Prologue
La Penelope
Della Porta, Giovan Battista
Éditeur scientifique : De Capitani, Patrizia
Description
Auteur du paratexteDella Porta, Giovan Battista
Auteur de la pièceDella Porta, Giovan Battista
Titre de la pièceLa Penelope
Titre du paratextePrologo
Genre du textePrologue
Genre de la pièceTragi-comédie
Date1591
LangueItalien
ÉditionNaples, Eredi di Mattio Cancer, in-12°. (Numérisation en cours)
Éditeur scientifiqueDe Capitani, Patrizia
Nombre de pages2
Adresse source
Fichier TEIhttp://www.idt.paris-sorbonne.fr/tei/DellaPorta-Penelope-Prologue.xml
Fichier HTMLhttp://www.idt.paris-sorbonne.fr/html/DellaPorta-Penelope-Prologue.html
Fichier ODThttp://www.idt.paris-sorbonne.fr/odt/DellaPorta-Penelope-Prologue.odt
Mise à jour2014-10-30
Mots-clés
Mots-clés français
GenreTragi-comédie ; tragédie / comédie
SourcesPlaute (Amphitryon), Homère
SujetNoble
FinalitéMorale ; plaisir
ExpressionVers / prose ; style élevé ; sentences
ActualitéLiens entre l’œuvre et l’actualité
Mots-clés italiens
GenereTragicommedia ; tragedia / commedia
FontiPlauto (Anfitrione) ; Omero
ArgomentoNobile
FinalitàMorale ; diletto
EspressioneVerso / prosa ; stile elevato ; sentenze
AttualitàLegami tra l’opera e l’attualità
Mots-clés espagnols
GéneroTragicomedia ; tragedia / comedia
FuentesPlauto (Anfitrión) ; Homero
TemaNoble
FinalidadMoral ; placer
ExpresiónVerso / prosa ; estilo elevado ; sentencias
ActualidadRelaciones entre la ópera y la actualidad
Présentation
Présentation en français
Dans le prologue de Pénélope, en hendécasyllabes libres, Della Porta expose son idée de la tragi-comédie, que Pénélope est censée illustrer. Il insiste sur la nouveauté de sa pièce dont on n’a plus vu d’exemple depuis l’Amphitryon de Plaute. Cette déclaration ne doit pas être interprétée comme la simple reprise d’un topos rebattu, car l’idée que Della Porta se fait de la tragi-comédie est effectivement très personnelle et se démarque de la notion de tragédie à fin heureuse (fin lieto) expérimentée par Giambattista Giraldi Cinzio dans les années 1540. Codifiée ensuite par Guarini dans le Pastor fido, publié en 1590, celle-ci associe la complexité de l’intrigue et la veine sentencieuse de Giraldi aux thèmes pastoraux dramatisés par Le Tasse3. La pièce de Della Porta se rapproche de la tragédie par son sujet (le retour et la vengeance d’Ulysse d’après l’Odyssée d’Homère, chants XVI à XXIII), par le lieu de son action et par l’origine sociale de ses personnages, mais d’un autre côté elle s’en éloigne puisque rien d’horrible n’y suscite la terreur et la pitié. En effet, l’intrigue n’a pas d’issue funeste : ne sont punis que les personnages méchants qui menaçaient la vertu de Pénélope, juste punition d’un mauvais comportement dont le public ne peut que se réjouir. La Pénélope ne comporte ni les personnages grossiers typiques de la comédie, dont l’auteur donne un récapitulatif détaillé, ni – et cela est important – l’immoralisme, voire l’amoralisme, notamment en matière amoureuse, propre au genre comique. À l’inverse, on y trouvera, nous avertit le prologue, l’illustration de l’amour chaste et légitime que toute épouse doit porter à son mari, cependant qu’est sanctionné ce sur quoi se fondait le comique de la Renaissance : les valets voleurs et traîtres, les infidélités et le désir de jouissance amoureuse, et toute transgression à l’ordre moral et social. Della Porta appelle cette opération d’épuration « prendre ce qu’il y a de beau et de bon dans la tragédie ainsi que dans la comédie ».
Selon L. G. Clubb, avec Pénélope – dont le prologue fut rédigé en 1591, soit au moins une dizaine d’années après l’écriture de la pièce –, Della Porta entend surtout montrer qu’il participe activement au débat qui oppose les tenants de la tragédie classique, comme le théoricien Giason Denores, aux défenseurs du drame pastoral illustré par Guarini. En fait, la Pénélope ne serait qu’un exemple un peu tardif de la tragédie à fin heureuse de Giraldi remise au goût du jour, ce que le Prologue lui-même laisse entendre en affirmant que le dénouement heureux concerne tous les personnages, et non pas seulement les vertueux comme c’était le cas dans la tragédie giraldienne. Toujours d’après L. G. Clubb, les prétentions à la nouveauté de Della Porta ne sont donc pas justifiées, car la Pénélope reproduit fidèlement le modèle de Giraldi qui, par ailleurs, avait déjà suggéré bien avant notre auteur d’aller chercher dans l’Odyssée l’inspiration de sujets tragi-comiques. Dans sa précision, le jugement de L. G. Clubb est toutefois trop sévère. Loin d’être un drame lourd et indigeste, la Pénélope mérite d’être considérée en relation avec les deux autres tragédies de Della Porta et notamment avec la dernière, l’Ulysse, écrite dans les toutes dernières années de sa vie. Les trois œuvres sont en effet étroitement liées entre elles et on peut dire qu’elles forment un triptyque cohérent dont Pénélope serait le premier volet. Avec ses trois pièces à sujet tragique, Della Porta parvient à créer une sorte de tragique des affects familiaux qu’il peint avec finesse, justesse et profondeur4. En d’autres termes, la première tragi-comédie de Della Porta, et plus généralement l’ensemble de sa brève expérience dans le champ de la tragédie, ne sont pas seulement un exercice froid sur l’exemple du théâtre scolaire jésuite et religieux de la fin du XVIe siècle, mais constituent bien un bilan, une réflexion sur le sens de l’existence, menée à l’issue de son propre parcours mondain et traduite en forme dramatique par un auteur qui maîtrise parfaitement les moyens artistiques et expressifs du théâtre.
Présentation en italien
Texte
Afficher les occurrences dans les notes