IdT – Les idées du théâtre


 

Prologue

La Penelope

Della Porta, Giovan Battista

Éditeur scientifique : De Capitani, Patrizia

Description

Auteur du paratexteDella Porta, Giovan Battista

Auteur de la pièceDella Porta, Giovan Battista

Titre de la pièceLa Penelope

Titre du paratextePrologo

Genre du textePrologue

Genre de la pièceTragi-comédie

Date1591

LangueItalien

ÉditionNaples, Eredi di Mattio Cancer, in-12°. (Numérisation en cours)

Éditeur scientifiqueDe Capitani, Patrizia

Nombre de pages2

Adresse source

Fichier TEIhttp://www.idt.paris-sorbonne.fr/tei/DellaPorta-Penelope-Prologue.xml

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Fichier ODThttp://www.idt.paris-sorbonne.fr/odt/DellaPorta-Penelope-Prologue.odt

Mise à jour2014-10-30

Mots-clés

Mots-clés français

GenreTragi-comédie ; tragédie / comédie

SourcesPlaute (Amphitryon), Homère

SujetNoble

FinalitéMorale ; plaisir

ExpressionVers / prose ; style élevé ; sentences

ActualitéLiens entre l’œuvre et l’actualité

Mots-clés italiens

GenereTragicommedia ; tragedia / commedia

FontiPlauto (Anfitrione) ; Omero

ArgomentoNobile

FinalitàMorale ; diletto

EspressioneVerso / prosa ; stile elevato ; sentenze

AttualitàLegami tra l’opera e l’attualità

Mots-clés espagnols

GéneroTragicomedia ; tragedia / comedia

FuentesPlauto (Anfitrión) ; Homero

TemaNoble

FinalidadMoral ; placer

ExpresiónVerso / prosa ; estilo elevado ; sentencias

ActualidadRelaciones entre la ópera y la actualidad

Présentation

Présentation en français

Parmi les dix-sept ouvrages dramatiques de Giovan Battista Della Porta (1535-1615) qui nous sont parvenus, trois pièces sont de sujet tragique : Penelope, Georgio et Ulisse1. Seules les deux dernières sont qualifiées par l’auteur de tragédies, Georgio étant plus précisément une « tragédie sacrée », tandis que Penelope est une tragi-comédie. Publiée pour la première fois en 1591 (Naples, Eredi di Mattio Cancer), Pénélope fut composée beaucoup plus tôt, peut-être juste après que le dramaturge en eut fini avec ses démêlés avec l’Inquisition napolitaine, que l’on fixe à une époque antérieure à 1579. À cette date, Della Porta était donc libre de rejoindre son protecteur, le cardinal Luigi d’Este, à Rome, ce qui ne lui aurait pas été possible s’il avait été encore sous la coupe du tribunal ecclésiastique. Il n’était pas rare, en effet, que les Inquisiteurs demandent à ceux qui, comme Della Porta, avaient été reconnus coupables de délits mineurs (on l’avait accusé de pratiquer la divination et la prédiction du futur) la rédaction d’une pièce en guise de dédommagement moral ; mais on ne peut pas dire si cette pièce était Penelope2.

Dans le prologue de Pénélope, en hendécasyllabes libres, Della Porta expose son idée de la tragi-comédie, que Pénélope est censée illustrer. Il insiste sur la nouveauté de sa pièce dont on n’a plus vu d’exemple depuis l’Amphitryon de Plaute. Cette déclaration ne doit pas être interprétée comme la simple reprise d’un topos rebattu, car l’idée que Della Porta se fait de la tragi-comédie est effectivement très personnelle et se démarque de la notion de tragédie à fin heureuse (fin lieto) expérimentée par Giambattista Giraldi Cinzio dans les années 1540. Codifiée ensuite par Guarini dans le Pastor fido, publié en 1590, celle-ci associe la complexité de l’intrigue et la veine sentencieuse de Giraldi aux thèmes pastoraux dramatisés par Le Tasse3. La pièce de Della Porta se rapproche de la tragédie par son sujet (le retour et la vengeance d’Ulysse d’après l’Odyssée d’Homère, chants XVI à XXIII), par le lieu de son action et par l’origine sociale de ses personnages, mais d’un autre côté elle s’en éloigne puisque rien d’horrible n’y suscite la terreur et la pitié. En effet, l’intrigue n’a pas d’issue funeste : ne sont punis que les personnages méchants qui menaçaient la vertu de Pénélope, juste punition d’un mauvais comportement dont le public ne peut que se réjouir. La Pénélope ne comporte ni les personnages grossiers typiques de la comédie, dont l’auteur donne un récapitulatif détaillé, ni – et cela est important – l’immoralisme, voire l’amoralisme, notamment en matière amoureuse, propre au genre comique. À l’inverse, on y trouvera, nous avertit le prologue, l’illustration de l’amour chaste et légitime que toute épouse doit porter à son mari, cependant qu’est sanctionné ce sur quoi se fondait le comique de la Renaissance : les valets voleurs et traîtres, les infidélités et le désir de jouissance amoureuse, et toute transgression à l’ordre moral et social. Della Porta appelle cette opération d’épuration « prendre ce qu’il y a de beau et de bon dans la tragédie ainsi que dans la comédie ».

Selon L. G. Clubb, avec Pénélope – dont le prologue fut rédigé en 1591, soit au moins une dizaine d’années après l’écriture de la pièce –, Della Porta entend surtout montrer qu’il participe activement au débat qui oppose les tenants de la tragédie classique, comme le théoricien Giason Denores, aux défenseurs du drame pastoral illustré par Guarini. En fait, la Pénélope ne serait qu’un exemple un peu tardif de la tragédie à fin heureuse de Giraldi remise au goût du jour, ce que le Prologue lui-même laisse entendre en affirmant que le dénouement heureux concerne tous les personnages, et non pas seulement les vertueux comme c’était le cas dans la tragédie giraldienne. Toujours d’après L. G. Clubb, les prétentions à la nouveauté de Della Porta ne sont donc pas justifiées, car la Pénélope reproduit fidèlement le modèle de Giraldi qui, par ailleurs, avait déjà suggéré bien avant notre auteur d’aller chercher dans l’Odyssée l’inspiration de sujets tragi-comiques. Dans sa précision, le jugement de L. G. Clubb est toutefois trop sévère. Loin d’être un drame lourd et indigeste, la Pénélope mérite d’être considérée en relation avec les deux autres tragédies de Della Porta et notamment avec la dernière, l’Ulysse, écrite dans les toutes dernières années de sa vie. Les trois œuvres sont en effet étroitement liées entre elles et on peut dire qu’elles forment un triptyque cohérent dont Pénélope serait le premier volet. Avec ses trois pièces à sujet tragique, Della Porta parvient à créer une sorte de tragique des affects familiaux qu’il peint avec finesse, justesse et profondeur4. En d’autres termes, la première tragi-comédie de Della Porta, et plus généralement l’ensemble de sa brève expérience dans le champ de la tragédie, ne sont pas seulement un exercice froid sur l’exemple du théâtre scolaire jésuite et religieux de la fin du XVIe siècle, mais constituent bien un bilan, une réflexion sur le sens de l’existence, menée à l’issue de son propre parcours mondain et traduite en forme dramatique par un auteur qui maîtrise parfaitement les moyens artistiques et expressifs du théâtre.

Présentation en italien

Delle diciassette opere drammatiche di Giovan Battista Della Porta (1535-1615) che sono giunte sino a noi, tre sono di soggetto tragico: La Penelope, Il Georgio e L’Ulisse5. Solo le ultime due sono espressamente definite tragedie dall’autore, il Georgio è più esattamente una "tragedia sacra’, mentre la Penelope è una tragicommedia. Pubblicata per la prima volta nel 1591 (Napoli : Eredi di Mattio Cancer), Penelope fu composta molto prima, forse subito dopo che il drammaturgo avesse risolto i suoi problemi con l’Inquisizione napoletana che risalgono ad un periodo anteriore al 1579. A questa data, infatti, Della Porta raggiunse a Roma il suo protettore, il cardinale Luigi d’Este, cosa che non avrebbe potuto fare se fosse stato ancora in balia del tribunale ecclesiastico. Non era raro, infatti che gli Inquisitori chiedessero a chi, come Della Porta, era stato riconosciuto colpevole di un delitto minore (fu accusato di divinazione e di predizione del futuro), la redazione di un’opera letteraria come riscatto morale, ma non si sa se la Penelope sia il frutto di questo tipo di richiesta. ; Nel prologo della Penelope, in endecasillabi sciolti, Della Porta espone la propria idea della tragicommedia, illustrata per l’appunto dalla Penelope. Tramite il prologo, il drammaturgo insiste sulla novità della sua opera modellata sull’Anfitrione di Plauto, primo ed unico esempio di tragicommedia prima della sua. Questa dichiarazione non va presa come la semplice ripetizione di un topos scontato, poiché l’idea che Della Porta ha della tragicommedia è effettivamente originale e prende le distanze dalla nozione di tragedia di "fin lieto" sperimentata da Giambattista Giraldi Cinzio negli anni quaranta del Cinquecento. Codificata in seguito da Guarini nel Pastor fido, pubblicato nel 1590, la tragicommedia associa la complessità dell’intreccio e la sentenziosità di Giraldi ai temi pastorali drammatizzati dal Tasso6. Il dramma di Della Porta si avvicina alla tragedia per il soggetto (il ritorno e la vendetta di Ulisse secondo la narrazione fatta nell’Odissea dal canto XVI al XXIII), il luogo dell’azione e l’origine sociale dei personaggi, ma d’altro canto se ne allontana perché non vi è nulla di orribile che susciti il terrore e la pietà. Infatti, l’intreccio non comporta uno scioglimento funesto: sono puniti solo i malvagi che insidiano la virtù di Penelope, giusta punizione di un cattivo comportamento che il pubblico non può non approvare. La Penelope, prosegue il Prologo, non comporta né i personaggi grossolani tipici della commedia, né l’immoralismo, se non l’amoralismo, particolarmente nell’ambito amoroso, tipico del genere comico. Invece, continua il Prologo, si troverà nella Penelope l’illustrazione del casto amore della moglie per il marito, mentre vi è sanzionato tutto ciò su cui si fondava il comico rinascimentale: i servi ladri e traditori, le infedeltà ed il desiderio del godimento amoroso ed ogni forma di trasgressione all’ordine morale e sociale. ; Secondo L. G. Clubb, con la Penelope, il cui prologo fu redatto nel 1591, cioè circa una decina di anni dopo la tragicommedia, Della Porta vuole soprattutto mostrare che partecipa attivamente al dibattito che oppone i sostenitori della tragedia classica, come il trattatista Giason Denores, ai difensori del dramma pastorale di cui Guarini è il campione. In effetti, Penelope sarebbe solo un esempio attardato della tragedia di "lieto fine" di Giraldi, adattata al nuovo gusto nel punto in cui il Prologo afferma che il lieto fine non riguarda solo i giusti, come nella tragedia giraldiana, ma tutti i personaggi. Secondo L. G. Clubb, le pretese di novità di Della Porta non si giustificano, essendo la Penelope una semplice riproduzione del modello tragico di Giraldi che peraltro aveva già suggerito di cercare nell’Odissea l’ispirazione per i soggetti tragicomici. Però, il giudizio di L. G. Clubb è forse eccessivamente severo. Penelope non è un dramma indigesto e merita di essere considerata insieme con le altre due tragedie di Della Porta, ed in particolare l’ultima, l’Ulisse. Le tre opere sono infatti strettamente collegate fra loro e si può dire che formino una trilogia coerente di cui Penelope è la prima parte. Con le sue tre opere a soggetto tragico, Della Porta, il cui Ulisse è prodotto negli ultimi anni di vita, riesce a creare un tragico degli affetti familiari, rappresentato con finezza e profondità7. In altri termini, la prima tragicommedia di Della Porta, e l’insieme della sua breve esperienza nel campo della tragedia, non sono solo un freddo esercizio scolastico sul modello del teatro gesuita e religioso della fine del XVI secolo, ma un bilancio, una riflessione sul senso dell’esistenza condotta alla fine del suo percorso mondano e tradotta in forma drammatica da un autore che domina perfettamente i mezzi artistici ed espressivi del teatro.

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Prologo

L’aspetto altier di questa reggia illustre,
che con pompa sì grande agli occhi vostri
fa di sé ricca e sì superba mostra,
spettatori dignissimi, v’accenna8
5    che l’istoria è real, sublime ed alta
di maestà, di tragico apparecchio9.
E, per non trattenervi10, oggi sarete
d’una tragicommedia spettatori.
Né, per aver tragicommedia detto,
10    una istoria stimar devete mista
di successi11 tra lieti e sanguinosi ;
perch’ella è tutta d’allegrezza colma,
e se pur morti vi saranno alcuni,
sol raccontar l’udrete12 ; anzi voi stessi,
15    per lor opre malvagie, inique e felle,
degni di più ria morte gli13 farete,
e ne avrete piacer anzi che noia.
Or ascoltate come nuova sia.
Piace a’ migliori ed a’ più scelti ingegni
20    che la commedia sia un spettacol lieto
per gli lieti e festevoli successi,
ma vile e basso per le vili e basse
persone ch’ivi sogliono introdursi ;
né trattar vi si ponno cose gravi.
25    La tragedia, a l’incontro, per li mesti
successi e sanguinosi, orribil pare ;
ma troppo ella s’en va superba e altera
per gli re, per gli eroi, per gli alti dei,
e grave ancor per le sentenze gravi.
30    L’autor di questa ha scelto il bello e ’l buono
de l’una e l’altra, e l’ha congionto in una
tragicommedia, sì ch’in un vedrete
di dei, di re, d’eroi sentenze gravi,
e ’n fin lieti e festevoli successi ;
35    ond’egli il primo fia (se non m’inganno),
dopo l’Anfitrion del divin Plauto,
ch’una sì fatta istoria vi propone.
Già della novità v’ho soddisfatto ;
resta che la bellezza io vi discopra.
40    L’istoria è di Penelope e di Ulisse,
l’invenzion è del divino Omero.
Or chi sarà che non resti sicuro
della bellezza sua, se vien dal fonte
de’ fonti e dal poeta de’ poeti ?
45    Né lascierò narrar quanto util sia.
Qui non di gloriosi capitani
vedrete i vanti, o vecchi avari e sciocchi ;
non isfacciate meretrici o ingordi
ruffiani o affamati parasiti ;
50    non servi astuti, fraudolenti o iniqui,
non giovani oziosi, innamorati14 ;
ma un pudico e sviscerato amore
di Penelope casta al suo marito,
un’immutabil fede, un cor sincero,
55    un candor d’inviolata castitade,
onde imparar potran tutte le donne
quali esser denno verso i lor mariti.
Qui si vede il castigo di coloro
che, contro le divine e umane leggi,
60    tendono insidie a’ maritali letti,
e di quei servi ladri, empi e rubelli15.
Qui s’impara l’esempio della vita
lodata, e d’aborrir ogni azione
disonesta, sfacciata, iniqua e vile.
65    Vorrei pur dir, ma perché veggio fuori
Minerva16, d’un celeste abito adorna,
dar principio all’istoria, a lei vi lascio.