IdT – Les idées du théâtre


 

Prologue

David combattant.

Des Masures, Louis

Éditeur scientifique : Cullière, Alain

Description

Auteur du paratexteDes Masures, Louis

Auteur de la pièceDes Masures, Louis

Titre de la pièceDavid combattant.

Titre du paratextePrologue

Genre du textePrologue

Genre de la pièceTragédie

Date1566

LangueFrançais

ÉditionGenève, François Perrin, 1566, in-8°.

Éditeur scientifiqueCullière, Alain

Nombre de pages2

Adresse sourcehttp://www.e-rara.ch/gep_g/content/titleinfo/1751951

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Mise à jour2014-12-08

Mots-clés

Mots-clés français

SujetMerveille et vérité de Dieu / fable et mensonge

Personnage(s)Personnage humble

ReprésentationDemande d’attention et de silence

FinalitéProfit moral et plaisir / vanité ; illustration du bien fondé de la foi

Mots-clés italiens

ArgomentoMeraviglia e verità di Dio / favola e menzogna

Personaggio(i)Personaggio umile

RappresentazioneRichiesta d’attenzione e di silenzio

FinalitàProfito morale e piacere / vanità ; illustrazione della leggittimità della fede

Mots-clés espagnols

TemaMaravilla y verdad de Dios / fábula y mentira

Personaje(s)Personaje humilde

RepresentaciónPetición de atención y de silencio

FinalidadProvecho moral y placer / vanidad ; ilustración de la legitimidad de la fe

Présentation

Présentation en français

Un théâtre d’édification, tel que Des Masures le définit dans l’épître dédicatoire « Au Seigneur Philippe Le Brun » placée en tête de ses Tragédies saintes, peut-il être apprécié par le public, qui est en général sensible au « plaisir » des fables ? Dès le prologue du premier volet (David combattant), Des Masures assure à son auditoire que le spectacle de la « pure vérité » offre aussi du plaisir, plaisir supérieur, parce que profitable, et plaisir réel, procuré par le « merveilleux » de l’action divine. Dans le cas de David, ce merveilleux à l’œuvre correspond au triomphe du faible qui trouve en Dieu son appui.

Texte

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Prologue

{15} Je vois deçà, delà, beaucoup de gens ensemble,
Dont la plupart (à voir leur contenance) semble
Désirer plus d’ouïr et voir un cas nouveau1,
Dont les yeux soient saoulés et rempli le cerveau
5    De fable et vanité2, qu’apprendre d’autre sorte
Rien3 pour leur avantage et dont profit il sorte.
Si n’est-il point4 qu’en telle et tant belle assemblée
Quelqu’un ne soit venu qui ait cette heure emblée
Aux affaires privés5, pour voir ce qu’on propose,
10    Cherchant d’y profiter, s’il peut, de quelque chose.
Nous (si vous désirez savoir notre désir),            
Nous ne voulons, seigneurs, vous priver de plaisir,
Ains6 vous donner encor par-dessus votre attente
Du profit, qui aussi de plaisir vous contente.
15    Car combien que n’orrez7 ni fable ni mensonge,
Mais pure vérité, qui vaine comme songe
Ne passe ni se perd, ains demeure éternelle,
Vous prendrez (j’en suis sûr) quelque plaisir en elle.        
Que si8 bien volontiers les yeux et les oreilles
20    Vous prêtez aux faux jeux9 et aux vaines merveilles,
Combien plus est plaisant et aux cœurs désirable
Ce que Dieu merveilleux fait vrai et admirable ?
Ici, rien ne verrez qui ne soit merveilleux.
Vous verrez abattu l’orgueil et l’orgueilleux
25    Par l’humble et méprisé10. Vous verrez l’assurance
De celui qui a mis en Dieu son espérance.
Sans armes le verrez, et tout seul, mettre en route
D’un exercite11 entier la grand’ puissance toute12.
Combattre le verrez, non d’un vouloir soudain
30    Pour soutenir le prix de son honneur mondain
(Lequel ferme et constant vaillamment il méprise),    
Ains celui de son Dieu, auteur de l’entreprise,
Au seul pouvoir duquel s’assurant de bon cœur,
Du combat inégal il retourne vainqueur.
35    Il retourne accoutré13 de sa brave conquête,
{16} En sa petite main portant une grand’ tête.
Tantôt14 donc ce guerrier vous verrez à vos yeux.
Mais afin, bonnes gens, que le connaissiez mieux,        
Ne vous arrêtez point à l’habit, ni au corps,
40    Ni à rien qui vous soit apparent au dehors.
Il porte pour cuirasse un blanc rochet15 rural.
Il tient au poing, pour lance, un bâton pastoral.
La targe est sa mallette, et l’armet son chapeau16,
Et en lieu d’une armée il conduit un troupeau.
45    Non moins, pour tout ce peu, se sent-il magnanime17
Par la force et vertu du Seigneur qui l’anime.
Que donc à tout cela l’œil ne s’amuse point.
Dieu regarde le cœur, lequel il touche et point18.
Il méprise et rend vain ce qu’admire le monde,
50    Car rien qu’en vanité l’œil mortel ne se fonde19.
Laissez doncque, seigneurs, laissez ces choses vaines,
Et cherchez en Dieu seul d’avoir les âmes saines,
Pour sainement entendre et voir ce qui lui plaît.
Pour quoi faire il convient que le bruit et le plaid20
55    Cesse de toutes parts, et vous en patience,
Tous ensemble attentifs, nous prêtiez audience.