du théâtre, depuis l’avant-scène et le parterre, est assez rare à l’époque pour être ici soulignée. Dans ce présent « avertissement sur la répartition qui se peut faire sur cette histoire, pour en représenter un abrégé entre les amis ou la réduire en deux ou trois journées », l’auteur explique comment adapter la représentation de cette pièce en sept actes, selon que l’on désire en donner une représentation complète ou partielle.

Texte

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Avertissement sur la répartition qui se peut faire sur cette histoire, pour en représenter un abrégé entre les amis ou la réduire en deux ou trois journées.         

Cette tragi-comédie fut commencée à l’intention qu’elle serait pour seulement aux noces et semblables compagnies entre les amis (devant ou après le souper) par quelques gentils écoliers ou autres honnêtes jeunes gens la représenter2 en bref par personnages et ainsi, par forme de récréation (au lieu de danses et vils allèchements), donner édification aux amis. Mais étant à la besogne, la nécessité de la matière m’a contraint de passer plus au large que je n’avais pensé. C’est pourquoi l’œuvre étant achevée, afin que les amis et amateurs en eussent pu prendre leur choix et que l’édification par la prolixité n’en fût abandonnée, voulant retourner à ma première intention, j’en avais fait à moins de personnages, comme en forme d’abréviation, une répartition, selon que l’œil en avait pu juger, laquelle je pensais coucher en lettre italienne entremêlée parmi la lettre commune3 et qu’ainsi les amateurs, ayant ce formulaire, eussent pu prendre leur choix de toute l’histoire ou de ladite répartition, ou, de là, leur donner l’indice pour la couper ou diminuer en la forme qu’il leur plairait4. Mais quelques amis, en ayant vu la minute5, m’ont fait laisser en arrière le travail que j’y avais pris, me conseillant de n’en rien forbannir6, ains7 laisser tout en la forme qu’elle est et la laisser chacun retrancher, métamorphoser ou répartir à sa dévotion8. Ce qui aussi facilement se peut faire, aucuns9 voulant commencer dès le commencement, autres plus vers le milieu et autres la faire finir plus tôt ou plus tard, selon le désir des amateurs de la brièveté ou prolixité10. Or, pour ce faire, parfois on peut prendre les scènes qui plaisent entières ou parfois, par-ci par-là, autant de lignes qu’on trouve convenir à la matière. Et encore que par telles découpures les personnages n’aient pas tellement leurs entrées et sorties qu’il serait requis, si11 crois-je que ceux qui auront quelque jugement sauront facilement subvenir à la nécessité.

Les prières et exhortations tant de l’Ange que de Tobit, comme l’on voit, contiennent beaucoup. Toutefois, laissant icelles à la dévotion des acteurs, vu leur valeur et efficace12, comme aussi de tout le reste, je serais d’avis de suivre toute l’histoire en sa forme qu’elle est. Si est-ce que13 j’ai bien voulu en passant toucher ce petit mot, afin que si quelqu’un se trouve d’autre opinion, il puisse un peu plus commodément entamer telle besogne.

Le petit prologue et épilogue mis en la fin de l’acte IV est pour représenter toute l’histoire en deux journées. Quiconque la voudra produire en trois n’aura qu’à faire un petit prologue et rétrologue entre l’acte deuxième et troisième, ou se pourra servir deux fois des susdits petit prologue et rétrologue14. Et ores que15 cette tragi-comédie semble être un peu longuette, il s’y rencontrera tant d’agréables diversités que je m’assure qu’en l’espace d’environ deux ou trois fois deux heures, elle seule sans être farcée16 fournira assez d’étoffe et matière et contentera les auditeurs17.