IdT – Les idées du théâtre


 

Dédicace

L’Illusion comique

Corneille, Pierre

Éditeur scientifique : Louvat-Molozay, Bénédicte

Description

Auteur du paratexteCorneille, Pierre

Auteur de la pièceCorneille, Pierre

Titre de la pièceL’Illusion comique

Titre du paratexteA Mademoiselle M.F.D.R.

Genre du texteDédicace

Genre de la pièceComédie

Date1639

LangueFrançais

ÉditionParis : François Targa, 1639, in-4°

Éditeur scientifiqueLouvat-Molozay, Bénédicte

Nombre de pages3

Adresse sourcehttp://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k70407x/f2

Fichier TEIhttp://www.idt.paris-sorbonne.fr/tei/Corneille-Illusion-Dedicace.xml

Fichier HTMLhttp://www.idt.paris-sorbonne.fr/html/Corneille-Illusion-Dedicace.html

Fichier ODThttp://www.idt.paris-sorbonne.fr/odt/Corneille-Illusion-Dedicace.odt

Mise à jour2013-03-12

Mots-clés

Mots-clés français

GenreComposite ; comédie ; tragédie ; caprice

SujetExtravagance ; nouveauté

DramaturgiePrologue

RéceptionSuccès

Relations professionnellesRelations auteur / imprimeur ; fautes d’impression

Mots-clés italiens

GenereComposito ; commedia ; tragedia ; capriccio

ArgomentoStravaganza ; novità

DrammaturgiaPrologo

RicezioneSuccesso

Rapporti professionaliRelazioni autore / stampatore ; errori di stampa

Mots-clés espagnols

GéneroCopuesto ; Comedia ; Tragedia ; capricho

TemaExtravagancia ; novedad

DramaturgiaPrólogo

RecepciónÉxito

Relaciones profesionalesRelaciones autor / impresor ; faltas de impresión

Présentation

Présentation en français

Créée au théâtre du Marais à la fin de l’été ou au début de l’automne 1635, L’Illusion comique joutait avec les deux Comédies des comédiens de Gougenot et de Scudéry publiées en 1633, la seconde assortie du sous-titre « poème de nouvelle invention ». Comme ces deux pièces, L’Illusion comique reposait sur le procédé du théâtre dans le théâtre, habilement préparé par une évocation magique permettant déjà un dédoublement de l’action. Toutefois, ce n’est pas cette dimension méta-théâtrale qui retient l’attention de Corneille dans l’épître dédicatoire de l’édition originale. Il y souligne tout à la fois l’originalité et la nouveauté de son œuvre, s’y arrête sur des questions génériques, puisque la multiplication des niveaux fictionnels s’accompagne d’une multiplication des genres dramatiques illustrés et se répand surtout en considérations sur le nombre inexcusable de fautes d’impression commises par l’imprimeur-libraire parisien François Targa.

Texte

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À Mademoiselle M.F.D.R.1

Mademoiselle,

[NP1] Voici un étrange monstre2 que je vous dédie. Le premier acte n’est qu’un prologue3, les trois suivants font une comédie imparfaite, le dernier est une tragédie, et tout cela cousu ensemble fait une comédie4. Qu’on en nomme l’invention bizarre5 et extravagante tant qu’on voudra, elle est nouvelle6, et souvent la grâce de la nou[NP2]veauté parmi nos Français n’est pas un petit degré de bonté. Son succès ne m’a point fait de honte sur le théâtre, et j’ose dire que la représentation de cette pièce capricieuse7 ne vous a point déplu, puisque vous m’avez commandé de vous en adresser l’épître quand elle irait sous la presse. Je suis au désespoir de vous la présenter en si mauvais état, qu’elle en est méconnaissable : la quantité de fautes que l’imprimeur a ajoutées aux miennes la déguise, ou pour mieux dire, la change entièrement. C’est l’effet de mon absence de Paris, d’où mes affaires m’ont rappelé sur le point qu’il l’imprimait et m’ont obligé d’en abandonner les épreuves à sa discrétion8. Je vous conjure de ne la lire point que vous n’ayez pris la peine de corriger ce que vous trouverez marqué en suite de cette épître9. Ce n’est pas que j’y aie employé toutes les fautes qui s’y sont coulées10 ; le nombre en est si grand qu’il eût épouvanté le lecteur ; j’ai seulement choisi celles qui peuvent apporter quelque corruption [NP3] notable au sens, et qu’on ne peut pas deviner aisément11. Pour les autres qui ne sont que contre la rime, ou l’orthographe, ou la ponctuation, j’ai cru que le lecteur judicieux12 y suppléerait sans beaucoup de difficulté, et qu’ainsi il n’était pas besoin d’en charger cette première feuille. Cela m’apprendra à ne hasarder13 plus de pièces à l’impression durant mon absence. Ayez assez de bonté pour ne dédaigner pas celle-ci, toute déchirée14 qu’elle est, et vous m’obligerez d’autant plus à demeurer toute ma vie,

Mademoiselle,

Le plus fidèle et le plus passionné de vos serviteurs, Corneille15.