Préface
L’Aveugle de Smyrne
Boisrobert, François le Métel de (auteur supposé)
Éditeur scientifique : Charrié, Noëmie
Description
Auteur du paratexteBoisrobert, François le Métel de (auteur supposé)
Auteur de la pièceLes Cinq Auteurs : Boisrobert, François le Métel de ; Colletet, Guillaume ; Corneille, Pierre ; L’Estoille, Claude de ; Rotrou, Jean de
Titre de la pièceL’Aveugle de Smyrne
Titre du paratexteAu lecteur
Genre du textePréface
Genre de la pièceTragi-comédie
Date1638
LangueFrançais
ÉditionParis, Augustin Courbé, 1638, in-12°
Éditeur scientifiqueCharrié, Noëmie
Nombre de pages1
Adresse sourcehttp://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k63069w.r=.langFR
Fichier TEIhttp://www.idt.paris-sorbonne.fr/tei/CinqAuteurs-AveugleSmyrne.xml
Fichier HTMLhttp://www.idt.paris-sorbonne.fr/html/CinqAuteurs-AveugleSmyrne.html
Fichier ODThttp://www.idt.paris-sorbonne.fr/odt/CinqAuteurs-AveugleSmyrne.odt
Mise à jour2014-04-08
Mots-clés
Mots-clés français
GenreTragi-comédie
DramaturgieCoexistence tragique et comique
ActionMultiple
Relations professionnellesÉcriture collective et anonyme
Mots-clés italiens
GenereTragicommedia
DrammaturgiaConvivenza tragico e comico
AzioneMultiple
Rapporti professionaliScrittura collectiva e anonima
Mots-clés espagnols
GéneroTragicomedia
DramaturgiaConvivencia trágico y comicó
AcciónMúltiples
Relaciones profesionalesEscritura colectiva e anónima
Présentation
Présentation en français
Texte
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AU LECTEUR
[NP1] Si l’invention est l’âme de la poésie, je ne doute point, lecteur, que vous ne trouviez parfaitement animée cette pièce de théâtre1, où sont exprimées avec un art merveilleux les amertumes et les douceurs de la plus noble de toutes les passions. Bien qu’elle ait pour titre L’Aveugle, les lumières ne laissent pas d’être si vives, qu’elles font avouer à nos muses, que c’est Apollon qui les a lui-même produites. Amour, à qui les poètes donnent la gloire d’avoir autrefois développé le chaos, démêle ici d’étranges intrigues ; et par un trait de magie, qui lui est naturel, il se sert des yeux de la beauté qu’il a blessée, pour rendre la vue à un amant qui l’a perdue. Il veut qu’à son exemple ceux qui se voilent de son bandeau, soient à la fin clairvoyants2. Il leur cache ses mystères pour un temps ; puis il les révèle tout à coup ; et pour leur apprendre qu’il est savant dans les secrets de l’avenir, il est ensemble l’illustre sujet, et l’interprète miraculeux de la plupart des oracles. En voici un qui ne s’éclaircit que par lui, après avoir été prononcé dans le temple de Delphes3 en termes obscurs, d’où cet absolu monarque des cœurs, tire des sujets de joie, et des succès agréables. Il montre par là, qu’il n’est pas toujours auteur des tragédies, comme quelques-uns l’ont voulu dire, puisqu’il rend ici comique l’événement du dernier acte de ce poème. Vous le reconnaîtrez lecteur, si vous avez la patience de le voir entièrement ; et vous pourrez juger ce que vaut cet ouvrage, soit par l’excellence de sa matière, soit par la forme que lui ont donnée quatre célèbres esprits. Ce qui leur promet (quelque sentiment contraire que leur modestie fasse avoir) que cette tragi-comédie aura l’approbation qu’elle mérite, et qui se doit attendre en semblables pièces, du jugement qu’on en peut faire sur le papier, plutôt que sur l’applaudissement du théâtre.