Préface
Alizon, comédie dédiée aux jeunes veuves et aux vieilles filles
Discret
Éditeur scientifique : Fenin, Coralie
Description
Auteur du paratexteDiscret
Auteur de la pièceDiscret
Titre de la pièceAlizon, comédie dédiée aux jeunes veuves et aux vieilles filles
Titre du paratexteAvertissement important au Lecteur
Genre du textePréface
Genre de la piècePastorale comique
Date1637
LangueFrançais
ÉditionParis, Jean Guignard, 1637, in-8°
Éditeur scientifiqueFenin, Coralie
Nombre de pages4
Adresse sourcehttp://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k58122453/f7
Fichier TEIhttp://www.idt.paris-sorbonne.fr/tei/Discret-Alizon-Preface.xml
Fichier HTMLhttp://www.idt.paris-sorbonne.fr/html/Discret-Alizon-Preface.html
Fichier ODThttp://www.idt.paris-sorbonne.fr/odt/Discret-Alizon-Preface.odt
Mise à jour2014-10-18
Mots-clés
Mots-clés français
SourcesAnecdote amoureuse ; histoire vraie
SujetVéritable / mythologique
DramaturgieRègle des vingt-quatre heures
ComédiensMontfleury ; acteur professionnels / acteurs amateurs ; capacité à improviser des chansons
ReprésentationPerturbée
RéceptionSuccès
FinalitéDivertissement
ExpressionChansons ; hiatus
ActualitéReprésentation du Cid ; Guerre de Trente ans
Mots-clés italiens
FontiAneddoto amoroso ; storia vera
ArgomentoVero / mitologico
DrammaturgiaRegola delle ventiquattro ore
AttoriMontfleury ; attori professionisti / attori amatoriali ; capacità a improvvisare canzoni
RappresentazionePerturbata
RicezioneSuccesso
FinalitàDIvertimento
EspressioneCanzoni ; iato
AttualitàRappresentazione del Cid ; Guerra di Trent’anni
Mots-clés espagnols
FuentesAnécdota amorosa ; historia verdadera
TemaVerdadero / mitológico
DramaturgiaRegla de las veinticuatro horas
Actor(es)Montfleury ; actor profesional / actores no profesionales ; capacidad por improvisar canciones
RepresentaciónPerturbada
RecepciónÉxito
FinalidadEntretenimiento
ExpresiónCanciones ; hiato
ActualidadRepresentación del Cid ; guerra de los Treinta años
Présentation
Texte
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Avertissement important au Lecteur
[NP1]Lecteur, après tant de rares et sérieux poèmes tragiques, qui depuis quelques mois ont paru sur le théâtre de nos comédiens2 avec tant d’éclat et d’admiration de chacun, que le seul bruit3 du Cid de monsieur Corneille a fait souhaiter par toutes les bonnes villes de la France qu’il y eût autant de troupes de Mondory4 qu’il y a5 maintenant de gendarmes dans la Flandre6 afin de jouir du contentement de la représentation de leurs merveilleuses tragédies, j’ai cru qu’en suite de7 ces sujets si graves et si tristes8, il te fallait donner quelque pièce [NP2] comique pour divertir ton esprit de leurs histoires mélancoliques. Et pour cet effet une dame de mes amies m’ayant fait le récit des grotesques et véritables amours de la veuve d’un pauvre bourgeois de Paris, j’en ai traité l’histoire en rime sous le nom d’Alizon Fleurie9, avec des paroles les plus approchantes de la sorte de parler10 des personnages qui y sont introduits, et chacun selon sa condition, pour rendre le sujet plus risible quoique de lui-même il soit extrêmement récréatif, intrigué11, et divertissant. Et je puis dire avec la même vérité, qu’en trois représentations que j’en ai fait faire dans les meilleures maisons de Paris, et devant un grand nombre de personnes qualifiées et de mérite, aucun ne s’y est ennuyé12 : tous les spectateurs en ont ri jusques au point que la femme d’un notaire pour ne tremper ni sa chemise, ni ses jupes, pissa dans le gant d’un gentilhomme qui l’avait amenée, et le jeta [NP3] dans la cour, afin que la salle ne parut mouillée en la place où elle était. Je ne sais si un jeune avocat qui était proche d’elle en reçut quelque disgrâce, mais ne pouvant cacher sa mauvaise humeur, ou voulant paraître savant en l’art poétique, et comme si dans ces assemblées il n’y eût que lui de docte, pour faire éclater sa science, qui néanmoins est encore inconnue parmi les poètes et orateurs, [s]e plaignant tout haut d’avoir mal aux oreilles d’entendre des vers mal prononcés, fut querellé de quantité d’honnêtes gens, et sans le respect du lieu eût été injurieusement jeté hors la salle13, bien qu’il eût quelque raison car nul sans faute , dit le commun propos14. Mais il fallait qu’il considérât que les acteurs n’étaient point comédiens15, que je ne fais point profession d’être poète, que ma condition n’est point ignorée de lui, et que l’approbation générale était plus forte que son envie particulière, ce qui tenait lieu d’ex[NP4]cuse contre son faible jugement, auquel toutefois je céderai toujours l’honneur dû aux poètes de sa qualité. Au surplus, Lecteur, je t’avertis qu’encore que dans cette pièce j’aie mis des airs et des chansons à danser, les acteurs qui la représenteront comme extrêmement facile, en pourront chanter de celles qu’ils savent, sans s’astreindre à celles-là qui ne servent à mon sujet que pour en faire voir l’ordre et la suite16, que tu ne trouveras pourtant ni dans les règles des vingt-quatre heures17, ni sans rencontre de voyelles18. Mais un sujet véritable est plus difficile à traiter, que les fabuleux des auteurs du temps19, Adieu.